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CHINE Hommes et dynamiques territoriales

Capitale

Pékin

    Langue officielle

    Chinois mandarin

      Unité monétaire

      Yuan (ou renminbi, CNY)

        Population (estim.) 1 410 474 000 (2024)
          Superficie 9 572 900 km²
            • Article mis en ligne le
            • Modifié le
            • Écrit par

            Le tournant des années 1990

            Dans les années 1980, Hu Yaobang, puis Zhao Ziyang, et après la période post-Tiananmen (1989-1992), les réformateurs menés par Zhu Rongji ont constamment défendu une politique de transformation des structures économiques et sociales. Si une première période avait néanmoins ménagé les équilibres antérieurs, le tournant majeur date de 1992. Il se traduit par la relance des réformes et de l'ouverture, et surtout par la mise en place d'un nouveau mot d'ordre par le XIVe congrès du Parti communiste : la création d'une « économie socialiste de marché », que complète à l'occasion l'expression « aux caractéristiques chinoises ».

            Les réformes sont radicales : elles portent sur la mise en place d'un vrai marché du travail, une politique de privatisation du logement, une remise en question des unités de travail (danwei) – qui offraient à leurs employés un travail à vie, le logement, les services de soins et d'éducation, l'assurance d'une retraite... – et, plus tard, sur la réforme définitive des entreprises d'État.

            En 1994, les réformes fiscales du gouvernement comprennent un impôt uniforme de 33 p. 100 sur les entreprises, une T.V.A. de 17 p. 100 sur les biens manufacturés, un impôt à la consommation et un impôt sur le revenu individuel. Elles définissent surtout de nouvelles modalités dans le partage des ressources fiscales entre le Centre et les gouvernements locaux : à l'État central reviennent les droits de douane, la plupart des impôts perçus sur les secteurs économiques contrôlés par l'État et l'impôt à la consommation ; aux provinces reviennent les impôts directs sur les revenus des entreprises locales et d'autres taxes mineures. Pékin garde les trois quarts de la T.V.A. et redistribue le quart restant aux gouvernements provinciaux.

            Shanghai: quartier de Pudong - crédits : Steven Yu/ Pixabay

            Shanghai: quartier de Pudong

            Cette détente fiscale autorise les grandes villes à conserver dorénavant une bonne partie de leurs revenus et à se lancer ainsi dans de véritables politiques de restructuration. Ainsi Shanghai n'est plus défavorisée face aux villes du Sud, elle est même soutenue dans la capitale par des dirigeants qui lui ont été attachés dans leur carrière politique – Jiang Zemin et Zhu Rongji en sont d'anciens maires –, et la ville devient même le héraut de la modernisation urbaine avec la création de la Nouvelle Zone de Pudong en 1990, à l'est de la ville ancienne et sur la rive droite de la rivière Huangpu.

            La Chine a ensuite entamé une réforme bancaire – même si elle demeure imparfaite, et les soutiens financiers aux entreprises publiques déficitaires pèsent encore lourdement. Alors que le yuan a été accroché au dollar par un taux fixe de 1994 à 2005, depuis cette date son taux n'est plus fixé en fonction du seul dollar mais d'un panier de devises différentes. L'insertion de la Chine dans le commerce international a surtout pour principal effet que son économie est devenue structurante des équilibres mondiaux, comme l'ont montré le rôle de stabilisateur joué par la Chine lors de la crise asiatique de 1997-1998 ou la question des quotas de textile importé par les États-Unis et l'Union européenne au début de 2005. En 2003, la Chine est devenue le deuxième pays accueillant des investissements directs étrangers dans le monde, devant les États-Unis.

            Dans les années 1990, il y a également eu une diversification des types de propriétés d'entreprises, une multiplication des entreprises par actions, des entreprises sino-étrangères. De grands groupes chinois sont apparus, comme Petrochina ou Sinopec. L'entrée de la Chine dans l'Organisation mondiale du commerce, en 2001, a eu enfin pour objet non seulement de permettre au pays d'accéder plus facilement aux marchés extérieurs, mais aussi de contraindre les acteurs économiques, notamment locaux, à cette modernisation[...]

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            Écrit par

            • : professeur de géographie à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne

            Classification

            Pour citer cet article

            Thierry SANJUAN. CHINE - Hommes et dynamiques territoriales [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

            Article mis en ligne le et modifié le 12/05/2023

            Médias

            Chine: évolution de la population - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Chine: évolution de la population

            Chine : les étapes de l'ouverture - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Chine : les étapes de l'ouverture

            Shanghai: quartier de Pudong - crédits : Steven Yu/ Pixabay

            Shanghai: quartier de Pudong