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CGT (Confédération générale du travail)

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La scission de 1947

À la Libération, la C.G.T. apparaît comme une puissante organisation qui groupera, en 1946, 5 500 000 adhérents. Son XXVIe congrès (avril 1946) entérine les changements qui se sont produits dans le mouvement syndical depuis 1938. Des modifications sont apportées aux statuts qui avaient été votés par le congrès d'unification en 1936. On introduit dans les scrutins entre organisations le principe de la proportionnelle intégrale sur la base de leurs effectifs. La collaboration de fait, qui s'était établie entre la C.G.T. et certains partis politiques pendant la Résistance et au lendemain de la Libération, conduit à poser, autrement que dans le passé, le problème de l'indépendance du mouvement syndical. Sans doute son principe est-il toujours affirmé, mais, si les nouveaux statuts interdisent le cumul des fonctions de membre du bureau de la C.G.T. et de parlementaire, les membres du bureau peuvent très bien appartenir « aux organismes directeurs d'un parti politique ». Désormais, le bureau confédéral comprendra deux secrétaires généraux. Ce sont les deux hommes qui représentent alors les deux courants dominants : le militant communiste Benoît Frachon qui fut l'animateur de la C.G.T.U. et Léon Jouhaux. Une nouvelle centrale internationale ayant été créée en 1945 (la Fédération syndicale mondiale), la C.G.T. lui donne son adhésion.

Très rapidement, cependant, apparaissent les germes d'une nouvelle scission. Des conflits internes éclatent tout particulièrement à propos de l'attitude à adopter à l'égard du plan Marshall qui posait le problème de l'influence américaine. De plus, les cinq ministres communistes doivent, en mai 1947, quitter le gouvernement présidé par Ramadier. De grandes grèves se déclenchent en novembre-décembre 1947, dont les origines et le développement provoquent de vives divergences au sein de la direction confédérale. Il s'ajoute enfin, en liaison avec tous ces événements, en premier lieu le climat de « guerre froide » qui commence à caractériser alors la situation internationale et ensuite la crainte d'une influence grandissante de la tendance communiste sur le mouvement syndical français, crainte qui se manifeste surtout chez les militants venus de l'ancienne C.G.T. d'avant 1936. Dès lors, un certain nombre de dirigeants démissionnent du bureau confédéral et constituent une nouvelle centrale : la Confédération générale du travail-Force ouvrière ( C.G.T.-F.O.) dont Léon Jouhaux devient le secrétaire général.

Afin de sauvegarder son unité, une organisation représentative, la Fédération de l'éducation nationale, décide de se constituer en fédération autonome.

— Jean BRUHAT

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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Écrit par

  • : maître assistant à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris
  • : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
  • : docteur en science politique, directeur de recherche à la Fondation nationale des sciences politiques

Classification

Pour citer cet article

Jean BRUHAT, Encyclopædia Universalis et René MOURIAUX. CGT (Confédération générale du travail) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Média

Manifestation contre le plan Juppé - crédits : Georges Gobet/ AFP

Manifestation contre le plan Juppé

Autres références

  • AMIENS CHARTE D' (1906)

    • Écrit par
    • 865 mots

    Motion votée au IXe congrès confédéral de la C.G.T., tenu du 8 au 16 octobre 1906, la Charte d'Amiens est considérée comme le texte fondamental du syndicalisme révolutionnaire.

    La C.G.T. avait été créée au congrès de Limoges en 1895 par la Fédération des Bourses du travail...

  • APOLITISME

    • Écrit par
    • 1 352 mots
    En France, la notion d'apolitisme a souvent été associée à la charte d'Amiens, adoptée lors ducongrès de la C.G.T., en 1906, bien que le mot ne figure pas dans le texte de la charte. À une époque où le Parti communiste n'existe pas encore, la charte d'Amiens donne comme objectif au ...
  • BELIN RENÉ (1898-1977)

    • Écrit par
    • 501 mots

    Commis à la Compagnie des téléphones, puis rédacteur aux P.T.T. en 1920, René Belin est secrétaire du syndicat C.G.T. des postiers de la région lyonnaise en 1926. Devenu secrétaire de la Fédération nationale des P.T.T., il est révoqué pour fait de grève (1930). Il accède en 1933 au bureau...

  • CFDT (Confédération française démocratique du travail)

    • Écrit par
    • 2 015 mots
    • 1 média
    ...la C.F.D.T. cherche à dynamiser le mouvement social. Des entretiens ont lieu avec Force ouvrière pour explorer les voies d'un rapprochement organique. Ils achoppent sur la question de l'entente avec la C.G.T., qui est exclue par André Bergeron alors qu'elle est considérée comme nécessaire par Eugène Descamps....
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