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1er-31 juillet 2014

Ukraine. Destruction d'un avion de ligne civil

Le 1er, le président Petro Porochenko met fin au cessez-le-feu unilatéral instauré en juin, qui n’est pas respecté par les séparatistes. Il annonce le lancement d'une offensive dans la région orientale du Donbass, tenue en partie par les prorusses.

Le 5, l'armée reprend le contrôle de Sloviansk, première ville tombée aux mains des séparatistes en avril. Les combattants prorusses se replient sur Donetsk que l'armée tente d'isoler.

Le 16, l'Union européenne renforce – modérément – ses sanctions contre la Russie, accusée de soutenir les séparatistes ukrainiens, sans toutefois engager des rétorsions économiques de grande ampleur – dites sanctions « de niveau 3 » – dont la mise en œuvre divise les Vingt-Huit. De leur côté, les États-Unis durcissent plus fermement leurs sanctions à l'encontre de Moscou, visant de grandes entreprises russes des secteurs énergétique et bancaire.

Le 17, un Boeing 777 de la compagnie Malaysia Airlines, reliant Amsterdam à Kuala Lumpur avec deux cent quatre-vingt-dix-huit personnes à son bord – des Néerlandais pour près des deux tiers –, est abattu au-dessus de la région de Donetsk. Il n'y a aucun survivant. Moscou et Kiev se rejettent la responsabilité du drame. L'hypothèse d'un tir de missile sol-air – un équipement lourd maîtrisé par les séparatistes – prévaut, le Boeing ayant pu être confondu avec un appareil militaire ukrainien.

Le 18, tandis que le Conseil de sécurité de l'O.N.U. réclame l'ouverture d'une enquête internationale, le président américain Barack Obama affirme que le Boeing a été touché par un missile tiré « depuis le territoire tenu par les séparatistes prorusses ». Accusant la Russie d'avoir « refusé d'entreprendre les pas nécessaires à une désescalade », de « violer la souveraineté de l'Ukraine et de soutenir les séparatistes violents », il menace Moscou de sanctions supplémentaires.

Le 21, à la suite de l'arrivée sur place d'experts et d'observateurs de l'O.S.C.E., les séparatistes autorisent l'acheminement des corps en vue de leur rapatriement, acceptent de remettre les boîtes noires de l'appareil abattu aux autorités malaisiennes, et les rebelles armés quittent les lieux du crash.

Le 21 également, le président français François Hollande confirme la livraison à Moscou, en octobre, du premier des deux bâtiments de projection et de commandement de classe Mistral – des porte-hélicoptères et transports de troupes et d'armement, abritant aussi un hôpital – commandés par la Russie en 2011. Cette position est critiquée par de nombreux pays occidentaux.

À partir du 21, les bombardements de Donetsk par l'armée s'intensifient.

Le 24, le Premier ministre Arseni Iatseniouk, membre de Batkivchtchina (« Patrie »), principale composante du Bloc Ioulia Timochenko, démissionne à la suite de la défection de deux des trois partis formant la majorité parlementaire, Oudar et Svoboda.

Le 27, Washington publie des « preuves » de tirs d'artillerie contre les forces ukrainiennes effectués depuis le territoire de la Russie.

Le 28, l'O.N.U. évalue à plus de onze cents le nombre de morts depuis le début du conflit en Ukraine, en avril, parmi lesquels quelque huit cents civils – le nombre de victimes parmi les combattants séparatistes reste inconnu.

Le 29, l'Union européenne adopte des sanctions économiques de niveau 3 à l'encontre de la Russie. Celles-ci visent des entreprises des secteurs bancaire, de la défense, de l'exploitation gazière et pétrolière, et des technologies sensibles. Ces sanctions épargnent toutefois les contrats déjà signés.

Le 31, le Parlement rejette l'offre de démission d'Arseni Iatseniouk.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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