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16-29 janvier 2014

Ukraine. Poursuite des violences et démission du Premier ministre

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Le 16, alors que Kiev est depuis deux mois le théâtre de manifestations contre le pouvoir, le Parlement adopte à main levée plusieurs lois répressives qui visent notamment à restreindre le droit de manifester et à pénaliser la collecte, la conservation et la diffusion d'informations contre les magistrats et les agents des organes de sécurité.

Le 19, près de cent mille personnes manifestent dans la capitale, sur la place de l’Indépendance, appelée aussi Maïdan, contre ces nouvelles lois. De violents affrontements opposent les contestataires les plus radicaux aux forces de l'ordre. Ils continuent les jours suivants.

Le 22, date de l'entrée en vigueur des nouvelles lois, entre deux et cinq manifestants sont tués à Kiev lors d'un assaut des forces de l'ordre. En réaction, les États-Unis suspendent les visas de plusieurs dirigeants ukrainiens jugés responsables de la répression des manifestations, et menacent le régime de sanctions.

Le 22 également, le corps d'un manifestant, blessé quelques jours plus tôt et enlevé dans l'hôpital où il était soigné, est retrouvé dans une forêt des alentours de Kiev. Plusieurs autres manifestants sont portés disparus.

Le 23, alors que les discussions entre les dirigeants de l'opposition et le pouvoir continuent de piétiner, la contestation gagne plusieurs villes de l'ouest du pays où des manifestants investissent le siège des administrations régionales.

Le 25, tandis que les heurts se poursuivent à Kiev, entraînant la mort d'un policier, le président Viktor Ianoukovitch propose aux dirigeants de l'opposition Arseni Iatseniouk, chef du parti Batkivchtchina – le parti de l'ex-Première ministre Ioulia Timochenko, emprisonnée –, et Vitali Klitschko, chef du parti Oudar, les postes respectifs de Premier ministre et vice-Premier ministre. Ceux-ci rejettent sa proposition. Le chef de l'État propose également la libération des manifestants arrêtés en échange de l'évacuation des bâtiments publics occupés, la réforme du régime de détention provisoire ainsi qu'une révision de la Constitution qui lui octroie actuellement de nombreux pouvoirs au détriment du Parlement.

Le 26, la contestation gagne certaines villes du sud et de l'est du pays, majoritairement russophones.

Le 28, le Premier ministre Mykola Azarov présente sa démission afin de « préserver l'unité et l'intégrité de l'Ukraine ». Le Parlement, réuni en session extraordinaire, abroge les lois votées le 16.

Le 28 également, lors du sommet entre l'Union européenne et la Russie à Bruxelles, le président russe Vladimir Poutine dénonce l'« ingérence » de l'Union en Ukraine, alors que la haute représentante pour la diplomatie européenne, Catherine Ashton, se rend à Kiev pour y rencontrer le président Ianoukovitch et les dirigeants de l'opposition.

Le 29, le Parlement adopte, sans les voix de l'opposition, une loi d'amnistie au bénéfice des manifestants arrêtés, subordonnée à l'évacuation des bâtiments publics occupés.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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