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PRÊT-À-PORTER

L'épanouissement

Le paysage industriel français s'est modifié : des îlots de fabrication se sont implantés en province. Des usines ont été construites, dotées des derniers perfectionnements techniques : machines à coudre qui passent de cinq cents à trois mille points minute, machines à aiguilles courbes pour les coutures invisibles, machines à surpiquer, à coudre les boutons, scies à ruban, chariots plieurs, presses automatiques, etc. La production, en s'automatisant et en s'informatisant (D.A.O., C.A.O.), nécessite une main-d'œuvre plus qualifiée, mais moins nombreuse, d'où le début d'un problème de chômage endémique et l'éternelle question de la formation.

Le réseau de distribution a connu d'importantes mutations au cours des années 1960 : les magasins populaires ont amélioré leur image, les maisons de couture se sont transformées et ont ouvert des boutiques de prêt-à-porter, les couturières sont devenues retoucheuses, tandis que de nouveaux points de vente convenant aux goûts de la jeunesse ont vu le jour (La Gaminerie, Dorothée Bis).

Un million trois cent mille jeunes filles, soit une population dotée d'un fort pouvoir d'achat et de demandes spécifiques, ont contribué à la transformation du secteur. À la fin des années 1960, la France compte des réussites comme Cacharel, Daniel Hechter, Vaskène, Pierre d'Alby, V. de V. ou Chloé, nouvelles marques qui se sont imposées grâce à une mode abordable, sans référence au passé, gaie, colorée et facile à porter. Même la haute couture – à l'exception de Chanel et Balenciaga –, pour ne pas disparaître complètement étant donné l'ampleur du phénomène, s'est dotée de lignes de prêt-à-porter qu'elle fait fabriquer dans ses propres usines, ou en sous-traitance par de gros industriels tels que Mendès. À la fin des années 1960, plus de 80 p. 100 de la population féminine en France s'habille en prêt-à-porter.

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Pour citer cet article

Catherine ORMEN. PRÊT-À-PORTER [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AGHION GABY (1921-2014)

    • Écrit par Universalis
    • 385 mots

    La créatrice française Gaby Aghion fonda en 1952 la maison de mode Chloé, qui introduisit le prêt-à-porter dans le monde parisien de la haute couture des années 1950.

    Gabrielle Hanoka naît à Alexandrie (Égypte) le 3 mars 1921. De sa famille aisée qui suit l’actualité de la mode, elle reçoit une...

  • ARNODIN MAÏMÉ (1916-2003)

    • Écrit par Marie-José LEPICARD
    • 695 mots

    Au début des années 1960, la Française Maïmé Arnodin a inventé un nouveau métier dans la mode, en montant le premier bureau de style couplé à une agence de publicité. Elle le fit dans l'enthousiasme, avec le projet d'une vie meilleure, plus dynamique, plus esthétique, et correspondant mieux...

  • BANGLADESH

    • Écrit par Alice BAILLAT, Universalis
    • 8 418 mots
    • 9 médias
    L’essor considérable du secteur du prêt-à-porter est un vecteur d’importantes transformations sociales, telles que l’émancipation des femmes. En effet, sur les 3,5 millions de personnes employées dans le secteur, 90 % sont des femmes. Accédant au marché formel de l’emploi et donc à davantage d’autonomie,...
  • LA BELLE JARDINIÈRE

    • Écrit par Bernard VALADE
    • 191 mots

    Le 25 octobre 1824, à Paris, Pierre Parissot, marchand de tissus du faubourg Saint-Antoine, ouvrait dans l'île de la Cité, près du marché aux Fleurs, « les magasins à prix fixe de La Belle Jardinière ». Au nouveau marché, ouvert par l'introduction à Paris de l'industrie de la confection, devait...

  • Afficher les 22 références

Voir aussi