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VERCINGÉTORIX (env. 72-46 av. J.-C.)

En langue celtique, le terme de Vercingétorix signifie à peu près : « le grand roi des héros » et n'est vraisemblablement pas un anthroponyme mais un titre. Né vers ~ 72, Vercingétorix, fils de Celtill, appartient au peuple puissant des Arvernes ; soupçonné d'avoir voulu ceindre la couronne, son père avait été mis à mort par ses compatriotes. Pendant les premières campagnes romaines en Gaule, Vercingétorix suit les armées de César par lequel il est considéré comme un allié. Il y reste six ans puis revient vers son peuple qui l'a proscrit sous l'influence du parti aristocratique. Un soulèvement populaire le porte au pouvoir et les tribus du centre de la Gaule et de l'Armorique le reconnaissent pour chef au début de ~ 52. Les Lingons et les Rèmes ne prennent pas part au soulèvement et d'autres peuples se tiennent dans l'expectative.

Siège d'Alésia (52 av. J.-C.) - crédits : Encyclopædia Universalis France ; Erich Lessing/ AKG-images

Siège d'Alésia (52 av. J.-C.)

À l'annonce de troubles en Gaule, César accourt en Narbonnaise où il reçoit l'appui des colons romains et marche sur le pays des Arvernes pour bifurquer ensuite vers la vallée du Rhône, où il réunit le gros de son armée. Face à cette menace, le jeune chef gaulois préconise une tactique de la terre brûlée : les Romains ne doivent trouver devant eux ni armée à combattre, ni ravitaillement. Mais l'unanimité ne se fait pas à l'assemblée des chefs : les Bituriges se refusent à détruire leur belle capitale, Avaricum, qui succombe après une résistance héroïque (~ 52) ; les Romains y massacrent tout ce qui respire. Le récit de ces atrocités, la perspective de se débarrasser d'occupants trop autoritaires constituent les thèmes repris par les émissaires de Vercingétorix qui voit se ranger sous sa bannière le peuple des Éduens, ancien allié de César. Pour la première fois se dresse devant le consul romain une fronde puissante, unie sous un seul chef, et la révolte se propage dans les cités les plus soumises ; au même moment, César échoue devant Gergovie, protégée par ses fortifications et par les pentes abruptes qui l'entourent ; harcelées par la cavalerie gauloise, les légions romaines doivent battre en retraite. César et son armée se trouvent isolés et coupés de leur ravitaillement dans un pays hostile. Le général romain décide de se rabattre sur la Narbonnaise et fait escorter son infanterie par des cavaliers germains. C'est au moment où ils tiennent la victoire que les Gaulois vont commettre une erreur fatale. Ont-ils suivi ou outrepassé les ordres de leur chef ? Vercingétorix avait chargé sa cavalerie de harceler la retraite de l'ennemi et il semble que celle-ci ait voulu faire une brillante démonstration de son courage sans prévoir l'unité d'action ni la combativité de l'adversaire. Les cavaliers gaulois, acculés à une bataille rangée près de Dijon, se replient en désordre. Ils sont poursuivis jusqu'à Alésia où Vercingétorix s'est enfermé à l'annonce du désastre. C'est là qu'il est pris au piège, cerné par les tranchées et les machines de siège des Romains ; mais il a eu le temps d'envoyer des émissaires vers les cités alliées afin que chacune lui envoie une armée de secours. Cependant, en son absence, les cités discutent, tergiversent, répugnent à se séparer de leurs défenseurs. Enfin, une armée de secours paraît en vue des assiégés qui reprennent courage ; menacés par la famine, ils ont expulsé de l'oppidum les bouches inutiles : femmes, enfants, vieillards ont erré entre les deux armées avant de mourir de faim. Mais la discorde règne parmi les contingents gaulois incapables de coordonner leur action et qui se font décimer les uns après les autres. Tout espoir est désormais perdu. Se soumettant à l'arrêt des dieux et pour sauver ses compagnons, Vercingétorix se rend seul, paré comme pour le combat, au camp de son vainqueur ; à ses pieds, il jette sans un mot son épée, son javelot et son casque. Ramené à Rome[...]

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Pour citer cet article

Solange MARIN. VERCINGÉTORIX (env. 72-46 av. J.-C.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Siège d'Alésia (52 av. J.-C.) - crédits : Encyclopædia Universalis France ; Erich Lessing/ AKG-images

Siège d'Alésia (52 av. J.-C.)

Autres références

  • LE DOSSIER VERCINGÉTORIX (C. Goudineau)

    • Écrit par Vincent GUICHARD
    • 989 mots

    « Vercingétorix pour l'histoire a vécu moins d'une année. » Malgré ce constat, Camille Jullian avait consacré, en 1901, un ouvrage copieux et magistral au général gaulois. Christian Goudineau, lointain successeur de Jullian à la chaire d'Antiquités nationales du Collège de France,...

  • RÉVOLTE DE VERCINGÉTORIX

    • Écrit par Xavier LAPRAY
    • 208 mots

    La révolte de Vercingétorix ouvre l'ultime phase de la conquête romaine d'une partie du monde celtique, nommée Gaule par César. Celui-ci a en effet pris l'initiative en — 58 de se lancer à la conquête des territoires de la Belgique et de la France actuelles, le sud de celle-ci étant...

  • ALÉSIA

    • Écrit par Michel REDDÉ
    • 1 046 mots
    • 2 médias

    Premier site de l'histoire de la nation française, Alésia a été rendu célèbre par le fameux passage de la Guerre des Gaules (VII, 68-89) dans lequel César met en scène la défaite de Vercingétorix en 52 avant J.-C. Devenu « lieu de mémoire » et symbole national de la résistance à...

  • CÉSAR (101-44 av. J.-C.)

    • Écrit par Claude NICOLET, Michel RAMBAUD
    • 7 706 mots
    • 6 médias
    ...guerre de libération ; les Carnutes massacrent dans Genabum (Orléans) les commerçants romains et le chef de l'intendance de César. Un jeune noble arverne, Vercingétorix, fils d'un homme qui avait en son temps aspiré à la royauté, lève une armée de partisans et de mercenaires, se fait reconnaître roi et,...
  • GERGOVIE

    • Écrit par Vincent GUICHARD
    • 844 mots

    C'est à Gergovia, nom de la ville principale des Arvernes, que Vercingétorix et les troupes de la coalition gauloise repoussèrent les légions de Jules César au printemps de 52 avant J.-C., septième année de campagne de la Guerre des Gaules (César, Bellum Gallicum, VII, 34-53). Depuis...

Voir aussi