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1er-29 juillet 2004

Irak. Recrudescence des violences et des prises d'otages

Le 1er, Saddam Hussein et onze anciens dirigeants irakiens emprisonnés comparaissent devant le Tribunal spécial créé par l'administration américaine en Irak, qui leur notifie les chefs d'inculpation retenus contre eux. Saddam Hussein, qui se dit « président de l'Irak » et qualifie son procès de « théâtre », est accusé de « crimes de guerre », de « crimes contre l'humanité » et d'« actes de génocide ».

Le 5, un raid américain mené « après consultation entre le gouvernement irakien et la Force internationale », selon un communiqué du Premier ministre Iyad Allaoui, contre une cachette supposée du Jordanien Abou Moussab Al-Zarkaoui, chef présumé d'Al-Qaida en Irak, fait douze morts à Fallouja. La ville rebelle sera la cible d'autres raids au cours du mois.

Le 6, un attentat à la voiture piégée tue neuf personnes à Khalis, au nord-est de Bagdad. Les attentats et les attaques de la guérilla deviennent quasi quotidiens, notamment dans la capitale.

Le 7, le gouvernement rend public un décret sur la « sécurité nationale » qui donne des pouvoirs étendus au Premier ministre dans ce domaine.

Le 7 également, la chaîne de télévision qatarie Al-Jazira diffuse une vidéo montrant un otage philippin que ses ravisseurs menacent de tuer si Manille ne retire pas sa cinquantaine de soldats stationnés en Irak. De nombreux autres étrangers sont pris en otages au cours du mois. Certains sont décapités.

Le 12, la commission du renseignement du Sénat américain rend public un rapport dans lequel elle estime infondées ou exagérées les informations des services de renseignement au sujet des armes de destruction massive irakiennes. Le président George W. Bush réplique que l'Irak « avait la capacité de produire » ces armes et « aurait pu transmettre cette capacité à des terroristes ».

Le 14, la commission multipartite présidée par lord Butler et chargée d'évaluer le travail du renseignement britannique dans le dossier irakien rend public son rapport. Dans celui-ci, elle dénonce les erreurs des services de renseignement dans l'estimation de l'arsenal irakien, mais affirme que le gouvernement ne s'est livré à « aucune tentative de tromperie délibérée ». Tony Blair déclare: « Il semble de plus en plus clair que, à l'époque de l'invasion, Saddam n'avait pas de stocks d'armes chimiques et biologiques prêtes à être déployées. »

Le 14 également, le gouverneur de Mossoul, dans le nord du pays, est assassiné.

Le 15, Iyad Allaoui annonce la création de la Direction générale de la sécurité, un service de renseignement destiné à lutter contre le terrorisme.

Le 17, à Bagdad, le ministre irakien de la Justice échappe à un attentat qui fait cinq morts.

Le 19, avec un mois d'avance sur le calendrier prévu, s'achève le retrait du contingent philippin présent en Irak. L'otage philippin sera libéré le 20.

Le 23, un diplomate égyptien en poste à Bagdad est enlevé par un groupe islamiste qui dénonce la collaboration du Caire avec le gouvernement intérimaire irakien. Il sera libéré le 26.

Le 26, le ministre irakien de la Défense déclare dans la presse américaine que l'Iran demeure « le premier ennemi » de l'Irak et « soutient le terrorisme » dans son pays.

Le 28, un attentat à la voiture piégée perpétré devant le commissariat de police de Baaqouba, au nord-est de Bagdad, fait quelque soixante-dix morts.

Le 29, les autorités irakiennes annoncent le report de deux semaines de l'ouverture de la conférence nationale qui devait débuter le lendemain en vue de désigner un Conseil national intérimaire. Cette décision traduit la difficulté de réunir les diverses forces politiques du pays.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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