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18-22 décembre 1990

France. XXVIIe congrès du P.C.F

Le 18 s'ouvre à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) le XXVIIe congrès du Parti communiste français. Sa préparation, qui dure depuis plusieurs mois, a permis de prendre conscience de l'ampleur de la contestation à la base (un militant sur quatre, environ), sans que ce mouvement ne soit pourtant représenté dans la même proportion au sein des délégations présentes à Saint-Ouen, en raison des barrages successifs du centralisme démocratique. Charles Fiterman, auteur d'un projet de résolution différent de celui des instances dirigeantes, a ainsi pris la tête des « refondateurs », qui veulent adapter de l'intérieur le parti aux réalités contemporaines. Dans un discours introductif inhabituellement court, Georges Marchais insiste sur l'ouverture vers les contestataires et affirme que, contrairement à ce que soutiennent les observateurs, le congrès « n'est pas bouclé ».

Le 19, Anicet Le Pors propose, sans succès, l'abandon du principe du centralisme démocratique, tandis que, les jours suivants, le dialogue de sourds entre majoritaires et contestataires fait place, petit à petit, à une discussion plus ouverte. Le projet de résolution finale peut ainsi être amendé, mais d'une manière que les partisans du changement jugent encore trop limitée.

Le 21, la résolution finale qui fixe l'orientation politique du P.C.F. est adoptée par 1 695 voix contre 3 et 22 abstentions.

Le 22, Georges Marchais est réélu secrétaire général du P.C.F., à l'unanimité moins l'abstention d'Anicet Le Pors. Au comité central, Charles Fiterman et ses amis contestataires sont également réélus, manière adroite de les neutraliser. La journée s'achève au Parc omnisports de Bercy où quinze mille militants célèbrent le soixante-dixième anniversaire de la création du parti, en décembre 1920 à Tours.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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