Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ACNÉ

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par

Des avancées thérapeutiques

L’arsenal thérapeutique contre l’acné s’enrichit. Un progrès est représenté par de nouveaux antibiotiques. Parmi ceux-ci, la sarécycline a été autorisée en octobre 2018 par la Food and Drug Administration américaine ; elle atténue les lésions d’acné en raison de ses effets anti-inflammatoires et d’une activité contre C. acnes. Elle est de surcroît mieux tolérée sur le plan digestif et donne lieu à moins de résistances bactériennes que les antibiotiques utilisés classiquement.

Un médicament à activité antiandrogénique, efficace sous forme de crème, la clascotérone, est disponible aux États-Unis depuis l’été de 2020. Deux essais contrôlés conduits sur 1 440 patients de plus de neuf ans, durant douze semaines, ont montré que cet antagoniste du récepteur des androgènes améliore significativement les lésions inflammatoires et non inflammatoires d’acné du visage en réduisant la production de sébum. Le taux de succès est nettement amélioré à douze semaines par rapport au placebo (18,4 % et 20,3 % dans les deux essais contre 9 % et 6,5 %), avec une tolérance apparemment satisfaisante ; le principal effet secondaire constaté est constitué par des rougeurs. Le médicament a été autorisé par la Food and Drug Administration américaine le 20 août 2020. Par ailleurs, des dérivés du cannabidiol (contenu dans le cannabis) limitent la prolifération des cellules sécrétant le sébum et sont dotés d’activité contre C. acnes.

On cherche aussi à prévenir l’hyperkératinisation responsable de la formation du comédon en contrôlant la prolifération des cellules cutanées superficielles (kératinocytes). Ce peut être fait en modulant localement l’activité du facteur de transcription à doigts de zinc GATA-6 qui intervient dans le développement des épithelia. Une sorte d’immunothérapie de l’acné est étudiée. Il semble possible de développer un vaccin. L’équipe du professeur Chun-Ming Huang a montré, à l’université de Californie (San Diego), qu’une toxine sécrétée par C. acnes, très voisine du facteur cohémolytique du streptocoque, participe à l’apparition des lésions inflammatoires de l’acné et peut donc servir de cible vaccinale. Les premiers résultats sont encourageants car la vaccination de souris contre cette protéine a pu réduire notablement la croissance de cette bactérie pro-inflammatoire. Les anticorps produits réduisent également la production de cytokines inflammatoires (IL-8 et IL-1β) par des tissus humains acnéiques.

Un dernier axe de recherches consiste à restaurer l’homéostasie cutanée en corrigeant le déséquilibre du microbiote cutané retrouvé dans les infections acnéiques, un peu comme on le fait pour corriger les déséquilibres du microbiote intestinal.

— Corinne TUTIN

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Corinne TUTIN. ACNÉ [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 09/05/2022

Médias

Évolution des lésions de l’acné - crédits : Encyclopædia Universalis France

Évolution des lésions de l’acné

Cicatrices laissées par l’acné - crédits : Science Photo Library

Cicatrices laissées par l’acné

Exemple d’acné juvénile - crédits : BSIP

Exemple d’acné juvénile