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BUCHENWALD

Le camp de concentration nazi de Buchenwald fut l'un des premiers et des plus grands camps établis sur le sol allemand. Construit en 1937 sur une colline boisée à environ 7 kilomètres au nord-ouest de Weimar, il complétait les camps de concentration de Sachsenhausen au nord et de Dachau au sud. Au début, des prisonniers politiques et d'autres groupes, notamment des juifs, y étaient détenus.

Comme dans les autres camps, la population de Buchenwald augmenta rapidement après la Nuit de cristal (Kristallnacht) de novembre 1938, au cours de laquelle 30 000 hommes juifs de seize à soixante ans furent arrêtés et incarcérés. Certains de ces prisonniers furent relâchés quand ils pouvaient trouver un lieu d'accueil hors de l'Allemagne.

La population de Buchenwald évolua en nombre et en composition au fil du temps. Après le début de la Seconde Guerre mondiale, Buchenwald continua de recevoir des prisonniers politiques et, plus tard, des Polonais. La plupart des détenus travaillaient comme des esclaves dans des chantiers voisins pendant 12 heures de suite. On recensait quelque 18 000 prisonniers après la Nuit de cristal, 11 000 à la veille de la guerre, 63 000 à la fin de 1944 et 86 000 en février 1945, lorsque Buchenwald reçut certains détenus évacués de force d'Auschwitz. Bien qu'il n'y eût pas de chambres à gaz dans le camp, des centaines de personnes mouraient chaque mois de maladies, de malnutrition, d'épuisement, battues à mort ou exécutées. Les registres des camps indiquent que pendant toute la durée de son fonctionnement, quelque 240 000 prisonniers d'au moins trente pays furent internés à Buchenwald. Au moins 10 000 furent transférés dans des camps d'extermination, et 43 000 moururent dans le camp.

Buchenwald renfermait un centre officiel de recherche médicale, la Division pour la recherche sur le typhus et les virus de l'Institut d'hygiène de la Waffen SS, dont les médecins testaient les effets des virus et des vaccins sur les détenus. Le camp était géré avec une discipline de fer, et de 1939 à 1945, Ilse Koch, la « chienne de Buchenwald », épouse du commandant SS du camp, se forgea une réputation sordide par son attitude particulièrement sadique.

Le 6 avril 1945, quelque 28 500 prisonniers furent évacués de Buchenwald au cours d'une marche de la mort où un quart d'entre eux périrent. Juste avant l'arrivée des troupes américaines le 11 avril 1945, les officiers allemands et les gardes prirent la fuite, et les détenus s'emparèrent du camp. Leurs représentants accueillirent les troupes de libération américaines le même jour.

— Michael BERENBAUM

— Universalis

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Écrit par

  • : ancien directeur de l'Institut américain de recherche sur la Shoah et de la Fondation américaine pour l'histoire visuelle des survivants de la Shoah
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Michael BERENBAUM et Universalis. BUCHENWALD [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • EUROPE - Histoire de l'idée européenne

    • Écrit par Jean-Baptiste DUROSELLE, Alfred GROSSER
    • 10 517 mots
    • 1 média
    ...de dégrader la personne humaine ». En 1919, on aurait écrit « sur les peuples » ou « sur les nations ». C'est que les anciens déportés à Dachau ou à Buchenwald savaient que ces camps de concentration avaient certes été créés par des Allemands, mais aussi pour des Allemands, tandis que le peuple...
  • ROM

    • Écrit par Marcel COURTHIADE
    • 6 982 mots
    • 1 média
    ...estiment la population rom mondiale à 2 millions, dont 18 000 en Allemagne. D'autres estimations oscillent entre 2 et 5 millions. En février 1940, à Buchenwald, le gaz mortel zyklon B est testé sur 250 enfants rom raflés à Brno. Puis commencent l'agonie massive, la faim, le froid, le travail exténuant,...

Voir aussi