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GUERRE MONDIALE (SECONDE)

La défaite du Japon

Seconde Guerre mondiale, guerre dans le Pacifique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Seconde Guerre mondiale, guerre dans le Pacifique

À l'automne de 1944, le Japon, depuis l'été de 1943, est sur la défensive. Il se maintient certes encore sur ses positions en Chine et dans les territoires conquis depuis Pearl Harbor. Mais, outre qu'il commence à avoir de mauvais rapports avec les populations et qu'il est parfois attaqué par des résistants, surtout aux Philippines, il a perdu un grand nombre des bases qui en protégeaient les accès. Surtout, plus qu'en Europe, en raison des immenses distances, la guerre du Pacifique est une guerre industrielle, et la production de guerre japonaise pèse peu devant l'énorme puissance économique américaine. La flotte japonaise a été régulièrement battue depuis Midway ; enfin, à partir des Mariannes, les îles japonaises sont de plus en plus fréquemment bombardées par les raids des forteresses volantes B-29.

Kamikaze - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Kamikaze

Le Japon cherche, dans la tradition nationale des samurai et du hara-kiri, une arme d'un autre âge ; il suscite une sorte de chevalerie par l'institution des pilotes-suicide, les kamikaze, qui se jettent, avec leur avion chargé d'explosifs ou sur des bombes planantes, sur les navires ennemis. Malgré leurs efforts et les nombreux coups au but, ils n'ont pas empêché la flotte américaine de détruire, à Leyte (Philippines), en trois combats de quelques heures les 23 et 25 octobre, la majeure partie des navires de guerre qui restaient au Japon, au cours de la plus grande et de la plus décisive bataille navale de tous les temps.

Attaque par un kamikaze - crédits : Keystone/ Getty Images

Attaque par un kamikaze

Débarquement sur l'île de Leyte - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Débarquement sur l'île de Leyte

La reconquête de la Birmanie

Quatre directions avaient été envisagées par l'état-major américain pour atteindre Tōkyō. La plus courte, à partir des îles Aléoutiennes, fut écartée en raison des conditions climatiques polaires. La plus longue, par le sud-ouest, avait la prédilection des Britanniques qui, avec lord Louis Mountbatten, assuraient le commandement sur ce théâtre d'opérations.

La condition préalable était de conquérir la Birmanie à partir de l'Inde, en coopération autant que possible avec les armées plus ou moins disciplinées de Tchiang Kai-chek, et la flotte aérienne américaine qui le soutenait. À partir de novembre 1944, les troupes sino-américaines du général Sultan ont un peu progressé vers le sud, par l'Irrawaddy, et rétabli la liaison terrestre entre la Chine et l'Inde par l'Assam.

William Slim - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

William Slim

En février 1945, les unités indo-britanniques du général Slim pénètrent en Birmanie centrale, prennent Mandalay le 20 mars, descendent le long des monts Arakan. Le 2 mai, un débarquement a lieu à l'embouchure de l'Irrawaddy et Rangoon est prise le 3. Au milieu de mai, les Japonais n'occupent plus que quelques secteurs montagneux ; beaucoup se sont réfugiés au Siam.

Mais la guerre dans cette région demeure secondaire. Les Britanniques ne disposeront jamais des moyens nécessaires pour la stratégie qu'ils préconisent – une seule armée est étalée sur 1 000 kilomètres – et les Américains se désintéressent d'une zone où ils soupçonnent leurs partenaires d'arrière-pensées colonialistes.

Les Philippines reprises par les Américains

Débarquement aux Philippines, 1945 - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Débarquement aux Philippines, 1945

Pour atteindre directement le Japon, les Américains, jusqu'à la fin de 1944, ont hésité entre l'attaque de Formose, préconisée par l'amiral Nimitz, et la reconquête des Philippines exigée par MacArthur qui en fait un problème d'honneur personnel. Ce qu'on sait de la faiblesse des Japonais aux Philippines et, par contre, des redoutables défenses de Formose, fait pencher la décision en faveur de MacArthur.

Celui-ci débarque à Leyte en octobre 1944, pour y établir une base aéronavale qui commande l'ensemble de l'archipel philippin ; la campagne fut très pénible, en raison des pluies qui détruisirent routes et aérodromes hâtivement construits et qui empêchèrent la supériorité aérienne américaine de s'affirmer. En janvier 1945, les Américains ont[...]

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Écrit par

  • : directeur de recherche au C.N.R.S., secrétaire général du Comité d'histoire de la Seconde Guerre mondiale

Classification

Pour citer cet article

Henri MICHEL. GUERRE MONDIALE (SECONDE) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

1939 à 1945. La Seconde Guerre mondiale - crédits : Encyclopædia Universalis France

1939 à 1945. La Seconde Guerre mondiale

Accords de Munich - crédits : Keystone/ Getty Images

Accords de Munich

Jozef Beck - crédits : Three Lions/ Hulton Archive/ Getty Images

Jozef Beck

Autres références

  • ABETZ OTTO (1903-1958)

    • Écrit par Jean BÉRENGER
    • 332 mots

    Important dignitaire nazi, artisan dès avant 1933 d'une réconciliation franco-allemande en particulier avec Jean Luchaire et Fernand de Brinon, Otto Abetz eut pour rôle essentiel d'occuper, de 1940 à 1944, le poste d'ambassadeur d'Allemagne à Paris. Sa mission avait un double caractère qui dépassait...

  • ACCORDS DE YALTA

    • Écrit par Olivier COMPAGNON
    • 210 mots
    • 1 média

    Du 4 au 11 février 1945, alors que la Seconde Guerre mondiale bat encore son plein en Europe et dans le Pacifique, Roosevelt pour les États-Unis, Churchill pour le Royaume-Uni et Staline pour l'U.R.S.S. se réunissent à Yalta, en Crimée, pour préparer la paix. Cette conférence interalliée,...

  • AFFICHE ROUGE L'

    • Écrit par Stéphane COURTOIS
    • 2 508 mots
    • 2 médias

    En février 1944, une gigantesque affiche fut placardée dans les principales villes de France par les services de la propagande allemande. Sur un fond rouge se détachaient en médaillon les visages de dix hommes aux traits tirés, avec une barbe de plusieurs jours. En haut de l'affiche, on pouvait...

  • ALBANIE

    • Écrit par Anne-Marie AUTISSIER, Odile DANIEL, Universalis, Christian GUT
    • 22 072 mots
    • 9 médias
    Le 25 mars 1939, enfin, Mussolini, décidé à l'invasion, présenta des exigences inacceptables : union douanière, occupation militaire, etc. Les contre-propositions albanaises ne furent même pas examinées et, le 7 avril 1939, d'importantes forces italiennes occupaient le pays sans coup férir, tandis que...
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Voir aussi