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NICARAGUA

Nom officiel

République du Nicaragua (NI)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Daniel Ortega (depuis le 10 janvier 2007)

      Capitale

      Managua

        Langue officielle

        Espagnol

          Unité monétaire

          Cordoba oro (NIO)

            Population (estim.) 6 875 000 (2024)
              Superficie 130 373 km²

                Histoire

                Période précolombienne et époque coloniale

                À l'arrivée des Européens, deux grands groupes linguistiques dominaient le Nicaragua : l'un, le plus important, d'origine náhualt, l'autre d'origine macrochibcha.

                Les Miskito (ou Mosquito), Sumu (ou Sumo) et Rama d'aujourd'hui sont les descendants des anciens groupes macrochibcha qui regroupaient la famille linguistique chibcha venue du nord de l'Amérique du Sud et la famille linguistique misumalpan venue d'Amérique centrale. Ils se sont installés sur la côte atlantique du Nicaragua.

                D'autres migrations, en provenance du Mexique, amenèrent vers le ixe siècle des éléments du groupe linguistique oto-mangue (dont la famille chorotega) puis, vers le xe siècle, des éléments du groupe náhuatl (notamment de la famille pipil). Ils se sont installés dans les régions pacifique et centrale du Nicaragua.

                Christophe Colomb apparut sur la côte atlantique dès 1502, mais c'est vers 1519 que les conquérants espagnols, dont le plus connu en ce qui concerne le Nicaragua est Gil González Dávila, commencèrent à s'installer sur les plaines fertiles de la région pacifique. Ils fondèrent Granada en 1524 et León en 1525, qui sera la capitale de la colonie espagnole jusqu'à ce que celle-ci passe sous l'autorité du Guatemala en 1570. Pedrarias Dávila fut le premier gouverneur du Nicaragua (1527-1531). Les premiers esclaves noirs furent introduits dans le pays dès 1542.

                Quant à la côte atlantique, les premiers Européens qui eurent réellement des contacts avec ses habitants furent les boucaniers français et anglais. Dès le début du xviie siècle, la mer des Antilles constitua le théâtre des rivalités entre l'Espagne, la France et l'Angleterre. La domination espagnole se cantonna dans la région pacifique, tandis que la côte atlantique restait contrôlée par les Anglais à partir de 1655. Ces derniers surent habilement s'attirer la faveur des Miskitos, qui ont toujours farouchement résisté à la colonisation espagnole. Un royaume miskito fut même proclamé en 1687 avec le soutien de la Couronne britannique. Pendant ce temps, d'autres populations noires envoyées par les Anglais s'installaient sur la côte, notamment à Bluefields. De nombreux Noirs s'intégrèrent aux groupes ethniques indiens.

                Au début du xixe siècle, des insurrections populaires éclatent à León, Masaya, Granada, Rivas. La côte atlantique, tournée vers le monde anglo-saxon, reste en dehors des luttes menées contre la Couronne espagnole, tout comme elle restera en dehors de la révolution. Cette histoire différenciée entre la région pacifique et la côte atlantique est fondamentale pour comprendre la personnalité actuelle de ces deux parties du pays.

                — Marie-Chantal BARRE

                Luttes intérieures et interventions étrangères

                Après un bref rattachement à l'empire mexicain d'Augustin Iturbide (mai 1822-mars 1823), l'Amérique centrale s'organise en République fédérale de Centre-Amérique, dont la Constitution (du 22 nov. 1824) est calquée sur celle des États-Unis : « bel idéal de plagiaires et de théoriciens », ainsi que le reconnut un de ses auteurs. L'anarchie fut en effet la réponse des réalités qu'on avait ignorées. Dès 1838, la Fédération se disloquait, malgré les efforts désespérés de son second président, le « héros unioniste » honduréen Francisco Morazán ; le Nicaragua donna l'exemple en faisant sécession et en promulguant sa propre Constitution.

                La paix ne revient pas pour autant. Si la rivalité entre León et Granada est partiellement tempérée par le transfert, en 1852, de la capitale à mi-chemin, à Managua, les haines entre « libéraux » et « conservateurs » n'ont rien perdu de leur virulence, les caudillos n'hésitant d'ailleurs pas à faire intervenir les États voisins dans leurs querelles. Et surtout[...]

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                Écrit par

                • : chercheur et consultant, titulaire d'un doctorat de troisième cycle en études des sociétés latino-américaines de l'Institut des hautes études d'Amérique latine, Paris
                • : maître de conférences en science politique à l'université de Lyon-II-Lumière
                • : professeur agrégée de géographie, université de Montpellier-III
                • : professeur au lycée franco-mexicain de Mexico
                • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Pour citer cet article

                Marie-Chantal BARRE, Universalis, David GARIBAY, Lucile MÉDINA-NICOLAS et Alain VIEILLARD-BARON. NICARAGUA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                Médias

                Nicaragua : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Nicaragua : carte physique

                Nicaragua : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Nicaragua : drapeau

                Dégâts provoqués par cyclone Mitch au Nicaragua, 1998 - crédits : Jairo Cajina/ AFP

                Dégâts provoqués par cyclone Mitch au Nicaragua, 1998

                Autres références

                • NICARAGUA, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géologie

                  • Écrit par Jean AUBOUIN, René BLANCHET, Jacques BOURGOIS, Jean-Louis MANSY, Bernard MERCIER DE LÉPINAY, Jean-François STEPHAN, Marc TARDY, Jean-Claude VICENTE
                  • 24 158 mots
                  • 23 médias
                  La ride septentrionale du Nicaragua, peu profonde (moins de 1 000 m), possède une croûte épaisse de 25 à 30 kilomètres, de nature continentale. C'est une vaste plate-forme carbonatée parsemée de nombreux bancs récifaux. La couverture sédimentaire tertiaire, dont l'épaisseur atteint localement 5 kilomètres,...
                • AMÉRIQUE LATINE - Rapports entre Églises et États

                  • Écrit par Jean Jacques KOURLIANDSKY
                  • 6 741 mots
                  • 2 médias
                  ...commentaire révélateur d'une ambition héritée du modèle du patronat : « Les évêques auraient mieux fait d'écrire une pastorale contre l'impérialisme. » De leur côté, les autorités sandinistes, après avoir célébré en 1979 avec les évêques du Nicaragua un Te Deum célébrant la chute de Somoza, ont essayé...
                • ARIAS SÁNCHEZ OSCAR (1941- )

                  • Écrit par Universalis
                  • 623 mots

                  Président du Costa Rica de 1986 à 1990, puis de 2006 à 2010.

                  Né le 13 septembre 1941 à Heredia au sein d'une des plus riches familles de planteurs de café du Costa Rica, Oscar Arias Sánchez étudie l'économie à l'université du Costa Rica et obtient un doctorat en sciences politiques à l'université...

                • CHAMORRO VIOLETA (1929- )

                  • Écrit par Universalis
                  • 482 mots

                  Femme politique nicaraguayenne, présidente de la République de 1990 à 1997.

                  Née le 18 octobre 1929 à Rivas (sud du Nicaragua) dans une famille aisée (son père est un grand éleveur de bétail), Violeta Chamorro, née Barrios, fait ses études au Texas et en Virginie (États-Unis). En 1950, peu de temps...

                • Afficher les 15 références

                Voir aussi