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BAR KOKHBA (IIe s.)

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Le substrat matériel et administratif de l'insurrection d'après les découvertes du désert de Juda et de Khirbet Midras

Lors des fouilles de 1953 dans les grottes de Murabba‘at et de 1960-1961 au Naḥal Ḥéver, au Naḥal Ṣeélim, on mit au jour des instructions de Bar Kokhba à ses lieutenants, ainsi que les archives familiales d'une certaine Babitha bat-Siméon. Ces trouvailles extraordinaires mettent en lumière l'approvisionnement, la discipline, les pratiques religieuses, les langues (hébreu, araméen et grec) des insurgés. Elles révèlent le vrai nom de son chef Siméon ben Koséba – Bar Kokhba, « fils de l'Étoile » d'après Nombres, xxiv, 17 pour les sources chrétiennes, Ben Koziba « fils du mensonge » pour les sources juives –, et ceux de ses lieutenants Jésus ben Gilgala, Juda ben Manassé, Massabala ben Siméon, ainsi que des relations tendues avec les « Galiléens » (des chrétiens ? ).

Les fouilles de 1981 au Khirbet Midras (Kh. Durusiya) dans la région de Nahal Soreq, au sud-ouest de Jérusalem, ont dégagé de prodigieux complexes souterrains (couloirs, demeures, entrepôts, puits, systèmes d'aération, salles d'assemblée, atelier monétaire) construits avant la révolte et qui servirent de point d'appui aux opérations. Grâce à des monnaies et à d'autres vestiges, on les identifie avec les installations mystérieuses qu'évoquait Dion Cassius : « Ils n'osèrent pas combattre les Romains en batailles rangées, mais ils s'emparaient des meilleures positions de la contrée, et les fortifiaient avec des souterrains et des murailles, afin d'y trouver un refuge s'ils étaient forcés et de s'assurer sous terre des communications secrètes ; ils pratiquaient des ouvertures au-dessus de ces chemins souterrains pour laisser entrer l'air et la lumière. » Le problème de la préparation du soulèvement à l'insu de l'occupant romain trouve ici un début de solution. Restent pendantes la chronologie des opérations militaires, la restauration du Temple et du culte sacrificiel, la signification du titre Nasi de Bar Kokhba, la cause directe de la guerre. Dans l'attente de fouilles, Béthar, quartier général de Bar Kokhba et substitut de Jérusalem pour les sources rabbiniques, conserve son mystère. S'agit-il bien des abords du village de Bittir à 11 kilomètres au sud-ouest de Jérusalem ou d'un site de la région de Hadéra comme le prétend un travail récent ?

— Gérard NAHON

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Écrit par

  • : directeur d'études émérite à l'École pratique des hautes études (Ve section, sciences religieuses)

Classification

Pour citer cet article

Gérard NAHON. BAR KOKHBA (IIe s.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • AKIVA, AKIBA ou AQIBA (50 env.-135)

    • Écrit par
    • 677 mots

    L'un des plus grands tannaim, Akiva fut aussi sans doute le sage le plus marquant de son temps ; patriote et martyr, il exerça une influence décisive sur le développement de la halakha. Sa vie est des plus spectaculaires dans l'histoire du judaïsme rabbinique. Bien que la légende ait coloré...

  • JUDAÏSME - Histoire des Hébreux

    • Écrit par
    • 11 045 mots
    • 4 médias
    ...éclate en 132 contre le légat Tineius Rufus. Dans un premier temps, les insurgés chassent les garnisons romaines et libèrent le pays sous la conduite de Siméon ben Koziba, dit Bar Kokhba, « prince d'Israël », que le maître par excellence, Rabbi Akiba, reconnaît comme Messie. Il bat des monnaies, perçoit...
  • PALESTINE

    • Écrit par , et
    • 31 602 mots
    • 7 médias
    ...même titre que la castration provoquent un nouveau soulèvement que l'on appelle la « Seconde Révolte juive » (132-135). Celle-ci est dirigée par Simon Bar-Kokheba qui s'intitule « Prince d'Israël » ; le rabbin Aqiba, le prenant pour le Messie, lui apporte son appui ; Bar-Kokheba est aussi...