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BEN BELLA AHMED (1916-2012)

Ahmed Ben Bella, 1981 - crédits : Chris Ware/ Hulton Archive/ Getty Images

Ahmed Ben Bella, 1981

Ahmed Ben Bella fut la figure marquante de la guerre d'indépendance de l'Algérie et le premier président de la République algérienne (1963-1965). Sa vie est intimement liée au destin de ce pays.

Né le 25 décembre 1916 (mais sa date de naissance n'a jamais été établie avec certitude, l'état civil de cette époque n'étant pas fiable) à Marnia dans l'Ouest algérien, Ahmed Ben Bella effectue ses études secondaires à Tlemcen. Il est le fils de paysans marocains, berbères de la région de Marrakech émigrés en Algérie au début du xxe siècle.

Durant la Seconde Guerre mondiale, il combat avec les Forces françaises libres au sein du 5e Régiment de tirailleurs marocains. Lors de la campagne d'Italie en 1943, il participe à la terrible bataille de Monte Cassino, puis à la libération de la France en 1944, et à la campagne d'Allemagne en 1945. Promu adjudant, il est cité quatre fois, dont deux à l'ordre de l'Armée et décoré de la Médaille militaire par le général de Gaulle. Passionné de football, il joue dans l'équipe de France militaire, et certains biographes avancent sa participation à l'équipe de l'Olympique de Marseille avant la guerre.

Bouleversé par les massacres de Sétif et de Guelma en mai-juin 1945, Ahmed Ben Bella adhère à l'organisation nationaliste algérienne radicale dirigée par Messali Hadj, le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (M.T.L.D.). Il est l'un des responsables, avec Hocine Aït Ahmed, de l'Organisation spéciale (O.S.), laquelle est chargée par le M.T.L.D. de préparer la lutte armée. Ahmed Ben Bella est arrêté par la police française et condamné à sept ans de prison. Il s'évade en 1952 pour rejoindre Le Caire. De là, il prépare avec d'autres responsables l'insurrection contre la France. Ahmed Ben Bella est un des neuf « chefs historiques » du Comité révolutionnaire pour l'unité et l'action (C.R.U.A.), le futur Front de libération nationale (F.L.N.), qui lance l'insurrection contre la France le 1er novembre 1954. Il est arrêté le 22 octobre 1956, avec Mohamed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Khider et Mostefa Lacheraf dans un avion marocain qui est intercepté par l'armée française. Il devient très populaire à la suite de cette arrestation. De sa prison, en France, il lance un appel, en septembre 1957, pour que cessent les affrontements sanglants entre les militants du F.L.N. et ceux, rivaux, du Mouvement national algérien. Mais cet appel n'est pas entendu.

Libéré en mars 1962 au moment de la signature des accords d'Évian qui accordent l'indépendance à l'Algérie, Ahmed Ben Bella participe au Congrès de Tripoli du F.L.N., où il s'oppose au Gouvernement provisoire de la République algérienne (G.P.R.A.). Après une série d'affrontements, durant l'été de 1962, contre les maquis de l'intérieur et d'autres responsables algériens, il rentre à Alger. Le 27 septembre 1962, il est nommé président du Conseil. Il installe alors son gouvernement, avec l'aide de « l'armée des frontières » dirigée par le colonel Houari Boumediene. Après l'adoption d'une Constitution, il se fait élire, en septembre 1963, à la présidence du pays : il devient ainsi le premier président de la République algérienne.

Ahmed Ben Bella s'impose comme un tribun, un homme sachant parler aux populations, à la fois rurales et urbaines. La répression d'une révolte en Kabylie ou la « guerre des sables » contre le Maroc en 1963 n'ont pas terni, dans l'imaginaire algérien, l'image de cette période devenue synonyme d'effervescence politique. Ahmed Ben Bella a pour objectif, en mettant en place une politique d'autogestion, de construire un « socialisme algérien ». Il se rapproche de l'U.R.S.S. et de Cuba. Il rencontre Che Guevara à l'occasion[...]

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Ahmed Ben Bella, 1981 - crédits : Chris Ware/ Hulton Archive/ Getty Images

Ahmed Ben Bella, 1981

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