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20-30 janvier 2008

France. Pertes massives à la Société générale

  • Article mis en ligne le

Le 20, la direction de la Société générale découvre qu'un de ses traders, Jérôme Kerviel, a de son chef engagé la banque pour 50 milliards d'euros – une fois et demie le total de ses fonds propres – sur les « futures » (contrats à terme) de trois grands indices boursiers européens. L'affaire est tenue secrète pendant que les positions spéculatives sont rapidement liquidées sur les marchés les jours suivants, amplifiant la chute des Bourses européennes et se soldant pour la banque par une perte de trading record de 4,82 milliards d'euros.

Le 24, la Société générale rend publique la découverte de la fraude dont le coût s'ajoute aux 2,2 milliards d'euros de dépréciation d'actifs dus à la crise des subprimes, les crédits hypothécaires à risques américains. Le parquet de Paris confie une enquête préliminaire à la brigade financière.

Le 26, Jérôme Kerviel est placé en garde à vue. Il reconnaît avoir dissimulé des opérations risquées en mettant à profit l'expérience acquise dans les services chargés de contrôler les traders. Il nie toutefois tout enrichissement personnel, déclarant avoir agi dans le seul intérêt de la banque, et impute les pertes de celle-ci à la précipitation avec laquelle ont été liquidées les positions qu'il lui avait fait prendre.

Le 28, Jérôme Kerviel est mis en examen pour « abus de confiance, faux et usage de faux, introduction dans un système automatisé de traitement des données ». Le même jour, le président Nicolas Sarkozy se déclare favorable au départ de Daniel Bouton, P.-D.G. de la Société générale. De son côté, le gouvernement fait savoir que, le cas échéant, il ne laisserait pas la Société générale, financièrement affaiblie, affronter une offre publique d'achat hostile de la part d'un concurrent étranger.

Le 30, le conseil d'administration de la Société générale maintient à son poste Daniel Bouton, auquel est adjoint un comité spécial doté de larges pouvoirs. Il adopte le principe d'une recapitalisation de la banque pour un montant de 5,5 milliards d'euros.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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