Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ADVERBE

L'une des parties du discours traditionnellement définie par sa propriété sémantique de modifier le contenu du prédicat ou de l'assertion, l'adverbe présente, en outre, la possibilité récursive de se combiner avec soi-même. Les difficultés de l'analyse proviennent surtout du fait qu'on ne prend pas toujours garde au point d'incidence de l'adverbe sur le reste de l'énoncé, ce qui entraîne à la fois certaines diversités de signification et une description parfois incertaine. Il serait par exemple difficile d'expliquer autrement la différence entre « Il ne vient pas toujours » et « Il ne vient toujours pas » : c'est que, dans le second de ces deux exemples, « toujours » a un sens qui n'est pas temporel, mais aspectuel, comme dans « Toujours est-il que » ; la nuance est que le mot est compatible avec toutes les formes chronologiques de la conjugaison (« Il ne venait toujours pas », « Il ne viendra toujours pas ») pour exprimer, en somme, la divergence entre la réalité et l'énonciation ; la négation, ici, accentue le divorce entre les deux, mais il est frappant de constater que les opérateurs de « concession » (bien que, encore que) dénotent le même type de fonction logique sous-jacente, à savoir l'itération prédicative appelant la négation : quelle que soit la quantité retenue dans la réalisation du procès (« Tu as beau faire... »), elle ne concorde pas avec le réel. Ces considérations, jointes à d'autres du même genre, conduisent à substituer aux notions habituelles de l'adverbe comme porteur d'un contenu sémantique une vision un peu plus synthétique du « foncteur » énonciatif, plus proche des opérations de quantification (par exemple, « beaucoup » comme adverbe et déterminant du nom).

— Robert SCTRICK

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Robert SCTRICK. ADVERBE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ÉNONCIATION

    • Écrit par Oswald DUCROT
    • 7 958 mots
    Un premier exemple sera fourni par l'étude des adverbes. On sait que certains adverbes ou locutions adverbiales peuvent, à l'exclusion d'autres, porter, lorsqu'ils apparaissent dans un énoncé, sur un acte illocutionnaire accompli avec cet énoncé. C'est ce qui se passe notamment si on place en tête d'une...
  • MODALITÉ, linguistique

    • Écrit par Robert SCTRICK
    • 708 mots

    Terme de logique dont la linguistique fait deux emplois relativement distincts : pour A. Martinet, le mot désigne les déterminants grammaticaux du nom et renvoie à la classe des « actualisateurs » défini, indéfini, singulier, pluriel. Cette acception repose sur la distinction saussurienne...

  • PRÉPOSITION

    • Écrit par Robert SCTRICK
    • 771 mots

    On appelle « préposition » une des parties du discours, invariable et toujours liée à un syntagme qu'elle régit et précède immédiatement (c'est le cas le plus général et le terme même de pré-position l'atteste), qu'elle peut suivre (certains lui réservent alors la dénomination de postposition...

Voir aussi