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NOUVELLE-ÉCOSSE

Située à l’est du Canada, la Nouvelle-Écosse (Nova Scotia en anglais) est entourée de nombreux plans d’eau. L’océan Atlantique, le détroit de Northumberland, la baie de Fundy et le golfe du Saint-Laurent confèrent à cette province une importante fonction maritime. Dotée d’un littoral dentelé de plus de 750 kilomètres, elle a une superficie de 55 200 kilomètres carrés.

Nouvelle-Écosse : carte de situation - crédits : Encyclopædia Universalis France

Nouvelle-Écosse : carte de situation

Nouvelle-Écosse : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Nouvelle-Écosse : carte administrative

Population et peuplement

La présence humaine en Nouvelle-Écosse remonte à 9 000 ans avant l’ère chrétienne. Les fouilles archéologiques témoignent de l’existence de plusieurs communautés de chasseurs-cueilleurs, mais aussi de pêcheurs, et ce, pendant plusieurs millénaires. En effet, lorsque les premiers Européens arrivent dans la région au xvie siècle, la Nouvelle-Écosse n’est qu’une partie d’un plus grand pays : le territoire des Mi’kmaq, qui s’étend de la Gaspésie à l’île du Cap-Breton. Les explorateurs français, dont Jacques Cartier et Samuel de Champlain, ont donc côtoyé à plusieurs reprises cette population. Les Français, qui pratiquaient la pêche et le commerce, tissèrent ensuite des liens avec celle-ci. L’accueil positif du sagamo (chef) Membertou, au sud-ouest de la Nouvelle-Écosse actuelle, favorise l’établissement d’une habitation française à Port-Royal en 1605, marquant ainsi le début de la colonisation acadienne. À partir des années 1630, une nouvelle population permanente européenne s’y implante. Grâce à des techniques de construction de levées et d’aboiteaux (digues) empruntées à la France et aux Pays-Bas, elle s’approprie les terres fertiles de la baie de Fundy. La Nouvelle-Écosse est contestée de manière récurrente pendant les guerres impériales de l’époque moderne. Si le traité d’Utrecht donne, en 1713, une partie de l’Acadie (dont la Nouvelle-Écosse sauf l’île du Cap-Breton) à la Grande-Bretagne, les Français essaient de reprendre ce territoire à partir de 1744. Les Britanniques construisent une ville militaire importante à Halifax, en 1749, puis déportent la population acadienne (période mieux connue sous l’appellation « grand dérangement ») et déplacent les Mi’kmaq au milieu de ce même xviiie siècle. En 1755, le nombre des francophones est estimé à 14 000. Par la suite, une population anglophone originaire de la Nouvelle-Angleterre, les Planters, s’approprie les anciennes terres des Acadiens. D’autres migrants et colons britanniques occupent également la région, dont des loyalistes, pendant et après la guerre d’indépendance américaine. Plusieurs groupes arriveront directement de Grande-Bretagne tout au long du xixe siècle.

La période contemporaine témoigne d’une grande diversité sur le plan du peuplement. Plusieurs familles acadiennes reviennent à partir de la fin du xviiie siècle et fondent de nouvelles communautés dans la baie Sainte-Marie et sur l’île du Cap-Breton. Parmi les loyalistes figurent des esclaves et des colons noirs affranchis ; des Afro-Néo-Écossais sont encore présents aux alentours d’Halifax. Des expéditions écossaises favorisent l’émergence de la langue gaélique au nord de la province au cours du xixe siècle. À partir de 1867, la Nouvelle-Écosse est intégrée dans la Confédération canadienne, malgré l’opposition fervente d’une partie de sa population. Disséminés au sein de quelques réserves, les Mi’kmaq n’ont pas disparu pour autant, la réconciliation avec les peuples autochtones constituant un enjeu social et politique important pour la Nouvelle-Écosse en particulier et le Canada en général.

Bien que la population rurale occupe actuellement près de 40 % de son territoire, la Nouvelle-Écosse demeure la plus urbanisée et la plus peuplée (969 383 habitants au recensement de 2021) des quatre provinces de l’Atlantique (qui comprennent le Nouveau-Brunswick, l’Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador). La structure du peuplement[...]

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Écrit par

  • : professeur d'histoire, directeur scientifique de l'Institut d'études acadiennes, Moncton, Westmorland (Canada)
  • : docteur en développement régional, professeur de géographie à l'université de Moncton, Nouveau-Brunswick (Canada)

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Médias

Nouvelle-Écosse : carte de situation - crédits : Encyclopædia Universalis France

Nouvelle-Écosse : carte de situation

Nouvelle-Écosse : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Nouvelle-Écosse : carte administrative

Nouvelle-Écosse, Canada - crédits : Andrea Schaffer/ Flickr ; CC BY 2.0

Nouvelle-Écosse, Canada

Autres références

  • ACADIE

    • Écrit par
    • 899 mots
    • 1 média

    Le territoire connu pendant plus de deux siècles sous le nom d'Acadie comprenait la côte atlantique du Canada et correspondait approximativement aux trois provinces actuelles de Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick et Île-du-Prince-Édouard. Ces côtes furent très tôt fréquentées par des...

  • CANADA - Cadre naturel

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    Enfin, tout à l'est du pays, en Nouvelle-Écosse, les vallées d'Annapolis et de Cornwallis associent douceur relative et humidité abondante et régulière pour favoriser la culture des pommiers et des pommes de terre, rappelant par leurs paysages bien des aspects de la Normandie.
  • CANADA - Histoire et politique

    • Écrit par , et
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    • 12 médias
    Les partisans de l'expansionnisme anglo-saxon entendaient profiter de leur victoire. Aux treize colonies de la côte atlantique et à la Nouvelle-Écosse (l'ancienne Acadie acquise en 1713), viendrait se joindre une quinzième colonie, celle de la vallée du Saint-Laurent, appelée à se peupler de loyaux...
  • CANADA, économie

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    Le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador comptaient pour 6,7 p. 100 de la population et 6 p. 100 seulement du PIB canadien en 2016. Historiquement, le revenu par habitant et la productivité de la main-d’œuvre de ces provinces ont toujours été inférieurs...