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BARRAGES

Les ouvrages annexes

Un barrage est toujours accompagné d'ouvrages annexes qui concernent l'évacuation des crues, la vidange et la prise d'eau. L'usine hydroélectrique éventuelle peut être séparée ou intégrée au corps du barrage. En outre, l'exécution des fondations du barrage nécessite, par des moyens très divers, l'assèchement provisoire du lit du cours d'eau, en totalité ou par parties successives, sur son emprise.

Ces dispositifs peuvent être soit complètement séparés du corps du barrage, grâce à des tranchées ou des galeries souterraines le contournant, soit y être incorporés. Ce sont exclusivement les dispositions adoptées dans ce dernier cas qui vont être examinées, les ouvrages visés dans le premier cas relevant de considérations sur l'hydraulique appliquée, sur les procédés généraux de construction ou sur les matériels mécaniques (vannes).

On peut, moyennant certaines précautions, réaliser des galeries ou des conduites métalliques dans les remblais ; et on envisage actuellement la possibilité de placer des ouvrages déversants sur des barrages en remblais. Mais c'est malgré tout essentiellement aux barrages en béton que peuvent être incorporés facilement des ouvrages annexes.

Évacuateur de crues

Seul le problème du déversement des crues sur la crête des barrages est traité ici. Les déversoirs doivent être dessinés pour laisser passer, sans dommage, les plus grosses crues admissibles. La détermination de la crue exceptionnelle (crue maximale possible) relève de l' hydrologie.

Les crues sont un phénomène aléatoire qui obéit aux lois de la statistique. Malheureusement, le nombre de données dont dispose l'hydrologue est souvent très faible et la précision s'en ressent. Et pourtant, pour le constructeur de barrage, il est fondamental de ne pas risquer d'ajouter aux dommages naturels d'un déluge ceux que produirait la rupture de l'ouvrage. Il faut donc prévoir des marges de sécurité très substantielles pour les dispositifs d'évacuation des crues, l'importance de ces marges tenant compte du type de barrage. Si l'ouvrage peut être surmonté sans danger de rupture, on pourra être moins sévère que si un déversement généralisé présente un risque majeur. À cet égard, les barrages-voûtes sont de loin les plus sûrs. L'épreuve subie par le barrage de Vajont en est une démonstration remarquable.

Barrage : seuils déversants - crédits : Encyclopædia Universalis France

Barrage : seuils déversants

Le profil du seuil déversant, au sommet du barrage, doit être tracé de manière à épouser la face inférieure AB d'une lame d'eau s'écoulant sur un seuil mince (fig. 15) et même pénétrer un peu à l'intérieur afin d'éviter la présence, entre le béton et l'eau, d'une couche d'air qui se trouverait mise en dépression, par effet de trompe, et provoquerait des vibrations. Plus la lame d'eau est épaisse, plus le tracé AB s'écarte de la verticale. Au-dessus d'une certaine épaisseur, la pente qu'il faudrait donner au parement aval du barrage serait ainsi plus douce que ce qui est strictement nécessaire à la bonne tenue de l'ouvrage, d'où un excédent inutilement coûteux de béton. On pallie cette difficulté en traçant le sommet de la crête déversante en surplomb ou en utilisant l'artifice de l'écoulement en orifice noyé. On peut ainsi rendre déversants non seulement les barrages-poids, mais la plupart des barrages-voûtes. Si ce dernier type d'ouvrage très mince a un parement aval proche de la verticale, on peut effectuer un déversement en chute libre semblable au déversement sur lame mince.

Le plus souvent, les parties déversantes des barrages sont munies de vannes qui peuvent avoir de très grandes dimensions, jusqu'à 20 m de hauteur et plus. Dans d'autres cas, où les débits à évacuer sont relativement faibles et où apparaissent des éventualités de défaillance mécanique[...]

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Écrit par

  • : ingénieur civil des Ponts et Chaussées, directeur de l'innovation chez Ingérop
  • : président honoraire de la Commission internationale des grands barrages, ingénieur-expert

Classification

Pour citer cet article

Claude BESSIÈRE et Pierre LONDE. BARRAGES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Hoover Dam - crédits : Peter/ Stef Lamberti/ Getty Images

Hoover Dam

Barrage : exemples de ruptures - crédits : Encyclopædia Universalis France

Barrage : exemples de ruptures

Barrage-voûte - crédits : Encyclopædia Universalis France

Barrage-voûte

Autres références

  • AFRIQUE (Structure et milieu) - Géographie générale

    • Écrit par Roland POURTIER
    • 21 496 mots
    • 29 médias
    ...mètres, le fleuve s'encaisse dans de profonds défilés formant frontière entre la Zambie et le Zimbabwe, avant de s'élargir dans le lac de retenue du barrage de Kariba. Plus en aval, au Mozambique, l'aménagement du barrage de Cahora Bassa, à l'emplacement de la dernière cataracte, a créé un autre...
  • ALGÉRIE

    • Écrit par Charles-Robert AGERON, Universalis, Sid-Ahmed SOUIAH, Benjamin STORA, Pierre VERMEREN
    • 41 835 mots
    • 25 médias
    La soixantaine de barrages algériens existants, qui ont un taux moyen de remplissage de 66 %, permet une réserve d'eau de 3,8 milliards de mètres cubes – ratio tout juste équivalent à 1 000 m3/an/habitant. Le taux de remplissage des barrages de l'ouest est plus faible (57 %), alors que...
  • APPALACHES

    • Écrit par Jacqueline BEAUJEU-GARNIER, Universalis, Catherine LEFORT
    • 5 988 mots
    ...de l'État aboutit à la création, le 10 avril 1933, de la fameuse T.V.A. ( Tennessee Valley Authority). Le plan prévoyait la construction de sept grands barrages, le développement de la navigation, la lutte contre les inondations, l'irrigation et la production d'électricité. Les premiers travaux furent...
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    ...aqueducs n'était pas constant mais dépendait fortement du débit des sources et de l'état des canalisations. Dans l'Antiquité, on savait construire des barrages mais ceux-ci étaient sans commune mesure avec les grands barrages-réservoirs qui ont délivré les villes européennes riveraines de la Méditerranée...
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Voir aussi