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7-31 août 2014

Ukraine. Contre-offensive séparatiste et surenchère russe

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Le 7, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev décrète un « embargo total » sur les produits agricoles et alimentaires occidentaux, en riposte aux sanctions adoptées par l'Union européenne et les États-Unis à l'encontre de la Russie en raison de l'aide que celle-ci apporte à la rébellion séparatiste qui sévit dans l'est de l'Ukraine. Ces sanctions affectent l'économie russe, provoquant la chute du rouble, la fuite des capitaux et la défiance des investisseurs.

Le 7 également, le secrétaire général de l'O.T.A.N. Anders Fogh Rasmussen, en visite à Kiev, réitère son soutien à l'Ukraine et dénonce le progrès « en intensité et en sophistication » de l'aide russe aux séparatistes ainsi que l'augmentation du nombre de soldats russes massés derrière la frontière ukrainienne.

Le 11, l'armée s'affirme sur le point de « libérer » Donetsk et Louhansk, fiefs des séparatistes, où la situation humanitaire des populations devient préoccupante.

Le 12, la Russie annonce le départ d'un convoi de deux cent soixante-deux camions chargés d'aide humanitaire à destination de la frontière ukrainienne. Kiev exige que le contenu des camions soit contrôlé à la frontière et rechargé dans d'autres camions avant d'être acheminé vers les populations sous l'égide de la Croix-Rouge. Les Occidentaux expriment leur inquiétude, redoutant que cette mission dissimule une intervention militaire.

Le 14, le président russe Vladimir Poutine, en visite en Crimée, exprime sa volonté de ne pas « se couper du reste du monde » et de tout faire pour « mettre fin au conflit armé [dans l'est de l'Ukraine] et permettre d'entamer un dialogue entre toutes les parties ».

Le 22, le convoi humanitaire russe franchit la frontière ukrainienne sans avoir été inspecté et traverse des territoires contrôlés par les séparatistes pour gagner Louhansk. Moscou dénonce la mauvaise volonté de Kiev, tandis que les Occidentaux condamnent la violation de la souveraineté de l'Ukraine et de l'intégrité de son territoire. Cette opération retarde la progression de l'armée dans le Donbass.

Le 24, jour anniversaire de l'indépendance du pays, les autorités organisent une parade militaire à Kiev, tandis que les séparatistes font défiler, à Donetsk, les soldats ukrainiens prisonniers.

Le 25, Kiev annonce qu'une colonne de blindés russes est entrée dans le pays à Novoazovsk, sur la côte de la mer Noire. Cette opération ouvre un nouveau front au sud de la zone de combats entre l'armée et les séparatistes, où ces derniers ont lancé avec succès une contre-offensive.

Le 25 également, le président Petro Porochenko annonce la dissolution du Parlement et l'organisation d'élections législatives anticipées en octobre, à la suite de l'éclatement de la coalition gouvernementale en juillet.

Le 26, les présidents ukrainien et russe se rencontrent à Minsk (Biélorussie) à l'occasion du sommet entre l'Union européenne et l'Union douanière constituée autour de la Russie.

Le 28, l'O.T.A.N. dénonce la participation de « plus d'un millier de soldats russes », dotés d'« équipements sophistiqués », aux combats dans le Donbass. De son côté, le chef des séparatistes de Donetsk, Alexandre Zakhartchenko, reconnaît que de « trois mille à quatre mille » soldats russes volontaires combattent au côté de ses troupes. Le président américain Barack Obama déclare que « la Russie est plus isolée que jamais depuis la fin de la guerre froide ».

Le 28 également, les séparatistes prennent le contrôle de Novoazovsk.

Le 29, Vladimir Poutine fait de nouveau référence, dans un discours, à la « Nouvelle Russie » – « Novorossia » –, terme utilisé sous l'empire des tsars pour désigner les territoires conquis par Moscou au nord de la mer Noire. Il compare Donetsk à Leningrad [Saint-Pétersbourg], ville russe assiégée par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale.

Le 30, le Conseil des chefs d'État ou de gouvernement de l'Union européenne, réuni à Bruxelles, charge la Commission d'envisager de nouvelles initiatives à l’encontre de Moscou dans un délai d'une semaine « en fonction de l'évolution de la situation ».

Le 31, lors d'une émission télévisée, le président russe évoque la nécessité de « discussions substantielles » au sujet de l'établissement d'« un statut étatique pour le sud-est de l'Ukraine, afin de protéger les intérêts légitimes des personnes qui y vivent ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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