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13-28 janvier 1986

Liban - Syrie. Victoire des adversaires de l'accord intermilices au sein des milices chrétiennes

Le 13, des affrontements opposent dans les banlieues nord et est de Beyrouth des miliciens chrétiens : les uns, autour de Élie Hobeika, chef des Forces libanaises (milices chrétiennes unifiées), sont favorables à l'accord intermilices, signé le 28 décembre 1985 à Damas, qui prévoit d'importants changements politiques et constitutionnels au Liban ; les autres y sont hostiles. Mais aucune des deux parties ne réussit à prendre l'avantage sur l'autre, les hostilités ayant été déclenchées par les partisans d'Élie Hobeika.

Les 13 et 14, le président Amine Gemayel se rend à Damas pour la onzième fois en moins de deux ans. Il présente au président Assad dix-sept « remarques » qui équivalent à un refus de l'accord du 28 décembre. Ses demandes de modification portent principalement sur l'abolition du confessionnalisme politique et la réduction des prérogatives du président de la République.

Le 15, de nouveaux affrontements ont lieu au sein du camp chrétien, cette fois à l'initiative de Samir Geagea, chef d'état-major des Forces libanaises, hostile à l'accord du 28 décembre, qui réussit à l'emporter et à contraindre Élie Hobeika à l'exil. Les combats, très violents, n'ont pas touché la population civile : ils auraient fait cent vingt-huit morts selon un bilan officiel, plus de quatre cents selon les partisans d'Élie Hobeika.

Les jours suivants, les alliés de Damas exercent des pressions militaires sur les secteurs chrétiens, sans que les combats atteignent jamais une grande intensité.

Le 21, l'explosion d'une voiture piégée dans la banlieue chrétienne de Beyrouth fait trente morts et cent vingt-cinq blessés. Cet attentat est interprété comme un nouvel avertissement des alliés de Damas au camp chrétien.

Le 24, Samir Geagea est élu à la tête des Forces libanaises qui regroupent désormais toutes les forces armées chrétiennes, y compris les miliciens qui dépendaient directement du Parti phalangiste ou du président Gemayel. Les Forces libanaises, qui affirment leur attachement au « rôle d'arbitre » joué par la Syrie, se déclarent attachées à l'« esprit » de l'accord du 28 décembre, mais affirment leur « droit de proposer certains amendements ».

Le 28, Soleiman Frangié, ancien président de la République, chef de file des chrétiens opposés au régime du président Gemayel et fidèle allié de la Syrie, demande ouvertement la destitution de ce dernier.

— Universalis

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