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2-30 novembre 2003

Irak. Accélération du transfert du pouvoir aux Irakiens et multiplication des attentats

Le 2, un hélicoptère de transport militaire américain est détruit par un missile sol-air près de Fallouja: quinze soldats sont tués. Il s'agit pour Washington des pertes les plus importantes depuis la chute de Bagdad, le 9 avril.

Le 3, le Congrès américain adopte définitivement le collectif budgétaire de 87,5 milliards de dollars présenté par le gouvernement, dont la plus grande partie est destinée au financement des opérations en Irak et à la reconstruction de ce pays.

Le 6, un premier soldat polonais est tué au combat. La Pologne a envoyé un contingent de 2 350 hommes en Irak.

Le 7, le gouvernement turc, en liaison avec Washington, annonce sa décision de ne pas envoyer de troupes en Irak, alors que le Parlement d'Ankara l'y avait pourtant autorisé en octobre. Le Conseil intérimaire de gouvernement (C.I.G.) y était opposé.

Le 7 également, sept soldats américains sont tués dans la chute de leur hélicoptère, abattu près de Tikrit par un tir de roquette.

Le 8, pour la première fois depuis la fin des opérations militaires en avril, l'aviation américaine bombarde des positions rebelles dans la région de Fallouja.

Le 12, un attentat-suicide au camion piégé contre une base du contingent italien à Nassiriya, dans le sud du pays, fait vingt-huit morts dont dix-neuf Italiens. Rome a envoyé 3 000 soldats en Irak.

Le 14, à l'issue d'un entretien avec George W. Bush, Paul Bremer annonce au C.I.G. que, d'ici à juin 2004, le pouvoir sera transféré à un gouvernement provisoire désigné par une Assemblée transitoire de notables et de chefs de tribu. Celui-ci serait chargé de rédiger une Constitution et d'organiser des élections générales. Ces deux étapes étaient jusqu'alors considérées par Washington comme des préalables au transfert de la souveraineté. Paul Bremer et le C.I.G. signent cet accord le lendemain.

Le 16, à Mossoul, une collision entre deux hélicoptères américains fait dix-sept morts.

Le 17, les forces de la coalition engagent une vaste opération dans la région de Tikrit, bastion de la résistance irakienne, qui continue les jours suivants.

Le 17 également, le représentant italien au sein de la coalition, en désaccord avec l'action de celle-ci, démissionne de ses fonctions et prône « un plan international géré par les Nations unies ».

Le 19, à Londres, où il effectue une visite d'État, George Bush prononce un discours destiné aux opinions publiques britannique et européenne, où il justifie la politique menée en Irak.

Le 20, à Bagdad, les hôtels Palestine et Sheraton, et le ministère du Pétrole sont la cible d'attaques simultanées à la roquette.

Le 22, deux attentats-suicides à la voiture piégée contre les commissariats de deux villes situées au nord de Bagdad font quinze morts.

Le 24, alors que les sondages aux États-Unis indiquent qu'une majorité de la population désapprouve la façon dont est conduite la politique en Irak, le président Bush déclare, dans un discours prononcé à la base militaire de Fort Carson (Colorado), que les soldats américains se sacrifient pour « la démocratie, la tolérance et le droit et la dignité de tous les peuples ».

Le 26, Abdel Aziz Al-Hakim, membre du C.I.G., critique l'accord signé le 15 avec Paul Bremer. Traduisant les souhaits de chefs religieux chiites, il demande que l'Assemblée transitoire soit élue et non pas nommée, que la future Constitution fasse référence à l'islam, et que l'O.N.U. dispose d'une compétence étendue dans le processus de transition.

Le 27, George W. Bush se rend en secret dans une base militaire de Bagdad pour fêter Thanksgiving avec les troupes américaines.

Le 28, jour de prêche dans les mosquées, les religieux dénoncent la visite éclair du président américain comme une intrusion « inacceptable ».

Le 29, sept agents des renseignements militaires espagnols et deux diplomates japonais sont tués.

Le 30, les combats entre les forces de la coalition stationnées à Samarra et des rebelles se soldent par la mort d'une cinquantaine d'Irakiens.

Le 30 également, le bilan d'un mois particulièrement meurtrier s'élève à cent un morts, dont soixante-huit Américains, parmi les membres de la coalition.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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