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10-27 avril 1983

Pologne. Nervosité des autorités et mobilisation de Solidarność

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Le 10, à l'occasion d'une messe célébrée pour le quarantième anniversaire de l'insurrection du ghetto de Varsovie, Mgr Josef Glemp, cardinal-primat de Pologne, dénonce « toutes les formes de persécution ». Les autorités entendent célébrer avec éclat cet anniversaire. Marek Edelman, commandant en second de l'insurrection, ancien membre de Solidarité, refuse pour sa part son concours à ces cérémonies, qui culminent le 19, jour du début de l'insurrection.

Le 12, Lech Wałęsa fait annoncer qu'il a secrètement rencontré, entre le 9 et le 11, les membres de la direction clandestine de Solidarité, recherchés par la milice depuis plus d'un an. Dans un premier temps, les autorités réagissent avec prudence à ce qui constitue un défi évident à leur égard.

Puis, le 13, Lech Wałęsa est interpellé à son domicile de Gdańsk. Il est relâché après quatre heures d'interrogatoire.

Le 14, les dirigeants clandestins de Solidarité confirment l'appel lancé en mars, en vue d'organiser des manifestations « indépendantes » le 1er mai.

Le 18, alors qu'il se rendait de Gdańsk à Varsovie pour s'incliner devant le monument à la mémoire des combattants du ghetto, Lech Wałęsa est interpellé par la police, à Olsztyn. Il est relâché peu après.

Le 20, il réunit à son domicile une conférence de presse et demande au pouvoir de créer des bases sincères pour le dialogue, et de rétablir le pluralisme syndical, l'autogestion ouvrière et les libertés civiles. D'autre part, il confirme implicitement qu'il approuve l'appel à manifester le 1er mai.

Le 27, Lech Wałęsa reprend son travail d'électricien aux chantiers navals Lenine à Gdańsk.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Événements précédents

  • 23 février-1er mars 1983 Pologne. Rappel à l'ordre de l'Église par le pouvoir

    Le 23, pour la première fois depuis l'instauration de l'état de guerre, la police procède à des interpellations à l'intérieur d'une église de Katowice alors que s'y déroule une messe à l'intention des militants de Solidarité « morts, arrêtés ou condamnés »....

  • 1er-31 décembre 1982 Pologne. Suspension de l'état de guerre

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    Le 10, le président Ronald Reagan lance un appel aux dirigeants polonais pour...

  • 8-27 novembre 1982 Pologne. Libération de Lech Wałęsa

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    Le 8, la Diète adopte la loi mettant fin aux activités du syndicat Solidarność (Solidarité). Seuls, dix députés ont voté contre, et neuf se sont abstenus. Les réactions sont immédiates à travers le monde : Paris exprime sa « totale réprobation » ; Washington étudie des sanctions économiques....

  • 6-9 septembre 1982 Suisse - Pologne. Prise d'otages à l'ambassade de Pologne à Berne

    Le 6, un commando se réclamant de l'« Armée patriotique révolutionnaire polonaise » occupe l'ambassade de Pologne à Berne et prend treize personnes en otage, menaçant de les tuer si le pouvoir militaire ne lève pas l'état de guerre et ne relâche pas tous les internés. Immédiatement, la police suisse...

  • 1er-30 septembre 1982 Pologne. Nouvelles manifestations contre le pouvoir militaire

    Les 1er, 2 et 3, les violents affrontements entre manifestants et forces de l'ordre qui s'étaient produits le 31 août se poursuivent à Lubin où ils font quatre morts ainsi que de nombreux blessés.

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  • 1er-31 août 1982 Pologne. Réactions du pouvoir aux manifestations de rue

    Le 1er, au cours d'une cérémonie réunissant une foule considérable au cimetière de Powazki à Varsovie en souvenir du trente-huitième anniversaire de l'insurrection d'août 1944 contre l'occupant nazi, la direction clandestine de Solidarité diffuse un appel à « manifester davantage la présence du syndicat...

  • 15-21 juillet 1982 Pologne. Situation tendue malgré un assouplissement de l'état de guerre

    Les 15 et 16, le IXe plénum du comité central du Parti ouvrier unifié polonais se réunit à Varsovie. Outre l'adoption à l'unanimité d'une résolution sur les problèmes de la jeunesse, cette réunion est marquée par un remaniement à la tête du Parti ouvrier unifié polonais : trois secrétaires quittent leur...

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    Le 13, à Wrocław et à Cracovie, de violentes manifestations marquent le début du septième mois d'« état de guerre » : 238 arrestations sont opérées.

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  • 1er-28 mai 1982 Pologne. Manifestations d'hostilité au régime

    Le 1er, tandis que se déroulent les cérémonies officielles de la fête du travail, des dizaines de milliers de contre-manifestants arborant le badge de Solidarité se réunissent dans les rues de Varsovie, de Gdańsk et d'autres villes de province. La milice n'intervient pas. Le soir même, pour la deuxième...