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HUBBLE-LEMAÎTRE CONSTANTE DE

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Mesure des distances cosmologiques

Une fois la vitesse de récession connue, l’autre élément clé pour mesurer l’expansion actuelle de l’Univers (donc H0) est le calcul des distances. Pour cela, Hubble et Lemaître ont utilisé la relation « période-luminosité » des céphéides découverte en 1908 par l’astronome américaine Henrietta Leavitt (1868-1921). Les céphéides sont des étoiles variables dont la luminosité diminue et augmente de façon stable et périodique. Elles présentent donc une relation étroite entre la fréquence (période) de leur pulsation lumineuse et la luminosité L qu’elles émettent (luminosité absolue): les plus brillantes pulsent plus lentement. Alors, en mesurant la pulsation d’une céphéide, il est possible d’estimer la distance d en comparant le flux moyen observé f (c’est-à-dire la lumière qui nous parvient) à la luminosité, qui est alors déduite de la période de pulsation, via la formule élémentaire de dilution du rayonnement lumineux : f = L4πd2. De tels objets astronomiques, avec lesquels il est possible d’estimer une distance à partir de l’observation de leur flux lumineux, sont appelés chandelles standards.

L’estimation initiale de la luminosité absolue L des céphéides nécessite d’être étalonnée via des mesures de distances géométriques telles que celles fournies par la méthode des parallaxes sur des objets proches. On effectue alors le calcul inverse : ayant mesuré d et f, il est alors possible d’estimer L.

Les céphéides sont généralement 10 000 fois plus lumineuses que le Soleil. Il y a un siècle déjà, Hubble et Lemaître ont pu en observer à des distances de quelques mégaparsecs (Mpc, soit 106 parsecs, un parsec correspondant à 3,26 années-lumière). En trouvant pour les galaxies qui les abritent des vitesses de récession de l’ordre de quelques milliers de km/s, il a été possible à cette époque d’estimer une valeur de H0 supérieure à 100 km·s-1·Mpc-1.

Mais, à ces distances, les vitesses propres des galaxies sont du même ordre de grandeur que l’effet cosmologique que l’on souhaite observer. C’est pourquoi, si la démonstration de l’existence de l’expansion de l’Univers était correcte, l’estimation de la valeur de H0 ne l’était pas.

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Pour citer cet article

Mickael RIGAULT. HUBBLE-LEMAÎTRE CONSTANTE DE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 05/04/2024

Autres références

  • BIG BANG

    • Écrit par
    • 2 533 mots
    • 4 médias
    ...avec le temps t. L'intensité de cette variation aujourd'hui constitue le taux (présent) de l'expansion cosmique, qui se confond avec la constante de Hubble H0. Après de longues controverses, les astronomes pensent aujourd'hui l'avoir estimée avec une précision de l'ordre de 10 p. 100....
  • COSMOLOGIE

    • Écrit par
    • 9 300 mots
    • 6 médias
    ...approximation, par la loi de Hubble : v = H.D, où v et D sont respectivement la vitesse d'éloignement et la distance de la galaxie ; H, appelé paramètre de Hubble, mesure donc le taux d'expansion de l'Univers. Comme nous le verrons plus loin, la détermination de H est délicate...
  • GALAXIES

    • Écrit par , et
    • 10 087 mots
    • 13 médias
    ...deux quantités : plus une galaxie est lointaine, et plus sa vitesse d'éloignement est grande. Cela se traduit par la loi de Hubble, qui peut s'écrire, quelle que soit la direction de visée, V = Hd, où V est la vitesse radiale, d la distance et H une constante nommée constante de Hubble.
  • GRAVITATION ET ASTROPHYSIQUE

    • Écrit par
    • 8 922 mots
    • 3 médias
    ...rouge des galaxies lointaines pouvait être interprété comme un effet Doppler dû à une vitesse de récession relative H dont la valeur (appelée aujourd'hui constante de Hubble) est en fait indépendante de la distance et de la direction, en accord avec l'hypothèse d'homogénéité et d'isotropie de l'espace. La...
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