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URANUS, planète

Les satellites

Principaux satellites d'Uranus - crédits : Courtesy NASA / Jet Propulsion Laboratory

Principaux satellites d'Uranus

Avant le passage de Voyager-2, on connaissait cinq satellites d'Uranus, qui tournent tous dans le sens direct sur des orbites quasi circulaires situées – à l'exception de Miranda – dans le plan équatorial de la planète. Ces objets sont très difficiles à voir depuis la Terre. Les deux plus gros, Titania et Obéron, ont été découverts par William Herschel en 1787 ; Ariel et Umbriel étaient détectés par William Lassell en 1851 ; le plus petit et le plus proche de la planète, Miranda, était observé pour la première fois par Gerard Kuiper en 1948. Ariel, Titania et Obéron montrent dans leur spectre des raies d'absorption caractéristiques de la glace d'eau. Ces satellites sont probablement composés d'un mélange de silicates, de glace d'eau et d'autres glaces ; leur température et leur pression centrale sont trop faibles pour qu'ils possèdent un noyau en fusion.

Titania - crédits : Courtesy NASA / Jet Propulsion Laboratory

Titania

Obéron - crédits : Courtesy NASA / Jet Propulsion Laboratory

Obéron

Ariel - crédits : Courtesy NASA / Jet Propulsion Laboratory

Ariel

Satellites d'Uranus - crédits : Encyclopædia Universalis France

Satellites d'Uranus

Dix satellites nouveaux, tous situés entre Miranda et la planète, ont été décelés immédiatement sur les images prises par Voyager-2. Depuis des observatoires terrestres, deux nouveaux satellites ont été découverts en 1997, puis trois autres en 1999. Un autre satellite a été décelé en 1999 sur une image acquise en 1986 par Voyager-2. Uranus possède donc au moins vingt-et-un satellites. Cela confirme bien que l'environnement des planètes géantes est beaucoup plus « encombré » que celui des planètes telluriques.

À l'instar de ceux de Jupiter et de Saturne, les cinq plus gros satellites d'Uranus se sont révélés beaucoup plus variés et complexes que prévu. En effet, les astronomes s'attendaient à trouver surtout de nombreux cratères d'impact et très peu de traces d'activité géologique sur ces petits corps glacés. C'est exactement le contraire qui a été observé. Plus on se rapproche d'Uranus, plus la richesse des phénomènes augmente pour culminer avec le petit Miranda, qui peut être considéré comme le joyau de la rencontre avec Voyager-2.

Miranda : structure en chevron - crédits : Courtesy NASA / Jet Propulsion Laboratory

Miranda : structure en chevron

Miranda : escarpement - crédits : Courtesy NASA / Jet Propulsion Laboratory

Miranda : escarpement

Avant cette rencontre, l'étude de ces cinq satellites se limitait à celle de leur mouvement, à la photométrie et à la spectroscopie globales. Il n'était pas question d'obtenir la moindre résolution spatiale. Les images de Voyager-2 ont permis de déterminer avec précision leur diamètre et de vérifier qu'ils présentent toujours la même face à Uranus. Il faut toutefois être prudent dans l'interprétation des résultats : Voyager-2 n'a pu observer que leur hémisphère éclairé, qui correspond à l'hémisphère Sud. Rien ne prouve que les hémisphères Nord soient semblables : aussi bien Mars que Japet présentent des différences notables entre deux hémisphères et il est possible que des traits géologiques majeurs ne soient visibles qu'au nord et aient échappé aux observations.

Les satellites des planètes géantes sont formés d'un mélange de glaces (d'eau, de méthane, d'ammoniac et de dioxyde de carbone) et de roches. Plus la densité est faible, plus la quantité relative de glaces est grande. Les satellites d'Uranus sont plus denses (de 1,3 à 1,6 au lieu de 1,0 à 1,4) que ceux de Saturne, si l'on excepte Titan ; cela indique qu'ils possèdent moins de glaces et que le chauffage par la radioactivité naturelle des roches a dû être plus important au sein de ces satellites.

En général, un corps céleste (planète tellurique ou satellite) présente une activité géologique importante à sa surface quand il est suffisamment massif et possède un noyau très chaud. Les corps les plus massifs devraient avoir les surfaces les plus tourmentées ; c'est le cas de la Terre et de Vénus, qui sont des corps encore actifs du point de vue géologique, tandis que Mercure et la Lune sont inertes. Le gros Ganymède montre de nombreuses traces d'activité géologique et le petit Mimas est couvert[...]

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Écrit par

  • : professeur de classe exceptionnelle à l'université de Paris-VII-Denis-Diderot

Classification

Pour citer cet article

André BRAHIC. URANUS, planète [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Uranus - crédits : Planeta Actimedia S.A.© Encyclopædia Universalis France pour la version française.

Uranus

Planètes géantes - crédits : Courtesy NASA / Jet Propulsion Laboratory

Planètes géantes

Système d'Uranus - crédits : Courtesy NASA / Jet Propulsion Laboratory

Système d'Uranus

Autres références

  • DÉCOUVERTE D'URANUS

    • Écrit par James LEQUEUX
    • 300 mots
    • 1 média

    Musicien professionnel – il est violoniste, organiste et compositeur – et astronome amateur, William Herschel est d'origine allemande : il naît Friedrich Wilhelm Herschel le 15 novembre 1738 à Hanovre mais s'établit en Angleterre en 1756 (il sera naturalisé anglais le 30 avril 1793). Herschel...

  • EXPLORATION DES PLANÈTES GÉANTES - (repères chronologiques)

    • Écrit par James LEQUEUX
    • 851 mots

    Janvier 1610 Galilée découvre les quatre plus gros satellites de Jupiter, qu'il nomme « astres médicéens », et que nous appelons aujourd'hui satellites galiléens : il s'agit de Io, Europe, Ganymède et Callisto.

    1656 Christiaan Huygens présente sa découverte du plus gros...

  • ASTROLOGIE

    • Écrit par Jacques HALBRONN
    • 13 311 mots
    ...éloigné – ce qui expliquerait qu'il soit représenté sous les traits d'un vieillard – se trouva ainsi détrôné en 1781, dut abandonner son fief du Verseau à Uranus (père de Saturne dans la mythologie gréco-latine), mais, ce faisant, c'est le système des grandes conjonctions Jupiter-Saturne qui se trouve caduc,...
  • DELAMBRE JEAN-BAPTISTE (1749-1822)

    • Écrit par Jean-Eudes ARLOT
    • 1 054 mots
    • 1 média
    En 1781, Delambre publie des tables d'Uranus donnant les positions célestes de cette planète découverte le 13 mars de cette même année par l’astronome britannique William Herschel (1738-1822). En 1786, il présente à l'Académie des sciences un compte-rendu d'observation du passage de Mercure...
  • EDGEWORTH-KUIPER CEINTURE D'

    • Écrit par Patrick MICHEL
    • 6 900 mots
    • 2 médias
    ...donc aussi dû jouer un rôle important. En particulier, il est probable que durant l'accrétion des planètes externes, il y a eu à proximité des orbites d'Uranus et de Neptune un nombre non négligeable de planétésimaux de dimension comparable ou supérieure à celle de la Terre. En effet, l'obliquité de...
  • ELLIOT JAMES (1943-2011)

    • Écrit par Universalis, Erik GREGERSEN
    • 533 mots

    L' astronome américain James Elliot est un des découvreurs des anneaux d'Uranus ainsi que de l'atmosphère ténue de la planète naine Pluton, deux découvertes effectuées grâce à la méthode des occultations stellaires, dont il est l'un des pionniers ; cette méthode consiste à détecter la modulation du...

  • Afficher les 9 références

Voir aussi