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CONVERGENCES MORPHOLOGIQUES

Dans un milieu donné, les composantes physiques et chimiques imposent aux organismes vivants des contraintes particulières. Ne peuvent donc peupler le milieu ainsi défini que les organismes dotés de mécanismes compensateurs appropriés. Le nombre des combinaisons possibles est nécessairement limité dans les conditions biotiques terrestres. C'est pourquoi, quelle que soit leur place dans la systématique zoologique ou botanique, les êtres vivants dotés de systèmes adaptatifs semblables tendront à acquérir des morphologies similaires. Le milieu a donc apparemment modelé les grandes lignes de l'organisme, quelle que soit la lignée évolutive à laquelle il appartient.

Divers exemples de convergence morphologique sont classiques : requins, dauphins et ichtyosaures ont des conformations très voisines ; ptérodactyles, chauves-souris et pétauristes utilisent pour voler des membranes alaires ; plusieurs espèces d'animaux fouisseurs (courtilières, taupes, etc.) ont des pattes antérieures puissantes et courtes à griffes énormes ; Cactacées, Euphorbiacées succulentes et halophytes des lagunes littorales ont la même allure de « plantes grasses », etc.

On ne peut nier pourtant le caractère assez simpliste de la notion de convergence morphologique. Plus troublantes sont les convergences physiologiques qui consistent à l'utilisation par les animaux d'astuces adaptatives permettant leur survie en milieu hostile, de même que les convergences éthologiques qui impliquent le recours à des stratégies comportementales similaires (cf. insectes sociaux).

— Robert GORENFLOT

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-Sud, directeur du Laboratoire de taxonomie végétale expérimentale et numérique associé au C.N.R.S.

Classification

Pour citer cet article

Robert GORENFLOT. CONVERGENCES MORPHOLOGIQUES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ADAPTATION - Adaptation biologique

    • Écrit par Armand de RICQLÈS
    • 1 376 mots
    ...structures aux fonctions qu'elles accomplissent s'exprime par une conséquence bien connue en biologie et en paléontologie : l'existence de parallélismes ou de convergences entre des organismes non apparentés mais semblablement adaptés. Il se crée ainsi des « ressemblances trompeuses » entre les organismes adaptés...
  • ÉCOLOGIE

    • Écrit par Patrick BLANDIN, Denis COUVET, Maxime LAMOTTE, Cesare F. SACCHI
    • 20 635 mots
    • 15 médias
    Chez les végétaux comme chez les animaux, par-delà les divisions taxinomiques nées de l'histoire phylogénétique des groupes, des convergences de morphologie et de physiologie peuvent rapprocher les espèces qui vivent dans des conditions identiques.
  • FEUILLE, botanique

    • Écrit par Robert GORENFLOT
    • 2 785 mots
    • 7 médias
    ...considérer ici que le cas des épines, des transformations comparables peuvent survenir chez la tige (piquants des aubépines) et la racine. On parle alors de convergences morphologiquesque l'on qualifie, dans le cas présent, d'hétéroplastiques, puisque toutes ces épines ne sont qu'analogues, c'est-à-dire,...
  • HERBACÉS GROUPEMENTS

    • Écrit par Marcel BOURNÉRIAS
    • 5 006 mots
    • 11 médias
    ...(serpolet) ou en coussinet, traduisant dans chaque cas un mode déterminé de résistance aux conditions extrêmes. Un exemple particulièrement remarquable de ces convergences morphologiques (et souvent anatomiques) est fourni par les touffes hémisphériques compactes d'Androsace (Primulacées : Alpes), Silene...

Voir aussi