Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

2-29 septembre 2003

Irak. Projet de résolution américaine et recrudescence des attentats

Le 2, des centaines de milliers de personnes assistent, à Nadjaf, aux obsèques de l'ayatollah Mohamed Al-Hakim, victime d'un attentat en août. Cet assassinat met fin à la politique de désarmement menée par l'administration américaine qui encourage dorénavant le développement des milices chiites, déjà présentes à Nadjaf et Kerbala.

Le 3, une division de 9 200 soldats européens, latino-américains et philippins, sous commandement polonais, prend en charge la sécurité d'une région dans le centre-sud du territoire irakien. Cela est présenté comme l'amorce de l'internationalisation des forces d'occupation en Irak, conformément aux vœux de Washington et de Londres.

Le 3 également, les États-Unis soumettent au Conseil de sécurité de l'O.N.U. un projet de résolution qui prévoit l'élargissement du rôle des Nations unies en Irak et la contribution d'autres pays à la stabilisation et à la reconstruction du pays. Le Conseil de gouvernement intérimaire présenterait au Conseil de sécurité un programme et un calendrier de mise en place d'institutions démocratiques; une force multinationale sous commandement américain, placée sous le contrôle du Conseil de sécurité, succéderait aux forces d'occupation américano-britanniques.

Le 6, des missiles sol-air sont tirés sur un avion de transport militaire américain décollant de l'aéroport de Bagdad, sans l'atteindre.

Le 7, dans une allocution télévisée, le président George W. Bush justifie le maintien de la présence américaine en Irak, en présentant ce pays comme le « front central » de la « guerre contre le terrorisme ». Il annonce son intention de demander au Congrès un budget supplémentaire de 87 milliards de dollars, dont 66 milliards de dépenses militaires et 20 milliards pour la reconstruction de l'Irak, ce qui porte à 150 milliards de dollars le coût de la guerre.

Le 9, la Ligue arabe modifie sa position qui consistait à ne pas légitimer l'occupation de l'Irak. Elle reconnaît implicitement le gouvernement mis en place à Bagdad sous l'égide des États-Unis en invitant l'Irak à participer à une session ministérielle « en tant qu'État membre ».

Le 10, Paris et Berlin présentent leurs amendements au projet de résolution des États-Unis. Les deux pays proposent de confier au secrétaire général des Nations unies le soin d'organiser le transfert de pouvoir aux autorités irakiennes dans le cadre d'« un nouveau processus menant rapidement à l'entière restauration de la souveraineté irakienne ».

Le 12, à Fallouja, les soldats américains tuent par erreur dix membres des forces de sécurité irakiennes. Leurs obsèques donnent lieu à des manifestations antiaméricaines et pro-Saddam Hussein.

Le 19 est annoncée la reddition de l'ancien ministre de la Défense de Saddam Hussein, Sultan Hashim Ahmed.

Le 20, à Bagdad, Akila Al-Hashimi, membre du Conseil de gouvernement intérimaire, est mortellement blessée par balles.

Le 22, près du siège de l'O.N.U. à Bagdad, un attentat-suicide à la voiture piégée fait deux morts.

Le 25, dans un quartier baasiste de Bagdad, quelques centaines de partisans de Saddam Hussein, en armes, manifestent pour réclamer le retour du président déchu.

Le 27, à Bagdad, trois roquettes sont tirées, sans faire de victime, contre l'hôtel Rachid où résident des officiels américains, dont Paul Bremer, administrateur civil de l'Irak.

Le 28, les forces américaines annoncent la découverte, dans le nord du pays, de plusieurs caches d'armes abritant notamment des missiles sol-air, des roquettes, des explosifs et des détonateurs.

Le 29, à Hawija, dans le nord du pays, un rassemblement hostile à l'occupation américaine dégénère en manifestation favorable à Saddam Hussein. Les forces américaines répliquent aux jets de pierres en ouvrant le feu, tuant un enfant.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Événements précédents