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1er août-1er septembre 1982

Israël - Liban. Évacuation de Beyrouth-Ouest par les Palestiniens

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Le 1er, Beyrouth-Ouest subit de violents bombardements pendant quatorze heures consécutivement. Après des combats très durs, l'armée israélienne s'empare de l'aéroport. À New York, le conseil de sécurité décide à l'unanimité l'envoi d'observateurs de l'O.N.U. à l'intérieur et autour de Beyrouth.

Le 4, les troupes israéliennes pénètrent par trois côtés dans Beyrouth-Ouest. Au Conseil de sécurité, Washington s'abstient de voter une résolution qui « blâme » Israël mais n'envisage aucune sanction.

Le 5, le gouvernement israélien repousse une requête de Ronald Reagan demandant un retrait d'Israël sur ses positions du 1er août et refuse l'envoi d'observateurs de l'O.N.U. à Beyrouth.

Le 6, un immeuble de huit étages abritant des réfugiés est entièrement détruit par un bombardement aérien en plein centre de Beyrouth-Ouest. Au Conseil de sécurité, les États-Unis opposent leur veto à une résolution soviétique demandant un embargo sur les fournitures d'armes à Israël. La France a voté cette résolution.

Le 7, les grandes lignes du plan mis au point par Philip Habib, émissaire du président Reagan, et fixant les conditions du retrait des feddayin de Beyrouth-Ouest sont acceptées par l'O.L.P., puis, le 10, par le gouvernement israélien qui demande cependant quelques modifications.

Les 10 et 11, les forces israéliennes, qui maintiennent leur « pression militaire » sur Beyrouth-Ouest, poursuivent également leur avance au nord-est et au sud-est de la capitale libanaise : les deux tiers du Liban sont désormais occupés et les Israéliens dominent la vallée de la Bekaa où sont concentrées les forces syriennes.

Le 12, le onzième cessez-le-feu depuis le début du conflit intervient à Beyrouth-Ouest. Instauré sous la pression de Washington après onze heures d'intenses bombardements, il est respecté les jours suivants.

Le 19, le gouvernement israélien avalise définitivement le plan Habib après avoir retiré, le 15, la plupart de ses exigences antérieures. Le gouvernement libanais, qui avait approuvé ce plan le 18, demande officiellement à la France, aux États-Unis et à l'Italie d'envoyer à Beyrouth les unités qui doivent constituer avec l'armée libanaise la force multinationale d'interposition.

Le 19, également, la septième session spéciale de l'Assemblée générale de l'O.N.U. sur la Palestine, réunie depuis le 15 à New York, s'achève par l'adoption de trois résolutions très sévères pour Israël. Les pays de la C.E.E., à l'exception de la Grèce, se sont abstenus. Les États-Unis et Israël ont voté contre.

Le président Reagan estime d'autre part qu'il faut relancer les négociations sur l'autonomie palestinienne, et George Schultz, secrétaire d'État, souligne qu'il « est important à présent de prendre en considération le problème des droits légitimes du peuple palestinien ».

Le 21, trois cent cinquante parachutistes français prennent position dans le port de Beyrouth. Puis, après que les soldats israéliens se sont retirés du port, l'armée libanaise rejoint les militaires français. Yasser Arafat lui-même quitte Beyrouth le 30 et l'évacuation des combattants palestiniens s'achèvera le 1er septembre après le départ d'environ 14 500 soldats : plus de 9 000 hommes de l'O.L.P., 2 700 militaires syriens de la Force arabe de dissuasion (F.A.D.) et 2 630 soldats palestiniens de l'armée de libération de la Palestine (A.L.P.) relevant du commandement syrien. Les premiers, qui ne sont autorités à emporter que leurs armes légères, sont reçus par plusieurs pays arabes : l'Algérie, l'Égypte, l'Irak, la Jordanie, le Soudan, la Syrie, la Tunisie et les deux Yémens, tandis que les blessés sont dirigés vers Athènes. Les soldats de l'A.L.P. gagnent la Syrie et les soldats syriens se redéploient au Liban, dans la Bekaa ou dans le nord, avec leurs armes lourdes.

Le 22, Menahem Begin annonce que le gouvernement israélien est prêt à prendre des initiatives pour favoriser « l'établissement d'une paix générale au Proche-Orient » mais rappelle qu'il ne peut y avoir de négociation en dehors du cadre fixé à Camp David.

Le 23, Béchir Gemayel, chef des forces phalangistes, est élu président de la République pour six ans par cinquante-sept voix et cinq bulletins blancs au second tour de scrutin. Dix-huit des quarante et un députés musulmans ont assisté à la séance. Âgé de 34 ans, le nouveau président est appelé à succéder le 23 septembre à Élias Sarkis.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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