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5-29 septembre 1981

Pologne. Ier congrès du syndicat Solidarność

Le 5, s'ouvre à Gdańsk la première phase des travaux du premier congrès de Solidarność (Solidarité), réunissant 912 délégués, Mgr Josef Glemp, primat de Pologne, célèbre la messe d'ouverture et déclare aux congressistes : « Vous entreprenez aujourd'hui une œuvre historique, décisive pour la formation de l'avenir national. »

Le 6, le pape Jean-Paul II évoque, de Castelgandolfo, ce « fait important de la vie de la Pologne », tandis qu'aux frontières orientales du pays d'importantes manœuvres soviétiques déplacent sur le terrain une centaine de milliers d'hommes.

Le 8, les délégués demandent au Parlement de procéder à un référendum national sur l'autogestion, et adoptent une adresse « à tous les travailleurs de l'Europe de l'Est », assurant du soutien de Solidarité ceux « qui ont décidé de suivre la voie difficile de la lutte pour un mouvement syndical libre ». Le Rude Pravo de Prague qualifie cette déclaration de « tentative d'exportation de la contre-révolution », tandis que l'agence soviétique Tass voit dans ce congrès une « orgie antisocialiste et antisoviétique ».

Le 10 prend fin la première phase des travaux, avec l'adoption d'un texte résumant les revendications du syndicat : élections libres au Parlement et aux conseils régionaux, fin du système de la nomenklatura, réforme de l'économie, amélioration du ravitaillement.

Le 11, l'agence Tass publie une lettre adressée aux ouvriers polonais par les travailleurs de l'usine soviétique d'automobiles Likhatchev ; ceux-ci s'en prennent vivement à Solidarność.

Le 14, Albin Siwak, membre du bureau politique du P.O.U.P., demande la « délégalisation » du syndicat indépendant et, le 16, le bureau politique publie un communiqué affirmant qu'il est de l'intérêt « de la nation et de la Pologne indépendante de maîtriser les fous politiques ». Solidarność répond en refusant d'entrer dans « le scénario de la provocation ».

Le 17, l'ambassadeur d'U.R.S.S. à Varsovie, Boris Aristov, remet à Stanisław Kania, premier secrétaire du P.O.U.P., un texte du comité central demandant aux autorités polonaises de mettre « immédiatement » un terme à la « propagande antisoviétique ».

Le 22, devant l'Assemblée des Nations unies, à New York, Andreï Gromyko, ministre soviétique des Affaires étrangères, déclare que « la Pologne socialiste » peut compter « fermement » sur ses alliés. Le même jour, Stefan Olszowski, membre du bureau politique, propose la création d'un front national regroupant le P.O.U.P., l'Église et Solidarność.

Le 25, le Parlement polonais adopte le projet de loi sur l'autogestion, après un débat parlementaire sans précédent dans un pays socialiste. Les députés, après avoir refusé le projet gouvernemental, ont voté un texte remanié en accord avec les dirigeants de Solidarność.

Le 26 s'ouvre la deuxième phase des travaux du congrès. La direction est blâmée, le 29, pour la manière dont elle a conclu le compromis sur le projet de loi relatif à l'autogestion, sans consultation de la base.

— Universalis

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