SPONGIAIRES
Dans les années quatre-vingt, des découvertes ont apporté des connaissances nouvelles sur plusieurs groupes de Spongiaires tant fossiles qu'actuels.
Ce sont des Métazoaires essentiellement pourvus de systèmes filtreurs comprenant de petits pores externes inhalants reliés par un système de canaux à de gros pores exhalants. L'existence de cellules à collerettes et flagelles dans une partie des canaux aquifères provoque la formation d'un courant unidirectionnel entretenu, pouvant être interrompu sous certaines impulsions. Il n'y a ni système nerveux ni structure sensorielle, mais la possibilité d'une conduction diffuse, non polarisée.
Deux subphylums de Spongiaires ont été définis (Reiswig et Mackie, 1983) : dans les Cellulaires, la masse vivante est composée de cellules bien délimitées ; dans les Syncytiaux (Nuda, Bidder, 1929 ; Symplasma, Reiswig et Mackie, 1983), la masse vivante est composée d'un ensemble géant plurinucléé (syncytium) pouvant atteindre un mètre de long. La séparation de ces deux groupes remonte au moins au Cambrien (530 millions d'années). Dans ces deux subphylums existe un squelette à base de collagène fibrillaire tenant le rôle de charpente. Sa composition chimique est diversifiée : fibres de spongine et/ou spicules siliceux (opale) ; spicules siliceux (opale) et/ou dépôts de calcaire ; fibres de calcaire et/ou spicules de calcite.
Critères de classification
Cellulaires
Les Cellulaires disposent d'une enveloppe épithéliale, de choanocytes nucléés contractiles, et de myocytes permettant une certaine contractilité de l'ensemble du corps. Ce groupe oscille autour des Démosponges, classe actuellement composée surtout de trois groupes. Deux d'entre eux sont caractérisés par la forme de leurs spicules (C. Lévi) : les Tétractinomorphes possèdent des spicules tétraxones (à symétrie 4), tels les Lithistides à squelette pierreux et sans spongine, connus en petit nombre dès le Cambrien inférieur, puis très diversifiés au cours des temps fossilifères ; les Céractinomorphes possèdent des spicules surtout monaxones (à symétrie 1 ou 2, avec triaènes chez les Choristides par exemple) en opale également et/ou des fibres de spongine (seules dans l'Éponge de toilette). Un troisième groupe, très complexe, est celui des Ischyrosponges, qui compte les Sclérosponges, les Pharétrones et quelques groupes anciens. Il faut faire une place à part aux Calcarea – groupe important de petites formes dont le squelette plus léger est constitué de spicules de calcite – connus depuis le Trias-Lias, et rarement trouvés dans les spongiofaunes fossiles à cause de leur petitesse et de la fragilité des assemblages de leurs spicules, mis à part les Lithonines (Jurassique récent) à squelette pierreux.
Syncytiaux
L'anatomie vivante des Syncytiaux est connue depuis qu'on en a trouvé dans la zone littorale des mers froides actuelles. Ils se comportent pratiquement comme une cellule unique, limitée par une membrane cellulaire, laquelle joue le même rôle que le pinacoderme épithélial des Cellulaires. La place du mésohyle des Cellulaires est tenue par un collagène (spongine A) sous la forme d'une fine mésolamelle enveloppant les éléments du squelette. Le choanosome est remplacé par un choanosyncytium porteur de collerettes non contractiles dont la cellule adulte n'est pas nucléée. Il n'y a pas de myocytes, donc aucune contractilité du corps. Le squelette est composé de spicules d'opale fondés sur la symétrie 6 : les hexactines, qui justifient le nom d' Hexactinellides donné à la majeure partie du subphylum. Celui-ci est connu avec certitude depuis la base du Cambrien moyen.
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Écrit par
- Geneviève TERMIER : maître de recherche au C.N.R.S.
- Henri TERMIER : professeur honoraire à la faculté des sciences de Paris
- Odette TUZET : ancien professeur à la faculté des sciences, université de Montpellier
Classification
Médias
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