CHINE Hommes et dynamiques territoriales
Capitale | Pékin |
Langue officielle | Chinois mandarin |
Unité monétaire | Yuan (ou renminbi, CNY) |
Population (estim.) | 1 413 659 000 (2023) |
Superficie | 9 572 900 km² |
Les nationalités minoritaires
Si les Constitutions successives de la République populaire de Chine soulignent l'indivisibilité de la nation, elles reconnaissent aussi la diversité ethnique de ses populations. Dans les années 1950, le nouveau régime s'est attaché à dénombrer, localiser et catégoriser les populations en présence. Sous l'influence de la politique soviétique des nationalités héritées de Staline, il a alors identifié 56 nationalités (minzu) différentes. Les Han représentent la principale nationalité et sont très largement majoritaires, avec 92 p. 100 de la population totale de la Chine. Sur les 55 nationalités minoritaires (shaoshu minzu), 54 se trouvent en Chine continentale et la dernière sur l'île de Taïwan.
Cette reconnaissance officielle de la diversité ethnique en Chine reste toutefois imparfaite. Les sous-groupes dialectaux ou régionaux de l'ensemble han n'ont pas de reconnaissance administrative et n'ont fait que tardivement l'objet d'études anthropologiques ; ils sont pourtant à l'origine de très puissants réseaux de solidarités qui structurent la Chine et le monde chinois. Par ailleurs, les nationalités minoritaires officielles tiennent parfois plus d'une construction politique que du simple enregistrement administratif d'une identité clairement préétablie, alors que d'autres populations non han soit ont été fusionnées avec des nationalités qui pouvaient leur être étrangères, soit restent encore actuellement sans reconnaissance officielle.
Les nationalités officielles relèvent de différents groupes : la famille sino-tibétaine comprend les groupes zhuang (Zhuang, Buyi, Dong, Li et Thaï), tibéto-birman (Yi, Tibétains, Bai et Hani), miao-yao (Miao, Tujia, Yao) et chinois (Hui) ; la famille altaïque se compose des groupes turc (Ouïgours, Kazakhs), toungouse-mandchou (Mandchous) et coréen ; la famille môn-khmère est présente, faiblement, au Yunnan ; et la famille indo-européenne, avec les Russes et les Tadjiks, se trouve au Xinjiang.
Trois types de nationalités minoritaires se distinguent enfin suivant l'étendue de leur territoire d'origine, leur poids démographique, leur homogénéité culturelle et leur histoire en lien avec le voisin chinois.
Le premier type réunit les minorités non han les plus nombreuses. Il s'agit des Mongols, des Tibétains et des Ouïgours. Ils occupent de vastes territoires qui ont été historiquement indépendants du pays des Han situé en deçà de la Grande Muraille et couvrent actuellement à eux seuls plus de la moitié de la République populaire. Ces peuples ont été rattachés sous la pression militaire à l'Empire chinois au xviiie siècle et, malgré la création de régions autonomes, ils sont devenus des puissants fronts de colonisation sous la République populaire.
Les Tibétains et les Ouïgours ont une culture qui leur est propre, mais ils doivent subir l'occupation chinoise des plus hauts sommets du monde et une prédation économique – gaz, pétrole, ressources minières – au profit de l'économie littorale, au Xinjiang notamment, qui se combinent à une répression policière et militaire des mouvements de mécontentement qui vont parfois jusqu'au fondamentalisme religieux et aux revendications séparatistes.
Pour Pékin, ces régions ne sont plus de simples marges frontalières à contrôler, mais de plus en plus des avant-postes pour un rayonnement de la Chine en Asie centrale et méridionale. Ici, les questions de géopolitique interne se compliquent d'enjeux de géopolitique externe, avec notamment le défi d'un approvisionnement énergétique par voie terrestre à l'ouest de la Chine.
Le Xinjiang et le Tibet sont les seules régions autonomes où les nationalités minoritaires sont majoritaires en nombre face aux Han. Toutefois, la sinisation s'accélère dans les villes.[...]
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Écrit par
- Thierry SANJUAN : professeur de géographie à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
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Pour citer cet article
Thierry SANJUAN, « CHINE - Hommes et dynamiques territoriales », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
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