Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ALLEMAGNE (Politique et économie depuis 1949) L'économie allemande depuis la réunification

Capitale

Berlin 3

    Unité monétaire

    Euro (EUR)

      Population (estim.) 86 303 000 (2024)
        R.N.B. par habitant (USD) 53 390 $ (2022)
          • Article mis en ligne le
          • Modifié le
          • Écrit par

          La réunification économique, monétaire et sociale de 1990

          À partir de l'annonce faite au Bundestag par Helmut Kohl, le 28 novembre 1989, de réaliser la réunification des deux Allemagnes en peu d'années, il était prévisible que les événements allaient se précipiter. Sous l'effet de l'ouverture des frontières et de l'apparition des produits de l'Ouest, de l'implosion du système d'échanges des pays communistes, du départ de nombreux Allemands de l'Est pour la RFA, le système de production est-allemand courait à sa perte.

          En mars 1990, les premières élections libres transforment la RDA en une démocratie. Le fait de porter au pouvoir le chrétien-démocrate Lothar de Maizière apparaît comme un appel lancé au gouvernement Kohl de réaliser l'unité de l'Allemagne au plus vite. « Si le deutsche Mark ne vient pas à nous, nous irons à lui » était le mot d'ordre principal des manifestations du lundi à Leipzig qui continuaient après la chute du Mur. Ce désir est comblé par la mise en place de l'unité économique, monétaire et sociale du 1er juillet 1990 suivie de la réunification des deux Allemagnes le 3 octobre de la même année.

          Premières mesures

          D'un seul coup, la RDA doit adopter le système économique, monétaire et social de la RFA. Il n'existe plus de frontière, la concurrence des entreprises de l'Ouest devient pressante, condamnant de nombreuses entreprises est-allemandes au chômage technique, sinon à la fermeture, car elles doivent désormais payer les salaires nominaux est-allemands en deutsche Mark. En 1990, le niveau de ceux-ci correspond, en deutsche Mark, à environ 50 p. 100 de celui en cours dans l’ex-RFA. Sans produits aux normes de l'Ouest et dépourvues d'outils de production modernes, les entreprises est-allemandes ne peuvent supporter de tels salaires. Les particuliers bénéficient alors d'un taux de change favorable : 1 deutsche Mark pour 2 marks est-allemands (dans certaines limites, la parité est adoptée). En tout, près de 200 milliards de marks est-allemands sont échangés contre 130 milliards de deutsche Mark. Se tournant complètement vers les produits de l'Ouest, le « collapsus » du système de production est-allemand se rapproche à vive allure.

          Comment transformer une économie socialiste planifiée, intégrée dans des échanges hors marché mondial, en une économie sociale de marché ouverte ? Sans préparation institutionnelle ou scientifique (le Conseil scientifique pour les questions de réunification avait été dissous en 1974), il faut inventer une stratégie de transformation. Au-delà de l'assainissement de l'appareil de production est-allemand, on décide d'adopter le principe d’une privatisation progressive et de rendre les terrains collectivisés à leurs anciens propriétaires.

          Pièce maîtresse du dispositif de transformation : la Treuhandanstalt, agence fiduciaire de l'État chargée de privatiser les entreprises, qui a exercé ses prérogatives jusqu'à la fin de 1994. Sa première tâche consiste à compléter le repérage des entreprises par une étude sur l'état de la productivité : on constate donc que celle-ci ne dépasse guère 30 p. 100 de celle de l'Ouest. Et cette moyenne va se dégrader sous l'effet des bouleversements en cours. De nombreuses productions (un tiers au moins) sont désormais invendables, le reste nécessitant des adaptations souvent considérables. Les effectifs salariés baissent alors fortement, le chômage de masse apparaît.

          D'une manière générale, on s'aperçoit que la privatisation a été rapide pour un tiers des entreprises. Elle a nécessité, pour un autre tiers, des efforts d'assainissement coûteux pour le budget public. Le reste a dû être liquidé ou transmis au successeur de la Treuhand lors du bilan réalisé à la fin de 1994. Au lieu d'engranger, comme[...]

          La suite de cet article est accessible aux abonnés

          • Des contenus variés, complets et fiables
          • Accessible sur tous les écrans
          • Pas de publicité

          Découvrez nos offres

          Déjà abonné ? Se connecter

          Écrit par

          Classification

          Pour citer cet article

          Hans BRODERSEN. ALLEMAGNE (Politique et économie depuis 1949) - L'économie allemande depuis la réunification [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

          Article mis en ligne le et modifié le 12/09/2019

          Médias

          Allemagne, revenus du travail, des entreprises et du capital - crédits : Encyclopædia Universalis France

          Allemagne, revenus du travail, des entreprises et du capital

          PIB en Allemagne, en France et aux États-Unis de 1950 à 2019 - crédits : Encyclopædia Universalis France

          PIB en Allemagne, en France et aux États-Unis de 1950 à 2019

          Allemagne et France, balance des transactions courantes - crédits : Encyclopædia Universalis France

          Allemagne et France, balance des transactions courantes

          Autres références

          • ALLEMAGNE - Les institutions

            • Écrit par
            • 4 249 mots

            Les institutions de la république fédérale d’Allemagne sont définies par la Loi fondamentale (L.F.), ou Grundgesetz, du 23 mai 1949. Pensé à l’origine comme une Constitution provisoire pour l’Allemagne de l’Ouest, le Grundgesetz s’applique à toute l’Allemagne depuis le 3 octobre 1990....