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POLOGNE

Nom officiel

République de Pologne (PL)

    Chef de l'État

    Andrzej Duda (depuis le 6 août 2015)

      Chef du gouvernement

      Donald Tusk (depuis le 13 décembre 2023)

        Capitale

        Varsovie

          Langue officielle

          Polonais

            Unité monétaire

            Zloty (PLN)

              Population (estim.) 37 587 000 (2024)
                Superficie 311 895 km²

                  Un État membre de l’Union européenne

                  Lorsqu’elle intègre l’Union européenne en mai 2004, la Pologne offre une première image paradoxale. D’un côté, elle est sans doute l’État candidat le mieux préparé et qui affiche, de plus, de bonnes performances économiques (malgré un ralentissement) et, d’un autre côté, elle élit dès 2005 un nouveau président conservateur et eurosceptique, Lech Kaczyński, lequel nomme un gouvernement de coalition avec l’extrême droite. Ce paradoxe prend fin avec les élections législatives anticipées en 2007.

                  La vie politique polonaise après 2004

                  Lech Kaczyński est élu président en octobre 2005 avec 54 % des suffrages au second tour, alors que le PiS remporte au même moment les élections législatives de l’automne (27 %). Il compose alors une majorité avec les populistes de Samoobrona et de l’extrême droite LPR. L’impopularité immédiate de cette alliance, ses maladresses ou ses provocations conduisent à un éclatement de la majorité en moins de dix-huit mois et à l’autodissolution de la Diète. En octobre 2007, une nouvelle majorité est élue autour de la PO (41,5 % des suffrages), tandis que le PiS se maintient à un bon niveau et que ses alliés populistes s’effondrent et disparaissent de la Diète. La cohabitation entre le gouvernement dirigé par Donald Tusk et le président Lech Kaczyński, qui affiche un euroscepticisme doublé d’un antigermanisme mal accepté dans l’opinion, se termine tragiquement, lors d’un accident d’avion, survenu le 10 avril 2010 près de Smolensk (Russie). Le président et une centaine de hauts représentants de l’État, de toutes obédiences, se rendaient aux cérémonies de commémoration du massacre de Katyń (1940). Son successeur, le libéral conservateur Bronislaw Komorowski, soutenu par PO, est élu au second tour le 4 juillet 2010 avec 53 % des voix. Cette évolution de la scène politique polonaise se confirme en 2011, lorsque Donald Tusk, Premier ministre sortant, gagne à nouveau les élections législatives avec 39,2 % (dix points de plus que le PiS, 29,9 %).

                  En revanche, la gauche demeure faible. Elle continue à payer sa gestion corrompue des années 2000. Un nouveau mouvement au discours gauchiste, formé autour d’un homme d’affaires issu de PO, Janusz Palikot, a semblé un moment esquisser une orientation alternative – il obtient 10 % des suffrages en 2011. Mais ses prises de position parfois incohérentes ne convainquent pas et, malgré une alliance avec des personnalités issues du SLD, dont l’ancien président Aleksander Kwaśniewski, il ne parvient pas à rassembler plus de 3,5 % des suffrages aux élections européennes de 2014. Aussi, bien qu’affaibli et souvent déconsidéré, le SLD demeure-t-il le parti le plus solide à gauche, avec un électorat d’environ 10 %.

                  En fait, les clivages révélés dans la période précédente se sont approfondis. L’opposition entre anciens communistes et anciens de Solidarność est dépassée avec ces scrutins. Puis la courte et saisissante expérience d’une majorité conservatrice alliée à l’extrême droite a, semble-t-il, dissipé définitivement cette vieille opposition au profit d’un autre clivage : l’affrontement entre une droite radicale, nationale-catholique, étatiste, et un centre libéral, européen, tout aussi patriote, structure dorénavant la vie politique polonaise. Cette opposition se réfère à des traditions anciennes et exprime deux visions de l’avenir de la Pologne dans, et avec, l’Europe.

                  La concurrence entre ces deux orientations domine la vie politique et médiatique. En 2014, le PiS et PO obtiennent d’ailleurs des scores équivalents, autour de 32 %, et le même nombre de députés européens. Les autres partis ne parviennent pas à définir une alternative crédible. Les agrariens du PSL (qui ne dépassent pas les 6 à 7 % selon les scrutins) gouvernent avec PO, tout en conservant un électorat rural[...]

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                  Écrit par

                  • : professeur à l'université de Paris-IV
                  • : directeur scientifique au C.N.R.S., professeur à la faculté de droit de l'université de la Sarre
                  • : maître de recherche au C.N.R.S.
                  • : directrice d'études à l'École des hautes études en sciences sociales
                  • : docteur en études politiques, ancien chargé de recherche au C.N.R.S., ancien chargé de cours à l'université de Paris-II
                  • : historien, chargé d'enseignement à l'Institut d'études européennes, université de Paris-VIII
                  • : docteur d'État ès lettres, professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Jean BOURRILLY, Universalis, Georges LANGROD, Michel LARAN, Marie-Claude MAUREL, Georges MOND, Jean-Yves POTEL et Hélène WLODARCZYK. POLOGNE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Pologne : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Pologne : carte physique

                  Pologne : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Pologne : drapeau

                  La Vistule - crédits : Glen Allison/ Getty Images

                  La Vistule

                  Voir aussi