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3-5 mars 1982

France - Israël. Visite officielle du président François Mitterrand en Israël

Le 3, François Mitterrand arrive à Jérusalem où il se rend en visite officielle pour trois jours. Il est accueilli par le président Itzhak Navon en « véritable ami ». C'est la première visite d'un chef d'État ou de gouvernement français depuis trente-cinq ans qu'existe l'État hébreu. Ce voyage, prévu pour le 10 février, avait été repoussé après l'annexion du Golan par Israël en décembre 1981.

Le 4, François Mitterrand prononce devant le Parlement israélien un important discours. Tout en refusant de se poser en « arbitre ou en médiateur », le président français proclame « l'irréductible droit de vivre » du peuple juif, mais aussi « des peuples qui entourent » Israël, en particulier les Palestiniens de Gaza ou de Cisjordanie et les Libanais. Lançant un appel au « dialogue » et précisant que l'O.L.P. ne peut continuer à dénier à Israël « le droit d'exister et les moyens de sa sécurité », François Mitterrand rappelle que « le dialogue suppose que chaque partie peut aller au bout de son droit, ce qui, pour les Palestiniens comme pour les autres, peut, le moment venu, signifier un État ». C'est d'ailleurs ce « soutien de la France au principe d'un État palestinien » que Menahem Begin qualifie dans sa réponse de « principal obstacle » à l'amitié franco-israélienne.

Le 4 également, Claude Cheysson, qui fait partie de la délégation française, rencontre les maires palestiniens de Gaza, Naplouse, Ramallah et Bethléem. Un mémorandum adressé à François Mitterrand est remis au ministre des Relations extérieures français, expliquant les griefs des habitants de Cisjordanie et de Gaza contre les autorités israéliennes des territoires occupés.

Alors qu'à Jérusalem on se félicite de la « visite historique » de François Mitterrand, l'O.L.P. dénonce le 5 à Beyrouth « l'alignement total sur Israël » de la politique française.

— Universalis

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