HALAKHA
Règle de conduite pratique, la halakha (de la racine hébraïque halakh, « aller ») est le guide officiel de la vie religieuse et civile dans le judaïsme. Décrétée par l'autorité compétente (les rabbins) dans des formes déterminées, elle est obligatoire pour tout juif orthodoxe et a force de loi. La halakha constitue donc tout le système légal du judaïsme (par opposition à l'haggadah, nom donné au domaine non légal, particulièrement celui de la littérature rabbinique) et elle embrasse les relations personnelles, sociales, nationales, internationales, ainsi que toutes les autres pratiques et observances du judaïsme. L'étude de la halakha, pendant la période rabbinique et par la suite, constitua le devoir religieux suprême. À cause du caractère difficile du contenu de la halakha et en raison de l'importance de celle-ci pour la pratique, cette étude prima toutes les autres dans l'enseignement judaïque.
La halakha se développa en plusieurs périodes, notamment celle des tannaim (du début du ier siècle jusqu'à 220 env.), marquée par les débats entre les écoles de Hillel et de Shammai et par la compilation de la Mishnah ; la période des amoraim (env. 220-470), illustrée par l'achèvement des deux Talmudim, celui de Jérusalem et celui de Babylone ; le Moyen Âge, pendant lequel les rabbins élargirent la halakha avec les responsa, en même temps qu'ils la codifièrent (Halakhot Gedolot de Siméon Kayyara, Sefer ha-Halakhot d'Isaac ben Jacob al-Fasi, Mishneh Torah de Maimonide, Shulkhan Arukh de Joseph Karo, etc.). La rédaction des responsa et des codifications s'est poursuivie jusqu'à nos jours.
La halakha est le trait distinct du judaïsme en tant que religion d'obéissance à la parole de Dieu. Elle unit les juifs à travers les divergences de leurs tempéraments, de leurs origines et de leurs opinions théologiques. À l'époque actuelle, les principales différences pratiques qui subsistent entre le judaïsme orthodoxe et le judaïsme réformé dépendent de leurs attitudes respectives vis-à-vis de la halakha, les uns la considérant comme absolument contraignante, les autres s'efforçant d'adapter la halakha traditionnelle aux nécessités du monde moderne, sans que ceux-ci, non plus que les premiers, songent à la récuser.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Michel GAREL : diplômé d'études supérieures de grec, licencié en langue et littérature hébraïques, collaborateur à l'Institut de recherche et d'histoire des textes, C.N.R.S.
Classification
Pour citer cet article
Michel GAREL, « HALAKHA », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
Autres références
-
AKIVA, AKIBA ou AQIBA (50 env.-135)
- Écrit par Michel GAREL
- 596 mots
-
APOLOGÉTIQUE
- Écrit par Bernard DUPUY
- 3 111 mots
...et la théologie de l'économie et de l'histoire du salut. En retour, les rabbins tannaïm et amoraïm se sont repliés sur la tradition légale, la halakha. Ils ont laissé de côté les versions de la Bible, en particulier la version des Septante répandue jusqu'alors dans les synagogues de la diaspora,... -
CARO JOSEPH (1488-1575)
- Écrit par Roland GOETSCHEL
- 437 mots
-
COMPILATION DE LA MISHNA
- Écrit par Gérard NAHON
- 163 mots
La Mishna, qui signifie en hébreu répétition (de la Loi) désigne d'abord dans le judaïsme la loi orale en corrélation avec le texte biblique (miqra), ensuite le recueil juridique compilé sous la direction du patriarche Juda ha-Nassi (le Prince) dans ses académies de Bet Shearim...
-
ÉLÉAZAR DE WORMS (1163-1235)
- Écrit par Roland GOETSCHEL
- 364 mots
- Afficher les 19 références