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CHALANDON ALBIN (1920-2020)

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Haut fonctionnaire, homme d’affaires et homme politique français, ancien résistant, gaulliste de la première heure, Albin Chalandon a dirigé plusieurs ministères avant de devenir P-DG d’Elf-Aquitaine, puis d’occuper le poste de garde des Sceaux de 1986 à 1988.

Né le 11 juin 1920 dans la commune de Reyrieux (Ain), dont son père, un industriel, était le maire, Albin Chalandon fait ses études au lycée Condorcet à Paris, avant d’obtenir une licence ès lettres et un diplôme d’études de philosophie. Mais la guerre le rattrape et, très jeune, à l’âge de vingt-trois ans, il s’engage dans la Résistance, rejoint un maquis dans la forêt d’Orléans, prend le commandement d’une compagnie, avant d’être blessé au cours d’un affrontement avec un régiment SS. Il participe néanmoins à la libération de Paris, notamment à la prise du Palais-Bourbon et du Quai d’Orsay.

Albin Chalandon est reçu dès le mois d’avril 1945 à l’Inspection des finances. Il intègre bientôt les cabinets ministériels des gouvernements provisoires, puis ceux de la IVe République : il est chargé de mission auprès de deux présidents du Conseil socialistes, Léon Blum et Paul Ramadier, puis auprès du ministre radical des Finances, René Mayer. Ce qui ne l’empêche pas d’adhérer, en 1948, au Rassemblement du peuple français (RPF) que vient de fonder le général de Gaulle et dont il devient le délégué général adjoint à l’action ouvrière et professionnelle.

C’est le début d’une longue carrière, qui sera marquée par des allers-retours entre une vie professionnelle dans le monde économique et son engagement politique, quand il ne mène pas les deux de pair. En 1952, Albin Chalandon crée, au côté de Marcel Dassault, la Banque commerciale de Paris, dont il sera le P-DG entre 1964 et 1968. Après avoir démissionné, en 1955, de l’Inspection des finances, le voici trésorier (1958), puis secrétaire général (1959) du nouveau mouvement gaulliste, l’Union pour la nouvelle République (UNR). Il préside, de 1960 à 1963, Inno-France, une société de grandes entreprises de distribution. Il siège au Conseil économique et social de 1964 à 1967.

Cette année 1967 marque l’entrée d’Albin Chalandon dans le grand bain électoral et la vie politique active. Il est élu député dans la circonscription d’Asnières, qui le réélira en 1968 et 1973. Il siège cependant peu à l’Assemblée nationale, car le général de Gaulle l’appelle au gouvernement dès le mois de mai 1968, d’abord à la tête du ministère de l’Industrie, où il ne reste que deux mois, puis en tant que ministre de l’Équipement et du Logement, poste auquel Georges Pompidou le confirmera et qu’il occupera jusqu’en 1972.

Son passage à ce ministère est marqué par un succès et par un échec. Le succès, c’est le retard comblé dans la construction d’autoroutes : grâce à l’appel à des financements privés, Albin Chalandon multiplie par dix le nombre de kilomètres d’autoroutes construits chaque année. L’échec, ou au moins le semi-échec, c’est ce programme de construction en série de quelques 60 000 à 70 000 pavillons individuels, qui passeront à la postérité sous le nom de « chalandonnettes ». Le ministre en avait encouragé la construction afin de « libérer l’urbanisme » et de promouvoir l’habitat individuel. Les critiques, issues notamment d’une partie de l’administration qui dénonce ces « HLM à l’horizontale », ainsi que la mauvaise qualité de bon nombre de ces maisons construites à coût réduit, donnent rapidement à l’opération une allure de fiasco.

Albin Chalandon rebondira vite. Membre actif de la commission des finances, de l'économie générale et du plan, de l’Assemblée nationale à partir de 1973 et secrétaire général adjoint de l’Union pour la défense de la République (UDR, parti gaulliste qui a succédé à l’UNR en 1967) un an plus[...]

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  • : journaliste éditorialiste à Sud Ouest

Classification

Pour citer cet article

Bruno DIVE. CHALANDON ALBIN (1920-2020) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 21/12/2020

Autres références

  • URBANISME - L'urbanisme en France au XXe siècle

    • Écrit par
    • 10 204 mots
    • 3 médias
    Le 21 mars 1973, une directive ministérielle met fin à la construction des grands ensembles. Les mesures adoptées par la suite, notamment par le ministre de l'Équipement et du Logement Albin Chalandon, mettront l'accent sur les programmes de construction de maisons individuelles et de petits...