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DAUBENTON LOUIS JEAN-MARIE D'AUBENTON dit (1716-1800)

Venu à Paris étudier la théologie, Louis Daubenton se passionne pour l'histoire naturelle. Docteur de la faculté de médecine à Reims, il s'installe à Montbard, sa ville natale. Son compatriote Buffon, à la recherche d'un anatomiste pour collaborer à l'Histoire naturelle, le fait nommer, en 1745, démonstrateur d'anatomie au Jardin du roi. Il devient, en 1750, conservateur au Cabinet d'histoire naturelle, et pendant cinquante ans il en enrichit les collections. C'est ainsi qu'il est chargé par Buffon, en 1767, de constituer une collection de minéraux.

Sa participation à l'Histoire naturelle cesse après la publication des premiers volumes (à partir de 1749), lorsqu'il constate que ses descriptions anatomiques ne lui sont pas toujours attribuées, et que son texte est souvent modifié parce que Buffon n'en apprécie pas le style.

Daubenton cherche à lier l'organe à sa fonction, à comparer le même organe chez différents animaux ou les différents types d'organes chez un même animal. Ainsi, il ne se contente pas d'analyser la patte du cheval ; il la confronte à la jambe de l'homme pour préciser les analogies, afin de « mieux comparer tous les animaux les uns aux autres ». En outre, ses nombreuses dissections lui ayant révélé la conformité de la structure et du genre de vie, il entrevoit la possibilité d'une adaptation au milieu.

À partir de 1776, il améliore la laine des moutons français en acclimatant des mérinos espagnols (Manuel sur l'éducation des mérinos. Instructions pour les bergers). En 1778, Daubenton obtient enfin que l'histoire naturelle soit enseignée au Collège de France, et il est le premier à occuper la chaire. Cinq ans plus tard, il enseigne l'économie rurale à l'École vétérinaire de Maisons-Alfort et, après la Révolution, devient professeur au Muséum d'histoire naturelle et à l'École normale supérieure. En 1793, il enseigne la minéralogie au Collège de France, et admet, avec Werner, que le granite est une roche d'origine aqueuse, qui a précipité à partir d'un océan universel hypothétique.

Nommé sénateur par le Premier consul en 1799, il meurt d'apoplexie lors de la première séance à laquelle il assiste. Il est enterré au Jardin des Plantes.

— Jacqueline BROSSOLLET

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Pour citer cet article

Jacqueline BROSSOLLET. DAUBENTON LOUIS JEAN-MARIE D'AUBENTON dit (1716-1800) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BUFFON GEORGES LOUIS LECLERC comte de (1707-1788)

    • Écrit par Jacques ROGER
    • 1 854 mots
    • 1 média
    Buffon n'a pas rédigé seul les 36 volumes de son Histoire naturelle. L'Histoire des Quadrupèdes, qui forme l'essentiel des quinze premiers volumes, comporte des descriptions anatomiques rédigées par le médecin Daubenton. L'Histoire des Oiseaux a été écrite avec la collaboration...
  • FONDATION DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS

    • Écrit par Florence DANIEL
    • 321 mots
    • 1 média

    L'ancêtre du Muséum est le Jardin des Plantes médicinales du roi, créé en 1635 par le médecin de Louis XIII, Gui de la Brosse. Quelques années plus tard, le Jardin possède déjà plus de deux mille espèces et l'on voit déjà poindre les spécificités actuelles du Muséum : collections (enrichies...

  • HISTOIRE NATURELLE (Buffon)

    • Écrit par Pascal DURIS
    • 252 mots
    • 1 média

    Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon (1707-1788), intendant du Jardin du roi à Paris, est l'auteur d'une monumentale Histoire naturelle en 36 volumes dont les trois premiers paraissent en 1749. Cette collection se compose de quatre parties : l'Histoire naturelle, générale et...

  • VICQ D'AZYR FÉLIX (1748-1794)

    • Écrit par Jacqueline BROSSOLLET
    • 611 mots

    Après des études de sciences et de médecine entreprises en 1765, Félix Vicq d'Azyr enseigne dès 1773 l'anatomie comparée, supplée A. Petit dans l'enseignement de cette discipline au Jardin des Plantes. Daubenton, dont il épouse la nièce, encourage ses travaux ; Vicq d'Azyr entre en 1774 à l'Académie...

Voir aussi