Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

CALENDRIERS

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par

Différents types de calendriers

Calendriers égyptiens

Le calendrier égyptien initial est très simple : l'année de 360 jours est constituée de 12 mois de 30 jours. Puis lui succède le « calendrier vague » de 365 jours : 12 mois de 30 jours répartis en trois saisons, complétés par 5 jours appelés épagomènes. Bien que la dérive du calendrier dissocie les mois des saisons réelles, les mois sont répartis en fonction des crues du Nil : la saison inondation (Akhet) comprend Thot, Paophi, Athyr et Choeac ; l'hiver (Peret) comporte Tybi, Méchir, Phaminoth et Pharmouti ; l'été (Shemou) est constitué de Pachon, Payni, Epiphi et Mésori. Dans les textes, les dates sont précisées par l'année de règne du roi : la première année d'entrée en fonction est donnée par rapport au jour de l'an (premier jour des crues du Nil). Le premier mois de l'année porte le nom du dieu Lune Thot, inventeur du calendrier et de l'écriture. Les Égyptiens ont fait preuve d'originalité à une époque où les calendriers lunaires ou luni-solaires avaient un certain succès. À côté du calendrier civil existait un calendrier liturgique lunaire dans le but de définir les fêtes religieuses. La coïncidence des phases de la lune avec le calendrier vague tombe tous les 25 ans ; 25 années vagues comptent en effet 9 125 jours, qui correspondent à 309 lunaisons environ. La correspondance est suffisante pour que les prêtres se situent facilement à l'intérieur des fêtes mobiles lunaires.

On peut exprimer la dérive du calendrier vague simplement : avec un manque d'un quart de jour par an, le décalage est d'un mois en 120 ans et d'une année en 1 460 ans. Ainsi, au bout de 1 460 années juliennes et de 1 461 années vagues, tout rentre dans l'ordre et les saisons sont à nouveau en accord avec le calendrier. Dans l'histoire de l'Égypte, on connaît deux tentatives de réforme qui ont avorté : en 238 avant J.-C., le roi Ptolémée III, s'appuyant sur les progrès de l'astronomie, décrète l'emploi d'un sixième jour épagomène tous les quatre ans, mais les Égyptiens refusent d'utiliser ce jour, qui bouleverse les traditions ; en 30 avant J.-C., Auguste impose à l'Égypte la réforme julienne ; cette réforme, limitée aux actes officiels, n'est pas appliquée puisque jusqu'en 139 après J.-C. les rites associés au calendrier égyptien existent toujours. Cette réticence est compréhensible : le calendrier n'a rien d'astronomique, le seul souci étant de déterminer les époques des cérémonies religieuses tributaires de la lunaison. L'accord avec les saisons est secondaire, car ce rôle est rempli naturellement par une observation astronomique simple, réalisable par tous : celle du lever héliaque de Sirius. Ce repère astronomique coïncide seulement tous les 1 460 ans avec le calendrier ; cette coïncidence était célébrée par les fêtes sothiaques. Censorin signale une telle manifestation en 139 après J.-C. Pendant toute l'époque qui englobe l'histoire de l'Égypte ancienne, deux levers héliaques de Sirius sont séparés d'environ 365,25 jours, ce qu'on appelle une année sothiaque. On peut noter la coïncidence avec la durée de l'année julienne (365,25 jours). Ainsi, le lever héliaque de Sirius a eu lieu aux alentours du 21 juillet si on rapporte la date dans un calendrier julien. En réalité, il dérive lentement par rapport au solstice, et cela de trois jours tous les 400 ans ! Ainsi, si on remonte 4 000 ans en arrière, à une époque où certains ont fixé le début du calendrier vague, le lever héliaque se produisait environ 30 jours après les crues du Nil. Des méthodes complexes permettent de calculer avec précision les dates des fêtes sothiaques en partant du 21 juillet 139. On trouve les[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Jean-Paul PARISOT. CALENDRIERS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 10/02/2009

Médias

<it>La Vierge, l'Enfant Jésus et sainte Anne</it>, A. Altdorfer - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

La Vierge, l'Enfant Jésus et sainte Anne, A. Altdorfer

Calendrier aztèque - crédits : Universal History Archive/ Universal Images Group/ Getty Images

Calendrier aztèque

Regiomontanus : Calendarium - crédits : Rosenwald Rare Book Collection/ Library of Congress, Washington, D.C.

Regiomontanus : Calendarium

Autres références

  • TERRE - Planète Terre

    • Écrit par et
    • 9 225 mots
    • 9 médias
    La révolution de la Terre autour du Soleil et celle de la Lune autour de notre planète sont à l'origine du calendrier, dont la mise au point fut et ne peut constituer qu'un compromis, même si l'on ne tient pas compte des irrégularités des mouvements de la Terre et de la Lune.
  • AGUADA FÉNIX, site archéologique

    • Écrit par
    • 2 830 mots
    • 3 médias
    ...Fénix est, on l’a dit, bordée par vingt petits édifices disposés en deux alignements parallèles. Le chiffre vingt est d’une grande valeur rituelle et calendérique en Mésoamérique. Il renvoie en particulier aux mois du calendrier rituel. L’observation du lever du soleil, les 11 février et 29 octobre (soit...
  • ALMANACH

    • Écrit par
    • 190 mots

    Calendrier annonçant les fêtes mobiles, les lunaisons et la date des changements de saison. Des almanachs manuscrits ont été diffusés dès l'Antiquité, mais c'est l'invention de l'imprimerie qui a permis leur multiplication. Objets de colportage par excellence, les almanachs ont très vite été complétés...

  • ALMANACH, estampe

    • Écrit par
    • 805 mots

    Le mot almanach, d'origine incertaine, apparaît dans l'arabe occidental au xiiie siècle ; il désigne d'abord une éphéméride où figurent les positions du soleil et de la lune. Avec l'invention de l'imprimerie et de l'estampe, ce type de calendrier va se développer...

  • Afficher les 40 références