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4-28 février 1991

France. Participation à la guerre du Golfe

Le 4, Pierre Joxe, ministre de la Défense depuis moins d'une semaine, rend visite pour quarante-huit heures en Arabie Saoudite au corps expéditionnaire français et constate le « niveau élevé » du moral des troupes. Il y rencontre également le général Norman Schwarzkopf, avec qui il se félicite de la bonne coopération franco-américaine.

Le 5, Michel Rocard précise devant les députés et les sénateurs socialistes que la guerre va coûter à la France entre 6 et 7 milliards de francs. Tout au long du mois, les conséquences budgétaires du conflit agitent les élus du P.S., dont certains craignent qu'elles ne remettent en cause les priorités gouvernementales.

Le 7, François Mitterrand annonce, dans un entretien télévisé, que l'offensive terrestre est « inévitable » et qu'elle commencera « dans le courant de ce mois ». Refusant le « recul vers la barbarie », le chef de l'État rejette toute utilisation d'armes chimiques, bactériologiques ou nucléaires, même si l'Irak a recours à des armes non conventionnelles. Quant à l'après-guerre, il reviendra aux Nations unies d'« organiser le retour à la paix ». Jacques Chirac et Valéry Giscard d'Estaing critiquent l'annonce de l'usage exclusif de l'armement conventionnel, mais, selon un sondage, 70 p. 100 des Français approuvent la politique présidentielle.

Le 11, le Premier ministre adresse aux membres du gouvernement une lettre qui fixe à 12 milliards de francs les économies budgétaires rendues indispensables par la crise du Golfe et le ralentissement de la croissance.

Le 12, Pierre Joxe se rend pour quelques heures à Washington, où il s'entretient avec Dick Cheney, secrétaire à la Défense, ainsi qu'avec le président Bush. Il constate qu'il n'y a pas de « différence d'appréciation » entre les deux pays sur la conduite d'une phase terrestre des opérations militaires.

Le 14, Michel Rocard, accompagné du ministre de la Défense, effectue une brève visite en Arabie Saoudite, ce qui lui permet d'inspecter les troupes françaises ainsi que de s'entretenir avec les dirigeants saoudiens et koweïtiens.

Le 15, au cours d'une conférence de presse avec le chancelier Helmut Kohl qu'il vient de recevoir à l'Élysée, François Mitterrand rejette la proposition irakienne de retrait du Koweït, estimant qu'elle relève de la « diplomatie de propagande ».

Le 24, au soir du déclenchement des opérations terrestres, le président de la République précise, dans un entretien télévisé, que « l'ordre donné aux armées, c'est de libérer le Koweït, pas d'attaquer l'Irak ». Selon un sondage réalisé le jour même, 78 p. 100 des Français approuvent sa politique dans le Golfe.

Le 25, le Koweït accorde un milliard de dollars (environ 5 milliards de francs) à la France pour l'aider à financer sa participation à la guerre. Se félicitant de cette contribution, Michel Charasse, ministre délégué au Budget, confirme qu'il n'y aura pas d'impôt de guerre, mettant ainsi un terme au débat qui s'était instauré sur ce sujet.

Le 27, alors que la victoire des forces coalisées se précise et que la ville de Koweït est libérée, François Mitterrand affirme, au Conseil des ministres, qu'un cessez-le-feu ne peut intervenir avec l'Irak qu'après l'acceptation de toutes les résolutions de l'O.N.U.

Le 28, jour de la suspension des opérations militaires, le président de la République exprime sa « fierté » dans un message adressé aux armées françaises ; il se rend à Bayonne pour partager la « souffrance » des familles des deux gradés qui ont trouvé la mort au cours des opérations. Pierre Joxe, pour sa part, se rend au chevet des vingt-quatre blessés rapatriés dans des hôpitaux militaires parisiens.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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