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YAHVÉ ou YAHWEH

Le Dieu d'Israël, Yahvé, était connu avant Moïse chez d'autres peuples que les Hébreux : les anciens Phéniciens semblent avoir adoré un dieu Yo. Dans la Bible hébraïque, on trouve les formes abrégées Yahu, Yo ou Yah, la plupart du temps en composition, préposées ou postposées, dans des noms théophores (Yoiakin, Abia) ou dans des formules liturgiques (alléluia). Dans les papyrus juifs d'Éléphantine, on parle de Yaho.

Les traditions bibliques associent Yahvé, le Dieu d'Israël, au mont Sinaï (ou Horeb) ; c'est le cas dans la poésie (Deut., xxxiii, Jug., v et Ps. LXVIII). Il est probable que cette montagne (dans l'Orient ancien, la montagne, demeure du dieu, était la réduction du cosmos, la Grande Montagne) fut considérée comme le lieu classique d'une manifestation d'une divinité, Yahvé, bien longtemps avant que les Israélites ne la connussent. Quand ils eurent adopté Yahvé, les Hébreux adorèrent en lui leur Dieu, unique : c'est ainsi que d'un dieu tribal ou national, ils allaient faire le Dieu cosmique.

À lui seul, dans la religion biblique, Yahvé était de soi l'expression même du monothéisme israélite. Dans l'Exode (iii, 14), il semblerait que Yahvé (YaHWéH) dérive de la racine hébraïque HâYâH (« être », « devenir »). Or, la racine du mot n'est pas HYH, mais HWH, qui, en hébreu, signifie « désirer ». Aussi pense-t-on que Yahvé viendrait de dialectes amorrhéens, que parlaient les Patriarches et dans lesquels HWH (comme en araméen) signifie « être », « devenir ». Dès lors, Yahvé (YaHWéH) serait une forme verbale, causative, et voudrait dire : « Il fait être ». Les documents akkadiens fournissent des parallèles intéressants : des noms divins résultant de l'assemblage de cette forme causative et d'un substantif comme objet. À l'origine, Yahvé n'était peut-être que le premier élément d'un titre divin composé dont la Bible a conservé quelques exemples : Yahvé-Sabbaot (« Il fait être les armées ») ou Yahvé-Shalom (« Il fait être la paix »).

— André PAUL

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Pour citer cet article

André PAUL. YAHVÉ ou YAHWEH [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ANGES & ARCHANGES

    • Écrit par André PAUL
    • 1 333 mots

    Venu du latin angelus, transcription de aggelos qui, en grec profane, désigne un messager, le mot « ange », dans la version des Septante, traduit l'hébreu maleak (« messager » [de Dieu]), terme qui s'applique surtout aux anges, mais aussi quelquefois aux prophètes (Is., ...

  • DÉBORA

    • Écrit par André PAUL
    • 347 mots

    La fameuse « prophétesse » qui apparaît dans le livre biblique des Juges (iv et v) et chez laquelle les Israélites se rendaient pour demander la justice (iv, 5), sous le palmier, entre Rama et Béthel. C'est par un oracle que Débora engagea Baraq à marcher victorieusement contre Siséra, le...

  • DIEU - L'affirmation de Dieu

    • Écrit par Claude GEFFRÉ
    • 7 962 mots
    On rencontre dans la Bible deux expériences du divin qui correspondent aux deux noms : celui d'El (autre forme : Elohim) et celui de Yahvé, par lesquels Dieu se trouve désigné. El (pluriel Elohim) désigne la divinité dans presque tout le monde sémitique et suggère donc la continuité entre le...
  • FOI

    • Écrit par Edmond ORTIGUES
    • 10 465 mots
    ...témoignages ». Ces signes sont à la fois les miracles de l'Exode et les préceptes de la Loi énoncés par Moïse ; ce sont les signes prophétiques annonçant que Yahwé agit dans l'histoire pour châtier les péchés de son peuple et pour récompenser ici-bas ceux qui lui sont fidèles. Or quel est l'enjeu ? L'enjeu,...
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Voir aussi