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CODEX MAYAS

Le codex de Madrid

Codex de Madrid - crédits : Universal Images Group/ AKG-Images

Codex de Madrid

Le codex de Madrid (CodexTro-Cortesianus) se compose de deux fragments de dimensions inégales. Le premier a été découvert en 1866 par Brasseur de Bourbourg parmi les papiers du professeur Juan de Tro y Ortolano, d’où son nom de Codex Tro ou Manuscrit Troano. Le collectionneur espagnol confia le manuscrit à Brasseur de Bourbourg, célèbre pour sa découverte de la Relation des choses du Yucatán de Diego de Landa. Ce dernier l’étudia et le publia trois ans plus tard. La deuxième partie était la propriété d’un collectionneur madrilène, José Ignacio Miró. Le manuscrit avait été proposé sans succès par ce dernier au British Museum et à la Bibliothèque impériale de Paris. Miró le vendit finalement en 1875 au Museo Arqueológico de Madrid. Ce second fragment porte le nom de Codex Cortesianus, car on attribue son arrivée en Espagne à Cortés lui-même. Comme l’a démontré Léon de Rosny dans les années 1880, les deux sections se complètent pour former un unique manuscrit, d’où son appellation actuelle de Tro-Cortesianus.

Le codex de Madrid est le mieux conservé et le plus long des codex mayas. Il compte 112 pages et se compose de 56 feuilles de 23 × 9 centimètres, pour une longueur totale de 6,7 mètres. Il résulte donc de la réunion des deux fragments, 70 pages pour le Codex Troano et 42 pour le Codex Cortesianus.

Comme pour les autres manuscrits, le bord des pages est parfois érodé ou abîmé, entraînant une faible déperdition d’informations. L’ensemble reste toutefois lisible. La palette de couleurs, moins variée que pour le codex de Paris, garde cependant une grande vivacité. Sa provenance est discutée, certains spécialistes avançant une origine du Campeche, d’autres préférant, sur la base d’associations stylistiques avec les peintures murales de Tulum, lui donner la même origine que le codex de Paris. Il daterait également de 1250-1450. Son unité stylistique suggère qu’il serait l’œuvre d’un seul copiste.

Les pages sont divisées horizontalement par des traits rouges, et chacune possède une bordure rouge, sans que l’on connaisse le sens de ces lignes. Le contenu porte sur des horoscopes et des almanachs, avec peu de tables astronomiques, à la différence du CodexDresdensis. On y retrouve, comme dans les autres manuscrits, les cérémonies de la nouvelle année, mais aussi des rituels agraires, des augures, des scènes de chasse et d’apiculture. Ce codex dépeint également des scènes de tissage et des allusions aux maladies. Les plus belles pages sont les folios 75-76 qui représentent le cosmos, avec les quatre directions cardinales, disposées en croix ; la cinquième direction de la cosmogonie maya, le centre du monde, occupe le centre de la feuille, où l’arbre cosmique unit les différents niveaux : l’inframonde, le monde terrestre et le monde céleste. C’est là que se tient Itzamna, le dieu créateur.

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Pour citer cet article

Éric TALADOIRE. CODEX MAYAS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Codex de Dresde - crédits :  Universal History Archive/ Universal Images Group/ Getty Images

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