Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

D'EUGÈNE DELACROIX AU NÉO-IMPRESSIONNISME, Paul Signac Fiche de lecture

<it>Capo di Noli près de Gênes</it>, P. Signac - crédits : AKG-images

Capo di Noli près de Gênes, P. Signac

Initialement paru en feuilleton dans La Revue blanche, D'Eugène Delacroix au néo-impressionnismefut publié en 1899. Le peintre Paul Signac (1863-1935) y défendait le mouvement pointilliste, et d'abord son chef de file, Georges Seurat (à qui le livre est dédié), en soulignant ce qui reliait, selon lui, Seurat à Delacroix : essentiellement le rôle capital assigné à la couleur dans l'exécution d'un tableau, et la pratique picturale elle-même. L'ouvrage allait marquer toute une génération de peintres, dans la première décennie du xxe siècle.

Une pensée marquée par Delacroix

Seurat était mort en 1891, et quelques années plus tard il était tombé dans un certain oubli. Signac regrettait que l'influence de celui qui avait été un maître et un ami ne fût pas davantage reconnue. C'est la publication du Journal de Delacroix, en 1893, qui le poussa à écrire D'Eugène Delacroix au néo-impressionnisme, qui avait pour lui valeur de manifeste. Seurat et Signac avaient en commun une admiration pour Delacroix. La publication du Journal, et en particulier des longs passages où Delacroix théorise son utilisation de la couleur, arrivait donc à son heure : pour Signac, la meilleure défense du néo-impressionnisme consistait à retracer la filiation qui reliait ce mouvement à Delacroix. Aussi fait-il de nombreuses citations du Journal, pour présenter Delacroix comme le prédécesseur direct du néo-impressionnisme, forçant quelque peu l'application de ces citations à la peinture même de Delacroix ainsi que le rapport de Delacroix à l'impressionnisme. Il n'hésite pas à écrire, dans la « note liminaire » qui est aussi le programme de son livre : « Nous tenterons ici, non de défendre le mérite [des peintres divisionnistes, c'est-à-dire néo-impressionnistes], mais de démontrer que leur méthode si décriée est traditionnelle et normale ; qu'elle est entièrement pressentie et presque formulée par Eugène Delacroix, et qu'elle devait fatalement succéder à celle des impressionnistes ».

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne

Classification

Pour citer cet article

Barthélémy JOBERT. D'EUGÈNE DELACROIX AU NÉO-IMPRESSIONNISME, Paul Signac - Fiche de lecture [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

<it>Capo di Noli près de Gênes</it>, P. Signac - crédits : AKG-images

Capo di Noli près de Gênes, P. Signac

Voir aussi