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BARRAGES

Surveillance et entretien des barrages

L' objet essentiel des mesures de surveillance et d'entretien des barrages est le maintien de leur fonctionnement dans de bonnes conditions de sécurité. La surveillance et l'auscultation sont préalables à toute opération d'entretien et doivent entrer en jeu dès la construction de l'ouvrage.

Surveillance

La surveillance systématique des barrages doit porter sur le repérage des zones éventuelles de fuite et de suintement, des déformations et des fissures. Elle doit être complétée par une auscultation plus précise, surtout lorsque l'ouvrage a présenté, lors de sa construction, des difficultés particulières, ou lorsque ses dimensions sont relativement importantes. Les principaux dispositifs d'auscultation utilisés peuvent être classés en cinq grandes catégories : mesures de déplacements superficiels par des procédés topographiques ; mesures de déplacements internes par tassomètres et clinomètres pour les barrages en matériaux meubles, par pendules pour les barrages en béton ; mesures de déformations locales par extensomètres pour les fondations rocheuses et les ouvrages massifs en béton ; mesures de phénomènes hydrauliques (mesure des débits de fuite, piézomètres pour la mesure des pressions interstitielles ; mesures de contraintes et de températures).

Le processus de mesure et d'exploitation des données doit être envisagé dès le stade des études. La fréquence des mesures doit être définie en fonction de l'ouvrage et de son exploitation, la période la plus sensible étant la première mise en eau du barrage (la vitesse de montée du plan d'eau doit être limitée et strictement contrôlée pendant cette phase). Dans les barrages modernes, la centralisation des mesures et leur traitement informatique automatique sont de plus en plus souvent considérés comme nécessaires.

Entretien

L'auscultation et la surveillance d'un ouvrage ont pour objet de mettre en évidence toute évolution rendant une intervention nécessaire soit sur les fondations, soit sur le barrage lui-même. Si les fondations sont rocheuses, les interventions se limitent généralement à la réduction des sous-pressions et à la limitation des débits de fuite (drainage et injections complémentaires). Si les fondations sont en terrain meuble, des déformations transversales importantes peuvent apparaître dans des couches de faible consistance (fluage de ces couches) nécessitant de mettre en place des banquettes latérales de part et d'autre du corps du barrage en remblais.

En ce qui concerne le corps du barrage, les interventions d'entretien peuvent être très variées (colmatage ou injection de fissures, amélioration du drainage, remise en état des masques amont, entretien des parements et de la crête...).

Enfin, des travaux d'entretien de la retenue elle-même peuvent être nécessaires comme l'élimination des dépôts solides et de la végétation, contrôle et maîtrise des fuites, d'éventuels glissements des berges.

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Écrit par

  • : ingénieur civil des Ponts et Chaussées, directeur de l'innovation chez Ingérop
  • : président honoraire de la Commission internationale des grands barrages, ingénieur-expert

Classification

Pour citer cet article

Claude BESSIÈRE et Pierre LONDE. BARRAGES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Hoover Dam - crédits : Peter/ Stef Lamberti/ Getty Images

Hoover Dam

Barrage : exemples de ruptures - crédits : Encyclopædia Universalis France

Barrage : exemples de ruptures

Barrage-voûte - crédits : Encyclopædia Universalis France

Barrage-voûte

Autres références

  • AFRIQUE (Structure et milieu) - Géographie générale

    • Écrit par Roland POURTIER
    • 21 496 mots
    • 29 médias
    ...mètres, le fleuve s'encaisse dans de profonds défilés formant frontière entre la Zambie et le Zimbabwe, avant de s'élargir dans le lac de retenue du barrage de Kariba. Plus en aval, au Mozambique, l'aménagement du barrage de Cahora Bassa, à l'emplacement de la dernière cataracte, a créé un autre...
  • ALGÉRIE

    • Écrit par Charles-Robert AGERON, Universalis, Sid-Ahmed SOUIAH, Benjamin STORA, Pierre VERMEREN
    • 41 835 mots
    • 25 médias
    La soixantaine de barrages algériens existants, qui ont un taux moyen de remplissage de 66 %, permet une réserve d'eau de 3,8 milliards de mètres cubes – ratio tout juste équivalent à 1 000 m3/an/habitant. Le taux de remplissage des barrages de l'ouest est plus faible (57 %), alors que...
  • APPALACHES

    • Écrit par Jacqueline BEAUJEU-GARNIER, Universalis, Catherine LEFORT
    • 5 988 mots
    ...de l'État aboutit à la création, le 10 avril 1933, de la fameuse T.V.A. ( Tennessee Valley Authority). Le plan prévoyait la construction de sept grands barrages, le développement de la navigation, la lutte contre les inondations, l'irrigation et la production d'électricité. Les premiers travaux furent...
  • AQUEDUCS, Antiquité

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    ...aqueducs n'était pas constant mais dépendait fortement du débit des sources et de l'état des canalisations. Dans l'Antiquité, on savait construire des barrages mais ceux-ci étaient sans commune mesure avec les grands barrages-réservoirs qui ont délivré les villes européennes riveraines de la Méditerranée...
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Voir aussi