Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

AGRIPPINE L'AÎNÉE (14 av. J.-C. env.-33)

Agrippine l'Aînée est l'une de ces femmes énergiques et vertueuses dont la Rome antique a toujours été fière. Mais elle fut sans doute la dernière, avant que les marâtres, les courtisanes et les impératrices dépravées tiennent dans l'Empire la première place. La destinée semble lui avoir été pour un temps favorable. Elle appartenait, par sa mère Julie, fille d'Auguste, à la dynastie impériale. Elle avait épousé Germanicus, homme fort populaire à Rome, qui commandait les légions du Rhin et qui pouvait prétendre succéder un jour à l'empereur Tibère. Épouse modèle, elle suivait Germanicus dans toutes ses campagnes militaires. Elle n'hésitait pas, rapporte Suétone, à payer de sa personne, à distribuer vêtements et remèdes aux soldats, à leur adresser des exhortations, à les complimenter pour leur courage. Cette femme de caractère excita la jalousie de Livie, l'épouse de Tibère, qui ne fut pas étrangère à la demi-disgrâce de Germanicus, éloigné de ses légions, envoyé en Syrie et peut-être empoisonné par Pison, le légat de cette province, sur ordre de Tibère, en 19. C'est dans un profond désespoir qu'Agrippine l'Aînée transporta à Rome les cendres de son époux, obtint la condamnation de Pison, poussa celui-ci au suicide et tenta avant tout de faire rétablir ses nombreux enfants dans leurs droits. Cependant, derrière Tibère, empereur soupçonneux et torturé par la manie de la persécution, complote Séjan. Il s'acharne contre Agrippine et contre ses enfants dont il craint les ambitions. Il la fait exiler dans une île, avec un de ses fils, Drusus, et la laisse périr de faim en 33. Un autre fils d'Agrippine, Néron, est assassiné. Les anciens amis de Germanicus sont persécutés. Mère de l'empereur Caligula et de la future impératrice Agrippine, dite la Jeune, qui sera l'épouse de Claude, Agrippine l'Aînée est au centre des drames et des révolutions de palais qui troublent le règne de Tibère et secouent un Empire romain encore aux prises avec les problèmes de succession dynastique.

— Joël SCHMIDT

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : diplômé d'études supérieures d'histoire, directeur de collections historiques

Classification

Pour citer cet article

Joël SCHMIDT. AGRIPPINE L'AÎNÉE (14 av. J.-C. env.-33) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • GERMANICUS JULIUS CAESAR (15 av. J.-C. - 19 apr. J.-C.)

    • Écrit par Joël SCHMIDT
    • 462 mots
    • 1 média

    Un des chefs militaires les plus populaires, et sans doute aussi l'un des plus doués, de toute l'histoire romaine. Tacite, dans ses Annales, et d'autres historiens latins, comme Suétone, ont loué Germanicus, prince issu de la famille impériale julio-claudienne. Fils, en effet,...

  • ROME ET EMPIRE ROMAIN - Le Haut-Empire

    • Écrit par Yann LE BOHEC, Paul PETIT
    • 35 262 mots
    • 17 médias
    ...Germanicus, qu'il avait dû adopter sur l'ordre d'Auguste (bien que lui-même eût un fils) et qui était son successeur prévu. Mais Tibère le jalousait et Agrippine, sa femme, intriguait avec passion. Il mourut en Orient en 19, ce qui fut une grande perte pour le régime. Tibère fut laissé seul, face aux ambitions...

Voir aussi