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ÉLISABETH II (1926-2022) reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord (1952-2022)

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Une fin de règne triomphale

La popularité d’Élisabeth II se rétablit au cours des deux décennies suivantes. En 2002, les décès successifs de sa sœur Margaret en février et de la reine mère en mars renforcèrent l’attachement pour elle de ses sujets, qui étaient bien au fait de l’étroitesse de leurs liens familiaux. Il y eut ensuite des événements plus joyeux : ses jubilés d’or (2002) et de diamant (2012). Le remariage de Charles avec sa maîtresse Camilla, en 2005, ne suscita pas de manifestation hostile notable dans l’opinion. En 2011, le mariage de William avec Katherine Middleton, une roturière, puis la naissance de leurs enfants George (2013), Charlotte (2015) et Louis (2018) montraient que l’avenir de la dynastie était assuré. Célébrée en 2018, et suivie par 29 millions de téléspectateurs, l’union de Harry avec Meghan Markle, une actrice américaine, passa pour une nouvelle preuve d’ouverture des Royals, la mariée étant métisse et divorcée. Le mariage d’Harry et Meghan devait rapidement entraîner les Windsor dans une crise, lorsque le couple annonça en janvier 2020 qu’il se retirait des fonctions officielles afin de mener une vie plus indépendante. Élisabeth II géra cette nouvelle crise familiale en plaçant Harry et Meghan à la marge de la famille royale, privés de financement public et du pouvoir d’utiliser leur titre ducal de Sussex pour des activités à but lucratif.

La crise sanitaire de la Covid-19 souligna encore le caractère fédérateur de la reine. Isolée pour raison sanitaire à Windsor, elle publia une adresse à la nation dans laquelle elle appelait à croire en de meilleurs jours : elle concluait en citant une chanson très populaire de la Seconde Guerre mondiale, « We’ll Meet Again » (« Nous nous retrouverons »).

La famille royale britannique lors du jubilé de platine d’Élisabeth II, juin 2022 - crédits : Ian Vogler/ AP/ SIPA

La famille royale britannique lors du jubilé de platine d’Élisabeth II, juin 2022

Le décès du duc d’Édimbourg en avril 2021 fut une nouvelle épreuve, étant donné l’étroite entente du couple. Par empathie, la popularité de la reine Élisabeth II connut de nouveaux sommets. Ce n’était rien en comparaison de l’enthousiasme qui secoua l’année suivante la très grande majorité du pays – le mouvement républicain se trouvant alors à son plus bas niveau historique – pour les célébrations de son jubilé de platine (soixante-dix ans de règne), le premier dans l’histoire de la monarchie britannique. On y vit, de façon démultipliée, les mêmes manifestations de loyalisme qu’au cours des jubilés précédents. Le seul élément inquiétant était l’apparition de la reine par seulement deux fois au balcon de Buckingham, manifestement affaiblie mais visiblement émue. Après un été passé à Balmoral, elle y recevait le 6 septembre le nouveau Premier ministre Liz Truss. Deux jours plus tard, elle décédait en milieu d’après-midi.

Les funérailles d’Élisabeth II avaient été programmées depuis les années 1960, sous le nom de code « Opération London Bridge » (en référence au plus ancien pont de Londres). Fondamentalement, elles reproduisaient le cérémonial mis en place pour celles de Victoria et de ses successeurs (en particulier, le cercueil posé sur un affût de canon). Le 19 septembre 2022, plus de 168 États se firent représenter à Londres, à l’abbaye de Westminster, pour le service funèbre, et l’audience mondiale pour la retransmission télévisée s’éleva à plus de 4 milliards de personnes.

Cet intérêt mondial tenait à plusieurs causes. Pour les Britanniques, on l’a dit, Élisabeth II avait constitué un élément fondamental de stabilité dans un monde qui connaissait des changements d’une rapidité inédite. Au dehors du Royaume-Uni, il y avait une incontestable fascination pour la personne, sans doute du fait de sa longévité, qui faisait d’elle encore en 2022 l’incarnation d’une continuité dynastique exceptionnelle, renforcée par son abnégation irréprochable au service de la fonction royale.

L’histoire contemporaine[...]

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Pour citer cet article

Philippe CHASSAIGNE. ÉLISABETH II (1926-2022) reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord (1952-2022) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 09/03/2023

Médias

Élisabeth II - crédits : Bettmann/ Getty Images

Élisabeth II

Le couronnement d’Élisabeth II, 1953 - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Le couronnement d’Élisabeth II, 1953

Inauguration du tunnel sous la Manche - crédits : Chesnot/ Witt/ SIPA

Inauguration du tunnel sous la Manche

Autres références

  • ARBITRAGE, droit

    • Écrit par , et
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  • CHARLES III (1948- ) roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord (2022- )

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    Née le 1er juillet 1961, sur le domaine royal de Sandringham (Norfolk) où son père était écuyer de la reine, Diana Frances Spencer est morte le dimanche 31 août 1997, à Paris, à la suite d'un accident de voiture qui a coûté la vie à deux autres personnes, dont son compagnon, Dodi Al Fayed, de nationalité...

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