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DENIKINE ANTON IVANOVITCH (1872-1947)

Fils d'un officier de carrière né dans le servage, Denikine suit l'école normale de Lovitch, puis l'école militaire des cadets de Kiev ; il est officier d'artillerie, breveté d'état-major en 1899, puis commandant de la région militaire de Varsovie.

Il participe à la guerre russo-japonaise. Entre 1914 et 1916, il est commandant de la 4e division d'infanterie, dite « de fer », et, en 1916, du VIIIe corps d'armée. Politiquement, Denikine est « octobriste », proche des K.D. (constitutionnels démocrates). Après février 1917, il devient chef adjoint d'état-major du commandant en chef, puis commandant du front de l'Ouest, enfin du front du Sud-Ouest. Il participe au putsch de Kornilov, est arrêté et incarcéré à la prison de Bykhov.

Les alliés des Russes blancs - crédits : Hulton-Deutsch Collection/ Corbis/ Getty Images

Les alliés des Russes blancs

Le 19 novembre 1917, il s'évade et gagne la région du Don. Avec Alexeïev et Kornilov, il contribue à la formation de l'armée des Volontaires et devient adjoint au commandant en chef de cette armée où affluent de nombreux officiers venus du front ou de l'intérieur ; il participe à la « campagne des glaces » du Don au Kouban. Après la mort de Kornilov, tué pendant l'attaque d'Ekaterinodar, Denikine devient commandant en chef des forces armées du Sud. En novembre-décembre 1918, les alliés, Français et Anglais, interviennent dans la guerre civile russe et réarment Denikine, l'aidant à regrouper les forces contre-révolutionnaires du Sud.

Denikine lance sa grande offensive avec des forces importantes (200 000 combattants, 2 000 canons et 30 chars d'assaut), en juillet 1919. En septembre 1919, il occupe presque toute l'Ukraine, Odessa, Kiev, Kharkov, la Crimée, le Don, le Kouban, Tsaritsyne et Koursk. En octobre, ses troupes prennent Orel et Voronej. À la fin de ce mois, une contre-offensive de l'Armée rouge l'arrête au nord d'Orel.

Mais l'armée des Volontaires est en proie aux rivalités internes et en opposition ouverte avec Wrangel, partisan d'une restauration pure et simple, alors que Denikine a des sympathies démocrates. En novembre 1919, les armées de celui-ci reculent rapidement et à la fin de 1919 subissent une défaite irréparable. Denikine démissionne et passe ses pouvoirs au général Wrangel, dès le mois de mars 1920. Denikine émigre en France puis se rend aux États-Unis, dans le Michigan, où il meurt en 1947. Il est réhabilité par Moscou en 2005 ; sa dépouille et celle de sa femme sont rapatriées et inhumées en grande pompe dans la capitale russe le 4 octobre 2005.

— Alexandre BENNIGSEN

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Pour citer cet article

Alexandre BENNIGSEN. DENIKINE ANTON IVANOVITCH (1872-1947) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Les alliés des Russes blancs - crédits : Hulton-Deutsch Collection/ Corbis/ Getty Images

Les alliés des Russes blancs

Autres références

  • UKRAINE

    • Écrit par Annie DAUBENTON, Iryna DMYTRYCHYN, Universalis, Lubomyr A. HAJDA, Georges LUCIANI, Yann RICHARD
    • 40 363 mots
    • 17 médias
    ...extérieur, hostile. Les Alliés, dont la France qui tenait Odessa, soutenaient les Russes blancs, lesquels avaient groupé leurs armées autour du général Anton Denikine, en Russie méridionale. En février 1919, les bolcheviks reprirent Kiev. Le Directoire émigra sur la rive droite. En mai, Denikine déclencha...
  • U.R.S.S. - Histoire

    • Écrit par Nicolas WERTH
    • 22 741 mots
    • 53 médias
    ...Après des succès initiaux, il est contraint de battre en retraite, faute d'avoir su coordonner ses mouvements avec ceux de l'armée du général Denikine, partie du Don vers l'Ukraine et la Russie centrale. Lancée en mai 1919, l'offensive de Denikine, appuyée au nord-ouest par celle du général Ioudenitch...

Voir aussi