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ARMINIANISME

L'arminianisme est un courant théologique qui se développe au xviie siècle au sein du protestantisme réformé. Son nom provient d'Hermann Armenzoon, dit Jacobus Armenius (1560-1609), qui fut nommé pasteur d'Amsterdam en 1588 et professeur à Leyde en 1603. Armenius tente d'atténuer les conceptions calvinistes concernant la prédestination. Les controverses suscitées par sa pensée se développent surtout après sa mort. Les arminiens furent souvent des membres de la bourgeoisie urbaine. Ils comptent parmi les premiers apôtres de la tolérance.

La contestation de la prédestination calviniste

Dans la lignée d'Augustin, les réformateurs rendirent le salut de l'être humain indépendant de ses mérites propres. De formation juridique, Calvin élabora la doctrine de la prédestination, décret « éternel et inviolable de Dieu ». Comme prédicateur, il insista sur la grâce de Dieu, mais, dans son ouvrage l'Institution de la religion chrétienne, il donna une formulation plus rigide : « Nous appelons prédestination le conseil éternel de Dieu, par lequel Il a déterminé ce qu'Il voulait faire de chaque homme. Car Il ne les crée pas tous en pareille condition mais ordonne les uns à la vie éternelle, et les autres à l'éternelle damnation. Ainsi, selon la fin à laquelle est créé l'homme, nous disons qu'il est prédestiné à mort ou à vie » (Institution, III, xxi, 5). L'assurance du salut était ainsi mise hors de portée du pouvoir humain. Mais, selon les adversaires de cette théologie, l'arbitraire était érigé en règle de la décision divine.

Comme la « Confessio Gallicana » (confession de La Rochelle, 1559 ; cf. art. 12), la « Confessio Belgica » (1561-1562 ; cf. art. 16) ratifiait une telle doctrine. Cependant, à l'intérieur même de la tradition calviniste, des théologiens spéculaient sur l'antériorité (supralapsisme) ou la postériorité (infralapsisme) de la décision qui prédestine l'homme au salut ou à la damnation par rapport au décret déterminant la chute (lapsus) d'Adam. Arminius alla plus loin dans la contestation de la prédestination calviniste. Mais, de son vivant, il ne fut pas inquiété.

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Écrit par

  • : directeur d'études émérite du groupe Sociétés, religions, laïcités au C.N.R.S.

Classification

Pour citer cet article

Jean BAUBÉROT. ARMINIANISME [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ARMINIUS JACOB HARMESZOON dit JACOBUS (1560-1609)

    • Écrit par Universalis
    • 519 mots

    Théologien néerlandais et ministre de l'Église réformée des Pays-Bas, Jacob Harmeszoon (Harmensen ou Hermansz), dit Jacobus Arminius, est né le 10 octobre 1560 à Oudewater et mort le 19 octobre 1609 à Leyde. Opposé à la stricte doctrine calviniste de la prédestination, il développe...

  • CALVINISME

    • Écrit par Jean CADIER, André DUMAS
    • 4 244 mots
    • 1 média
    ...thèses calviniennes de l'élection et de la réprobation. Dès le début du xviie siècle, une importante querelle s'éleva à ce sujet en Hollande. Jacques Arminius (Harmensen) voulut diminuer la rigueur des affirmations prédestinatiennes. Pour lui, la grâce de Dieu est offerte à tous les hommes et...
  • EPISCOPIUS SIMON BISCHOP dit (1583-1643)

    • Écrit par Bernard ROUSSEL
    • 118 mots

    Arminien et porte-parole des remontrants, Simon Bischop, né à Amsterdam, fit ses études à Leyde et à Franecker. Sa nomination à Leyde (1612), au temps du conflit avec les gomaristes, donna lieu à des controverses. Il est parmi ceux que condamne le synode de Dordrecht (nov. 1618-mai 1619) et il publie...

  • GOMAR ou GOMARUS FRANÇOIS (1563-1641)

    • Écrit par Bernard ROUSSEL
    • 702 mots

    Théologien réformé des Pays-Bas qui formula, contre les arminiens, une doctrine très stricte de la prédestination et rédigea de nombreux écrits dogmatiques et exégétiques. Né à Bruges, Gomar ou Gommer, dit Gomarus, rencontra, au cours de ses études, plusieurs éminents professeurs : à Strasbourg...

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Voir aussi