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ESCLAVAGE

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De l'abolition au sous-développement

1800 à 1850. Indépendances américaines - crédits : Encyclopædia Universalis France

1800 à 1850. Indépendances américaines

L'abolition de l'esclavage s'effectua par étapes tout le long du xixe siècle. On peut distinguer trois périodes : jusqu'à la guerre de Sécession, à l'instigation de l'Angleterre, le droit d'asiento fut aboli et le commerce international des esclaves réprimé. La guerre de Sécession fut l'aboutissement le plus spectaculaire des mouvements internes par lesquels des pays de plus en plus nombreux supprimaient l'esclavage à l'intérieur de leurs propres frontières. En dernier lieu, à partir de la fin du xixe siècle, les pays colonisateurs, en s'emparant des sources africaines d'hommes, y abattirent le pouvoir des trafiquants négriers.

L'abolition de la traite

William Pitt puis lord Wilberforce avaient essayé à de nombreuses reprises d'entraîner les Communes dans la répression du commerce des Noirs. Avec Canning, en 1825, celles-ci proclamèrent « la liberté civile et religieuse des deux mondes ». La Grande-Bretagne prit dès lors la tête du mouvement anti-esclavagiste. En trente-trois ans, elle ne signa pas moins de vingt-huit traités pour la renonciation à la traite et la répression de la fraude négrière.

À son instigation, les États européens signèrent la première réprobation universelle de l'esclavage. Ce fut encore sur son initiative que le congrès d'Aix-la-Chapelle l'abolit ; à partir de ce congrès, les nations renoncèrent progressivement à la traite des Noirs, puis affranchirent les esclaves dans leurs colonies. Les années 1831, 1833 et 1845 furent marquées par des traités franco-anglais. Toutefois, ce fut la révolution de 1848 qui décréta la suppression définitive de l'esclavage dans les colonies françaises, le 4 mars 1848, et l'inscrivit dans l'article 6 de sa Constitution.

La Grande-Bretagne imposa peu à peu son contrôle maritime, et toutes les nations acceptèrent progressivement de s'y plier. Le Portugal, qui procéda à ses premiers affranchissements au Brésil en 1856 seulement, les Pays-Bas (abolition de l'esclavage aux Indes néerlandaises en 1860) et l'Espagne furent les dernières nations esclavagistes.

La guerre de Sécession

Il est aujourd'hui classique de dire de la guerre de Sécession qu'elle a fait s'affronter deux systèmes économiques aux structures opposées. Dans le Sud s'était constituée une économie agricole très semblable à celle des pays d'Amérique latine, fondée sur la production de produits tropicaux. Une société colonialiste s'y était formée, plus proche, au fond, de celle des Antilles ou du Brésil que de celle des États du Nord. La plantation coloniale restait le moyen de mise en valeur de sols du sud des États-Unis, et les maisons décrites par Harriet Beecher Stowe ou, plus tard, par Margaret Mitchell ne sont pas différentes par leur disposition de la « Casa grande » brésilienne de Gilberto Freyre. Au contraire, la structure économique des États du Nord était plus largement industrielle et la main-d'œuvre était rémunérée. L'abolitionnisme nordiste était justifié par le souci d'éviter la concurrence de la main-d'œuvre servile non rétribuée face aux salaires élevés du Nord. Cette guerre tire son caractère particulier du fait qu'elle mit aux prises une colonie de plantation et une colonie de peuplement dont les points de vue sociaux ne pouvaient coexister à l'intérieur des mêmes frontières.

La colonisation et l'internationalisation de la lutte contre l'esclavage

Sur les traces des Caillé, Livingstone, Stanley, Savorgnan de Brazza, des missionnaires, des administrateurs militaires pénétrèrent au cœur du continent noir et contrecarrèrent les activités de nombreux marchands, souvent arabes, qui s'étaient infiltrés en Afrique où ils rassemblaient et commercialisaient les esclaves.[...]

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Écrit par

  • : maître assistant à l'École pratique des hautes études, directeur du Centre d'études prospectives et d'informations internationales
  • : professeur à l'Institut d'étude et de développement économique et social, Paris
  • : maître de conférences à la faculté des lettres et sciences humaines de Caen

Classification

Pour citer cet article

Jean-Pierre BERTHE, Maurice LENGELLÉ et Claude NICOLET. ESCLAVAGE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 23/01/2024

Médias

Esclavage - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Esclavage

Esclaves dans une plantation de canne à sucre - crédits :  Bridgeman Images

Esclaves dans une plantation de canne à sucre

Bartolomé de Las Casas - crédits : AKG-images

Bartolomé de Las Casas

Autres références