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UROLOGIE

Les progrès de l'urologie, comme ceux des autres branches de la médecine, sont parallèles à ceux des sciences fondamentales et à leur application à l'étude des maladies des voies urinaires. L'accélération de ces progrès à partir des années 1950 a transformé la pratique de l'urologie.

Longtemps confinée à l'étude des maladies des voies urinaires basses, urètre et vessie, et des organes génitaux de l'homme, l'urologie est devenue une spécialité très vaste qui fait appel à toutes les ressources diagnostiques et thérapeutiques.

Les progrès se sont manifestés dans deux domaines : celui des moyens d'exploration et celui des procédés de traitement.

Progrès des moyens d'exploration et de diagnostic

La caractéristique de l'urologie a été l'exploration par endoscopie du conduit urétral et de la cavité vésicale. Si Bozzini en fut l'initiateur en 1807, ce n'est qu'après la découverte par Edison des lampes électriques à incandescence que la cystoscopie et l' urétroscopie ont pu se développer. Ce sont les progrès de l'endoscopie urinaire qui ont permis l'étude directe des autres cavités naturelles.

L'endoscopie urinaire a bénéficié des progrès de l'optique, notamment des nouvelles combinaisons de lentilles qui augmentent à la fois la surface du champ observé et sa profondeur, et suppriment les aberrations. À la lampe électrique à incandescence, qui avait été perfectionnée depuis le xixe siècle, s'est substitué l'éclairage dit à lumière froide. D'une source extérieure d'éclairage par une lampe à vapeur d'iode, la lumière est transmise par un câble souple de fibres de verre, réunies en faisceau jusqu'au cystoscope rigide. L'éclairement réglable de la cavité examinée a permis la photographie, la cinématographie et l’examen vidéo en couleurs des lésions. Il est devenu possible d'examiner la muqueuse vésicale à la lumière de Wood et, après injection ou absorption de produits qui se fixent sur les tissus néoplasiques, d'étudier la luminescence de certaines lésions. Mieux encore, le système optique rigide d'observation endoscopique a pu être monté sur des câbles souples en fibres de verre ; on dispose alors d'instruments d'observation souples qui sont introduits dans l'uretère, rendant ainsi possible l'exploration directe du bassinet.

Les examens radiographiques permettent d'étudier simultanément la forme et la fonction des reins et des voies urinaires proprement dites. Depuis l'invention de l' urographie par voie veineuse vers 1930, les produits de contraste sont devenus plus opaques, mieux tolérés, leur sécrétion a été précisée ainsi que les conditions de leur élimination. La diminution de leur toxicité autorise l'injection à des doses très fortes et sans inconvénient chez les malades atteints d'insuffisance rénale, insuffisance dont on peut ainsi préciser l'origine. Grâce à l'amplificateur de brillance, on étudie par télévision les fonctions des voies urinaires et on visualise les contractions du bassinet, de l'uretère et de la vessie sans augmenter dangereusement la quantité de radiations reçues.

À la ponction directe de l'aorte et à l'injection globale de toutes ses branches abdominales s'est substituée, par introduction dans l'artère fémorale d'un cathéter spécial, l'opacification sélective des artères rénales que l'on injecte directement : c'est l'artériographie sélective. L'étude de la perméabilité de l'artère rénale a permis l'essor des reconstructions artérielles en cas de sténose ; l'étude de l'architecture artérielle du rein montre la structure caractéristique des tumeurs bénignes et malignes et les troubles de l'irrigation segmentaire.[...]

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Classification

Pour citer cet article

Pierre ABOULKER. UROLOGIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BILHARZIOSES ou SCHISTOSOMIASES

    • Écrit par Robert DURIEZ, Yves GOLVAN
    • 1 899 mots
    – Labilharziose urinaire se traduit par l'émission répétée d'urines sanglantes, les hématuries. Dans certaines régions, ces hématuries sont si fréquentes que leur absence est considérée comme une disgrâce : chez le jeune garçon, elles sont tenues pour un signe de virilité, chez la fillette pour...
  • CYSTITE

    • Écrit par Marie-Christine STÉRIN
    • 180 mots

    État d'irritation de la muqueuse vésicale, la cystite peut être aiguë ou chronique et se traduit cliniquement par une pollakiurie, par des brûlures mictionnelles et, à l'analyse biologique des urines, par une pyurie (présence de pus). Ce tableau rend nécessaire un examen cytobactériologique des...

  • KALIÉMIE

    • Écrit par François BOURNÉRIAS
    • 766 mots

    Concentration du cation potassium (K+) dans le plasma, exprimée en milliéquivalent par litre (mEq/l). La mesure par photométrie de flamme est soumise à des causes d'erreurs nombreuses, la plus fréquente étant la lyse des hématies, riches en potassium, qui donne de fausses hyperkaliémies. Une...

  • LITHIASE

    • Écrit par Georges TORRIS
    • 508 mots

    Maladie calculeuse. En grec hippocratique, et en français à partir de 1611 (Cotgrave), lithiase évoquait la « pierre » (comme le font aussi les mots calcul pour caillou, et gravelle pour gravier) et uniquement les pierres qui se développent dans la vessie par précipitation de sels de chaux....

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Voir aussi