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4-30 janvier 1982

Pologne. Sur la voie de la « normalisation »

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Le 4, le travail reprend dans les quelques grandes entreprises dont l'activité était encore « suspendue » après les grèves de décembre. Les écoles rouvrent également leurs portes tandis que la militarisation du pays et les rigueurs de l'hiver ont apparemment eu raison des vélléités d'opposition organisée.

Le 6, dans son homélie pour l'Épiphanie, le primat de Pologne, Mgr Jósef Glemp, affirme que les autorités font signer aux fonctionnaires, sous peine de licenciement, sont « sans valeur », car « faites sous la pression », et, le 10, le pape Jean-Paul II condamne la « violation des consciences » qu'elles supposent.

Le 9, Mgr Glemp rencontre le général Jaruzelski pour la première fois depuis l'instauration de l'« état de guerre ». Les deux hommes « procèdent à un échange de vues sur la situation actuelle », selon le communiqué officiel. La commission mixte Église-État se réunit à nouveau également le 18 à Varsovie.

Le 14, le porte-parole du gouvernement indique que 1 056 personnes ont été relâchées à la date du 12 janvier sur les 5 906 qui, selon les chiffres officiels, ont été « internées » entre le 13 décembre et le 6 janvier. Cependant, les épurations et les arrestations se poursuivent, et des procès de militants de Solidarité ont commencé : 170 personnes ont déjà été condamnées à la date du 5 janvier.

Le 19, une conférence épiscopale se tient à Varsovie. Les évêques polonais adressent au général Jaruzelski une lettre qui n'est pas rendue publique et adoptent le texte d'un « message pastoral » qui met en garde le gouvernement contre la prolongation de l'« état de guerre ». Rendu public le 21, ce message est lu dans toutes les églises le dimanche 24, tandis qu'au cours de la messe radiodiffusée Mgr Glemp reconnaît que les « pourparlers » entrepris par l'épiscopat « ne répondent pas aux espoirs ».

Les 25 et 26, la Diète se réunit pour légaliser les décrets instaurant l'« état de guerre » et entendre un discours du général Jaruzelski. Le chef de la junte indique seulement que l'état de guerre sera levé « aussitôt que possible ».

Le 26, un ordre d'internement daté du 12 décembre est remis à Lech Wałęsa, toujours en résidence surveillée dans une villa des environs de Varsovie. Le président de Solidarité réussit à le faire parvenir à ses amis, accompagné d'un message dans lequel il se plaint d'être victime d'une « méthode d'élimination graduelle » et demande qu'« aucun pas en arrière » ne soit fait par les syndicalistes.

Le 30, de violentes manifestations ont lieu à Gdańsk. Elles sont sévèrement réprimées et la ville est à nouveau quadrillée par l'armée. La plupart des 205 personnes arrêtées seraient des « jeunes, y compris des étudiants, des élèves des écoles techniques et des lycéens ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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