CANADA, économie

Deux éléments de prospective

En dépit de l’abondance de ses réserves en ressources naturelles, le vaste territoire du Nord canadien a vu son développement économique freiné en raison de son climat inhospitalier et des coûts de transport élevés. À court et à moyen terme, le réchauffement climatique aura des répercussions négatives sur le Grand Nord, notamment l’incidence de la fonte du pergélisol sur les infrastructures de transport existantes, l’érosion des côtes et le déplacement forcé des populations dû à la hausse du niveau de l’Arctique. La donne risque cependant de changer à long terme. Les modèles de certains chercheurs (par exemple Burke, Hsiang et Miguel, 2015) prédisent que, vers 2100, le Canada, la Scandinavie et la Russie pourraient en tirer profit. En effet, l’économie de ces régions bénéficierait du réchauffement du climat, de l’assèchement progressif des sols, de l’augmentation des terres cultivables, de l’ouverture de nouvelles routes maritimes et de la baisse des coûts de transport. Dans ce cas, le Canada devrait apprendre à gérer et à protéger ce nouvel Eldorado.

Le Canada a grandement profité de la deuxième mondialisation avec le développement massif du commerce international dans la seconde moitié du xx^e siècle. Débutée au milieu du xix^e siècle avec l’industrialisation, la première mondialisation s’est achevée brutalement avec la Première Guerre mondiale et la montée des nationalismes. Certains événements inquiétants donnent à penser qu’un retour du balancier vers plus de protectionnisme est en cours, de la part des États-Unis notamment : le Canada devra s’efforcer de stimuler son marché intérieur et trouver de nouveaux marchés en raison de sa forte dépendance vis-à-vis de l’économie américaine..